Villa des Bluegrave

Après seulement quelques secondes qui me semblèrent durer une éternité, je vis enfin la devil huntress ouvrir les yeux. Au même moment, une voix claire résonna quelque part dans mon esprit, me confirmant qu'elle allait mieux. Poussant un long soupir de soulagement, je me laissais tomber en arrière, totalement épuisé. Je jetais un second coup d'oeil à Piper, qui contemplais les dégâts qu'elle avait infligé bien malgré elle à mon dojo. J'haussais un sourcil en voyant quelques plumes aux teintes bleutées.
Comme si mon regard avait suffit à les intimider, celles-ci s'évanouirent dans un éclair, réduites à l'état de cendres.
Etrange...je n'avais jamais vu ça, auparavant. Quelle étrange transformation. Est-elle plus démone qu'humaine ?

Je m'assaillais de questions auxquelles je n'avais pas de réponse quand l'étrange hybride essaya maladroitement de se redresser. Je détournais le regard par respect pour sa pudeur, ses vêtements étant pour la majorité littéralement partis en fumée. Je vis les ruines de mon dojo, et ne pu m'empêcher de penser que j'allais avoir du travail à faire pour réparer tout ça. Bah ! Après tout, je m'ennuyais souvent, ici, ça me fera quelque chose à faire...
Ok. Et comme ça, tu y réfléchiras à deux fois avant de t'entraîner avec une demi-démone ou toute personne assez forte...
J'entendis Piper bouger, puis articuler à mon attention, légèrement gênée :

_ Je... Euh...

Je lui répondis, toujours sans la regarder, pensant lui épargner des mots inutiles.

- De rien. Oh, et, ne vous inquiét...

Je fus interrompu par un léger souffle, plutôt paisible. Lorsque je me retournais, je vis la devil huntress écroulée, plongée dans un sommeil réparateur. Je souris.
Bon...eh bien, il semblerait que j'aie encore une demoiselle en détresse sur les bras...
Avec un soupir de résignation, je me levais. Tendant la main, mon manteau noir sortit des décombres et s'envola vers moi. Je recouvrais Piper de ce dernier avant de la faire léviter à mon côté. Je pris le chemin de la sortie du dojo, et mis la main sur la poignée de la porte.

* CRAAAACK ! *

La porte me resta dans la main droite, arrachée de ses gonds. Agacé, je la jetais derrière moi.
Tu parles d'une journée...

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Moins d'une demi-heure plus tard, Piper avait retrouvé ma "chambre d'amis", et je récupérais ce que je pouvais de ses vêtements. Mis à part quelques accessoires et sa chemise blanche, ainsi que ses bottes, qu'elle avait retiré avant le début du combat, il ne restait plus grand chose.
Je lançais quelques coups de fil à des tailleurs et stylistes de la ville qui me devaient une faveur (généralement une dette de vie suite à l'attaque de quelques démons), qui me garantirent une livraison de garde-robe féminine pratique et légère dans la matinée, avant de décider que je devais faire le vide pour mieux comprendre ce qui s'était passé.

Une fois assuré que Piper était assoupie, je montais à l'étage, pris de nouveaux vêtements et laissais une douche bien chaude me délasser, emportant dans son courant mes courbatures et mes pensées qui tournaient en rond dans mon esprit.
Piper...il semblerait qu'elle ait un puissant héritage démoniaque. Sa forme de démone en est la preuve; mais un oiseau de feu ? Je n'ai qu'entendu parler de légendes sur des phénix, formes volatiles composées de flammes et immortels...et des flammes bleues ? Bien plus chaudes que les rouges, ce qui pourrait signifier un plus grand potentiel destructeur. Si cette petite n'apprend pas rapidement à maîtriser ses pouvoirs, elle pourrait bien causer une catastrophe, ou se tuer. Quoique, les phénix renaissent de leurs cendres, à ce qu'il paraît...
Quelques minutes s'écoulèrent en silence alors que les vapeurs m'apaisaient et faisaient disparaître ma lassitude. Quoiqu'il en soit, la solution était venue d'elle-même : Piper allait devoir apprendre à maîtriser son pouvoir. En avoir peur ne résoudra pas le problème. L'autre question était : qui pourra l'aider ?

