Devil May Cry Legends
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Forum RPG RP, dans l'univers de Devil May Cry !
 
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 Il Demonio Jacen...

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Jacen Bluegrave
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MessageSujet: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 19 Sep - 17:11

Il se peut que vous connaissiez l'Histoire. Vous l'avez apprise, vous avez lu ce que les historiens ont bien voulu vous laisser de détails sur les évènements les plus marquants du passé. Et vous avez assimilé tout ceci. Il ne vous est probablement jamais venu à l'esprit que tout ou partie de ce que l'on vous a enseigné pouvait être un mensonge. Me concernant, je n'ai jamais vraiment eu à douter de mes connaissances sur la matière. Principalement parce que ce que vous avez lu, je l'ai vécu. Parfois un peu trop intensément pour que j'en sois heureux, certes, mais au moins je peux me permettre l'arrogance d'une certitude sur des évènements aussi importants que la seconde Guerre Mondiale.

Quand on a vécu aussi longtemps que moi, un certain orgueil finit par se développer. Ainsi, comme Chateaubriand, je voulais depuis longtemps laisser une trace derrière moi de mon passage ici. Après tout, immortalié ne signifie pas invincibilité, et j'ai commencé à écrire ce dont je me souvenais. Les livres doivent toujours se trouver quelque part dans les rayonnages de ma Villa, mais je les retranscrits en fichiers informatiques grâce à un super-ordinateur dans l'optique de garder des archives qui prennent un peu moins de place. Ces écrits se publieront automatiquement au moment de ma mort, conformément à la dernière version de mon testament. Mais j'imagine que si quelques personnes seulement prennent connaissances d'une partie de mon histoire, ça ne changera pas grand chose.



Premier Chapitre : Senatus Populusque Romanus


Carthage, -98 avant Jésus-Christ

Il faisait chaud. Tout le monde avait soif, et n’avait qu’une envie : tout arrêter. Mais personne dans les rangs ne se plaignait. Sous les regards des décurions et des centurions, les fantassins, dont je faisais partie, avançaient. La douleur ressentie dans l’estomac et la fièvre étaient devenues une routine en quelques semaines. Aujourd’hui, quand enfin le soleil se coucha et que le campement fut établi, nous avions transportés plus de trente kilos de paquetage sur une vingtaine de kilomètres. La fatigue en avait terrassés deux de plus dans la journée, et personne n’avait pris la peine de s’arrêter pour les enterrer ou leur offrir la moindre sépulture.
Je me posais légèrement à l’écart du camp, désigné une nouvelle fois pour monter la garde. Le fait que j’ai été, dans mes sept précédentes batailles, le seul et unique survivant de ma centurie, ainsi que mon épée à la forme si particulière, m’ont assez rapidement mis à l’écart du reste de la cohorte dont je faisais partie, dans la campagne d’expansion de la République de Rome. Bientôt décurion, je pourrais commencer à revendiquer des terres pour me mettre au calme. Tout du moins, c’est ce que toute personne censée aurait fait ; pour moi, la guerre ne me semblait pas si terrible. La vie aux enfers était bien pire…
Et si ici, en Carthage, beaucoup trouvaient les lieux malsains, à cause de quelques hordes de barbares, ils auront bientôt l’occasion de comparer avec les flammes de ce qu’ils appelaient le Tartare. Et plus tôt qu’ils ne l’auraient cru. Les cornes sonnèrent puissamment vers le milieu de la nuit.

- Alerte ! Les Cartharrr…Arrrrghhh…

Je soupirais. Il fallait s’y attendre : nous arrivions vers les villages renforcés des chefs de guerre Carthaginois. Mais non : les centurions avaient la mauvaise habitude de n’être des stratèges que sur le champ de bataille. Pas moyen de réfléchir correctement. Bien sûr, si on envoie une troupe de reconnaissance et qu’elle ne revient pas, ça veut dire que l’on peut se dispenser d’une patrouille nocturne renforcée.

- Weeeeeeeeuuuuuuuuuurgh !!!!

Surgissant des forêts nous entourant, tout un groupe de barbares en pagnes et armés de haches déboula sur mon côté du camp. Les légionnaires tombèrent comme des mouches, pris par surprise, et même sans armes pour certains. Trois carthaginois me foncèrent dessus en hurlant un charabia incompréhensible. Je me jetais contre l’un en retour ; surpris que j’adopte une tactique aussi suicidaire, avec ma corpulence plutôt fluette, une lueur d’incompréhension brilla l’espace d’un instant dans ses yeux. J’immortalisais cette dernière en décapitant le guerrier, avant de bloquer un violent coup de face d’un de ses comparses. Le choc m’envoya au sol, et j’évitais de justesse une massue qui m’aurait broyé le torse si je ne m’étais enlevé. Déséquilibré par son coup, je sautais sur la jambe forte du monstre de muscle, avant de lui disloquer les cervicales d’un coup de pied tellement fort qu’il me projeta sur le dernier barbare, dans lequel je plantais ma lame jusqu’à la garde. Dix secondes, trois morts. Une performance qui présageait un autre carnage, cette nuit.
Me tournant vers le reste du campement, je poussais un nouveau soupir : j’allais probablement revenir à nouveau à Rome en tant qu’unique survivant de ma cohorte, cette fois-ci…