Je secouais la tête, chassant de nombreuses gouttes d'eau de mon visage et mes mèches. Sûrement pas moi. Je ne me sentais pas "qualifié" pour enseigner quoi que ce soit dans ce domaine. Entraîner des humains, c'était une chose. Une demi-démone capable de raser un pâté de maison, c'en était une autre.
Je sortis de la douche et fis voler jusqu'à moi une serviette de bain blanche. Mon visage dans le miroir semblait me dire que je l'abandonnais à son sort. Mais je ne voyais pas vraiment d'autre choix : même si j'étais capable de maîtriser un tant soit peu ses transformations, si contrôlées assez tôt, je n'avais tout simplement aucune idée de la manière de maîtriser son pouvoir. Chez les vrais démons, c'était inné, après tout. J'enroulais ma serviette autour de la taille.

Je coiffai mes cheveux au doigt, dans ma glace, mon pouvoir les arrangeant avec plus de précision qu'un peigne. Non, après tout. Le véritable choix revenait à Piper. Et vu qu'elle savait à peu près ce qu'il arriverait, elle s'était manifestement déjà transformée. Qu'était-il arrivé ? Devrais-je lui demander ?
Peut-être pas, après tout. Elle m'en aurait parlé d'elle-même si elle l'avait jugé utile.
Mes vêtements s'envolèrent de la pile bien droite qu'ils formaient, et vinrent se placer sur moi comme si plusieurs esclaves invisibles m'habillaient. Sec, relativement reposé, et propre, il était plus facile de réfléchir.

Je sortais de ma salle de bains, puis pris la direction de la chambre dans laquelle j'avais laissé Piper. Peut-être s'était-elle réveillée.

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C'est encore arrivé. Une fois de plus, j'ai succombé au démon qui vit en moi, et à chaque combustion, il laisse ses traces de son passage. Des traces, des marques de brûlures, sa signature. D'énorme cicatrices qui dans mon coeur, ne guériront jamais. J'étais donc incapable de lui résister, j'étais possédée par cet héritage indésiré que mon père m'avait gentiment laissé. Là où il devait être, il devait bien rire à l'idée qu'à mon âge, malgré l'aide de son beau frère, je ne puisse toujours pas me maitryser. La frustration m'envahissait, jour et nuit. Je ne pouvais possèder ce corps totalement tant que je n'aurai pas dominé la chose en moi. Il en allait surement de même pour le phoenix qui m'habitait, cela devait sans doute l'agacer de ne pas pouvoir s'enflammer à sa guise.

Je m'éveillai, à nouveau, dans une chambre qui m'était tout à fait familière à présent. Allongée sur le dos, je fixais le plafond d'un regard vide d'expression, et je soupirais. Je me demandais ce que je faisais encore ici, dans ce lit. Pourquoi Jacen s'obtinait il à prendre soin de moi? Etait il en colère a propos de son dojo? Quel sort allait il me réserver cette fois, quand il entrera de nouveau dans la chambre?
Trop de question, pas assez de réponses. Pourtant j'avais l'embarras du choix: soit je lui plaisait, soit il me percevait comme son nouveau cobaye. Ridicule. Pourquoi un démon étudierai un autre? Par curiosité, ou?...
Plus j'y refflechissais, plus je m'embrouillai. Plus je pensais que ce n'était pas logique, plus ça l'était. Et inversement. Que me voulais il à la fin?! J'avais vu comme mes pendentifs l'interressaient...

* !!! Mes pendentifs?! Où sont ils?! *

Sur ma demande, il aurait du briser une des ailes, au lieu de cela, il avait préféré en rechercher les origines, et cela m'avait fortement déplu, même si moi même je désirai m'informer à ce sujet. Je ne voulais pas qu'un démon puisse découvrir mes faiblesses, ou ma carrière de devil huntress était fichue.
Il fallait que je m'empresse de récuperer ce qui m'appartenais et de quitter les lieux.
Je me relevais hativement, et remarquais alors que je n'étais vêtue que des draps du lit. Pas de vêtement près de moi, pas un seul, cette chambre en était dépourvue.

-...Merde..., dis je en m'enfonçant sous la couette, ne laissant dépasser que le haut de ma tête.

J'étais condamnée à attendre que le maître des lieux m'apporte ce dont j'avais besoin avant de m'enfuir discretement, et ainsi , ne plus l'importuner, ne plus éveiller sa curiosité. Mes cicatrices me brulaient tellement que la douleur me donnait d'insoutenables vertiges et bouffées de chaleur. Mon visage enfouit dans les creux de mes mains, je cherchais à chasser cette douleur. Un grand merci à Hatori pour m'avoir enseigné comment faire abstraction de toute mauvaise choses, de plus, il était plus facile pour moi d'oublier cette souffrance, car je suis un démon après tout.
Et ce démon en moi avait fait assez de dégats comme ça, la premiere fois, j'avais tué tout un groupe d'élèves au dojo de mon défunt oncle, il s'était également manisfesté un soir ou j'étais assaillit de cauchemar ignoble, et ce soir même alors que je m'étais préparée à contenir cette chose. Si je laissai les choses telles qu'elle était sans agir, je finirai par calsiner un de mes proches ou des innocents. Je me devais a présent de mettre mes craintes de côté, et d'affronter une de mes pire phobies...

*Je devrais peut être provoquer une transformation si je veux un jour avoir un total contrôle de moi même... *

Je m'y résignais. Cela ne pouvait plus attendre. Totalement nue, je sortais du lit sans un bruit et m'asseyais en tailleur au sol tout en entamant un rituel reposant et apaisant.

* Le dos droit... Les épaules relâchées, respiration lente et profonde, yeux fermés. Concentration...*

Je fis le vide dans mon esprit, du moins j'avais tenté de le faire. Le sol au contact de ma peau douce et fragile (celle de mon derrière...) me frigorifiait. Mes poils se érissait au moindre léger souffle frai. Je detestai le froid. Et ce qui s'en suivit aussi.
Dans ma zen-attitude, j'oubliais que le rituel que j'effectuai m'amenait souvent à faire atterrir mon esprit dans la dimmension dans laquelle ma très chère tante se plaisait à me contrarier.
Là encore, je la vit. Elle était assise, elle ricanait, et sa voix criade faillit me faire sortir de mes gonds. J'ouvrais les yeux dans cette dimmension là, et je la fixais, stoïque, ne voulant même pas savoir ce qui pouvait bien l'amuser autant. De mon regard, j'esperais lui faire comprendre que cette fois ci, elle n'y arriverait pas, non, pas cette fois là. Je ne succomberai pas à la démence et à la colère qu'elle m'inspirai, et je ne fléchirai pas, ni face à elle, ni face à ma partie démoniaque. Plus maintenant.
Elle cessa de rire subitement, adoptait mon regard et fit la moue tout en croisant les bras.

_Quel calme... Je m’ennuierai presque... Ou est donc ton rage et ta rancoeur?

Je n'écoutais pas la suite, je me contentai du regard et du silence. Après tout, "il n'est réplique si piquante que le mépris silencieux"...

_ Comme tu voudras ma petite... J'ai l'éternité devant moi, tu finira bien par craquer et cèder la place à ton démons. Je n'ai qu'a attendre.

Malheureusement, moi, je n'avais pas que ça à faire. Des démons rôdent dehors et menacent la prospérité de la ville, du monde entier. Ils n'attendent pas. Jamais.
Invoquer ma forme démoniaque et la contrôler me parraissait la meilleure option pour en finir au plus vite avec "mes démons".
Je fermais à nouveau les yeux et me concentrai sur mon héritage démoniaque. Tout devint noir. J'étais seule à présent. La voix stridente et agaçante de Rémina avait été balayé par un souffle de chaleur agréable mais soudain. Quand j'ouvris a nouveau les yeux, l'obscurité dominait les lieux, comme je m'y attendais. Cependant la température grimpait, réchauffait mon corps nue et froid, apaisait mon être. C'est alors qu'apparu dans le noir, instantanément, un halo de lumière, ainsi qu'une petite flamme bleue, là juste devant mes yeux, n'éclairant que moi. Elle avança vers moi, et je ne bougeai pas, de peur que cette fois je ne parvienne pas à lui resister. Elle se déplaçait lentement autour de moi, et je me sentai alors comme observée, sous toutes les coutures, comme si l'on cherchait à m'intimider, mais ce fut tout autre chose. Elle finit par s'arreter devant mon nez, et la chaleur qu'elle produisait me donnai envie d'eternuer. Mais je m'abstenai, et la fixai comme elle devait certainnement le faire pour moi.
J'avais le sentiment que cela durerai des heures. Qu'est ce qui n'allait pas chez moi? Pourquoi mon autre partie ne m'accepterai t'elle pas comme je suis? Pourquoi se manifester ainsi, par crise, brulant chaque partie de mon corps comme si il m'en voulait? M'en vouloir pour quelle raison?
La flamme grandit alors , comme outrée par mes pensées. Elle me fit penser alors que c'était peut être moi qui avait un problème. En effet, je n'avais jamais accepté ma condition. J'étais si fière de ma partie humaine que j'avais négligé et renié mon héritage paternel. Je ne vivais pas en harmonie avec moi même, je ne pouvais donc pas résoudre ce différent entre l'humaine et la démone si je ne m'acceptai pas comme telle. Difficile pour moi, j'utilisai son pouvoir par interet, me persuadant moi même que j'aurai très bien pu le faire même si j'avais été totalement humaine. Evidement, c'était faux, voire complètement absurde. Sans ses pouvoir, je n'aurais pas pû sauver tout ses gens de la mort, ni même me sauver moi. Je ne devais plus me mentir à moi même.
Je reculais sur les genoux, et m'inclinais devant le démons, non en signe d'abandon, mais de d'excuse. Et quand je relevais la tête, la flamme était de nouveau douce. C'est alors qu'elle fondit sur moi, une chaleur réconfortante, mais étrange, s'emparra de mon être, ainsi qu'au blanc envahissant de la dimension où j'avais délaissé Rémina, qui continuait son monologue, persuadée que je l'entendais encore.
Je me relevais le sourire au lèvre, plongeant mon regard perçant diabolique dans le sien, et elle prit alors conscience de ce qu'il s'était passé durant mon "absence".
Avant qu'elle n'emmette a nouveau le moindre son de sa bouche, mon phoenix laissa ses flamme s'emparrer de mon corps, alors apparaitre ses plumes douces soyeuse et chaude sur mon corps. Mes cils s'allongeaient en plumes turquoise et vision devint etrange, je me sentai pousser des ailes, autant au sens figuré qu'au sens propre du therme. J'était couverte de plume bleue, et je me trouvais magnifique, puissante et en harmonie avec moi même. Quand j'en eu finit d'admirer ma nouvelle forme, je posais mon regard fin et pénétrant sur mon ennemie jurée, qui m'observait de ses yeux ébahi. Le silence regnait a présent, et moi aussi. Elle avait enfin cessé ces bavardages inutiles, et moi, j'allais avoir l'immense privilège de la faire taire, à tout jamais...
Déflagration. Il eu suffit que j'use de cette technique, et mon horrible tante Rémina disparue dans les flammes ardente de ma vengeance. Mais certainement pas pour de bon. Cette dimmension n'existait que dans ma tête, et celle des gens dans laquelle je m'invitai. Maintenant que j'avais une totale métrise de moi même, que je n'avais plus peur de ce que j'étais, j'alals enfin pouvoir faire ce dont pourquoi je vivais. J'allais prendre la vie de chaque être malfaisant existant sur cette terre, et au enfer. Les démons pouvaient bien se tenir, peut im'importait. Je les exterminerai quand même.

Je fis un grand retour a la réalité. Je sortai de la dimmension si violement que je basculais de nouveau en arrière et que je me cognais la tête contre le lit.

_Ah!!!!... Non non non pas de bosse!..., gémissai je en me frottant le haut de la tête tout en me roulant par terre.
Le sol était toujours froid, ou du moins pas assez chaud pour mon corps. Je me relevais et sautai dans le lit me glisser a nouveau sous les draps, cete fois avec le sourire au lèvre, et une extreme satisfaction. Je soupirai, tout en observant par la fenêtre le levé du jour, pourpreet magique.
Je songeais a nouveau à ce qu'il venait de ce passer. S'agissait il vraiment de cela, une mésentente avec moi même? Etais je réellement parvenue à contrôler cette part inhumaine qui sommeillait en moi? Je ressentai encore les effets de ma métamorphose, cette douce chaleur... Oui, je l'avais fais, il n'y avait plus de quoi s'en faire a présent, mais cela m'avait parut si simple qu'il ne s'agisse que de cela que je n'y croyais pas totalement. Mais je me devais d'y croire, car si je perdais confiance, peut être perdrais je de nouveau de contrôle.
Je tournais le dos à la fenêtre, enmelant les cheveux sur le cousin et cherchais une position confortable. Je croisais les bras sur la poitrine pour la cacher malgré les draps. Je clignais des yeux et soupirai à nouveau, quand j'entendis des bruits de pas derrière la porte.

[pardon pour les fautes et la longueur du texte... je sais que c'est pas assez après tout ce temps =)]