Dernière édition par Jacen Bluegrave le Sam 24 Oct - 19:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 19 Sep - 19:08

Carthage, -90 avant Jésus-Christ

Tant de temps. Il s’était écoulé tant de temps depuis que j’étais parti des enfers. Et même après avoir passé des années dans la guerre, je m’estimais encore chanceux. Pourtant, si la perversion des démons me faisait encore peur jusque dans mes cauchemars, la violence et la soif de sang des hommes étaient telles qu’elles pouvaient aisément rivaliser avec elle. Ou, en tout cas, dans les huit années que j’avais passées au milieu des tripes et des champs de bataille, les initiales de Senatus Populusque Romanus gravées au fer blanc sous mon pied.

- Les barbares approchent, mon centurion.

J’acquiesçais en silence, voyant déjà depuis quelques minutes des formations se mouvoir, à environ dix kilomètres de là. Parmi les rangs ennemis, je distinguais d’étranges géants montés, monstres qui avaient tant de fois donné du fil à retordre aux armées de Rome. Du haut de mon cheval, je dominais les collines jaunes qui allaient bientôt se teinter de rouge.

- Que les archers commencent à se préparer. La moitié de l’infanterie devant eux, les autres se séparent en deux groupes et les prendront en pince. Que les cavaliers restent en retrait, cachés.
- Oui, Caius Jacius.


Caius Jacius. Jamais nom fut plus ridicule. Mais on ne devient pas centurion sans un nom latin et des faits d’armes exemplaires. La tension précédant chaque combat était presque tangible, même depuis mon poste d’observation. Les rangs s’agitaient, mais je ne disais rien : les hommes avaient raison de s’agiter. Avant la fin de la journée, le tiers au moins mangerait les pissenlits par les racines. Ou moins, suivant que ma stratégie allait marcher correctement ou pas.
Car je connaissais le terrain. Il y a des années, je m’étais déjà battu à plusieurs reprises sur ces terres. Je me souviens que nous avions creusé de nombreux trous et planté quelques centaines de pieux au total dans ces derniers, à la demande de la hiérarchie. Deux jours avaient suffis pour transformer ces collines en gruyères mortels. Donc, quand mes éclaireurs m’avaient rapporté que les troupes carthaginoises se déplaçaient vers le Nord pour couper notre retraite et notre accès à la mer, je m’étais arrangé pour placer le plus proche port entre nous et cet endroit, non sans oublier d’envoyer régulièrement d’autres éclaireurs pour me tenir informé des déplacements ennemis. Et voilà que je me tenais, face à plus de trois cents combattants, avec une armée de seulement cent. Les troupes avaient raison d’être agitées.

Mais quand, sous mes yeux, alors que les cris de guerres en langue inconnue résonnaient entre les collines, la charge adverse s’arrêtait brusquement en de multiples endroits, je ne pus réprimer un sourire de pure joie. Celle ressentie devant l’accomplissement d’un plan sans accrocs. Les pièges, vieux de huit ans, étaient toujours présents, et avaient en moins de dix minutes réduits les effectifs ennemis d’une cinquantaine de troupes, effrayé les –comment les appelaient-ils, déjà ?- éléphants, et laissaient mes troupes hors de portée des archers ennemis. Bien sûr, s’ils savaient que deux chemins longeant les collines, d’environ dix mètres de large, étaient vierges de tout piège, mon avantage tactique aurait été un peu moins présent. Mais visiblement, c’était déjà une nouvelle génération qui se battait. A seulement huit ans d’écart. Les humains avaient une espérance de vie si ridiculement faible…quarante ans, tout au plus.
L’infanterie adverse passait finalement entre les anciennes fosses, mais trop lentement pour devenir un véritable problème : d’un signe de main, les archers faisaient un autre carnage dans leurs rangs. Plus qu’environ deux cents carthaginois, déjà, et une dizaine d’éléphants. Ces derniers allaient poser un véritable problème, s’ils passaient les pièges. Je fis un signe à mon aide de camp.

- Que l’infanterie donne l’assaut par les côtés. Dites aux cavaliers de se tenir prêts.

Et je regardai d’un œil satisfait la moitié de ma centurie de légionnaires donner l’assaut, sur des ennemis surpris et menacés par leurs propres bêtes, celles qui s’étaient blessées ou effrayées à cause des fosses. Je fis un autre signe : la cavalerie arriva soudain en renfort à l’infanterie, sur le côté droit. Passant au milieu de leurs rangs, son objectif était simple : faire une percée dans les rangs ennemis et rejoindre l’autre branche de la pince. Puis, l’autre moitié de l’infanterie, celle postée devant les archers, avança jusqu’à la limite des pièges, donnant quelques mètres décisifs de portée aux tireurs à distance. Leur but désormais était en priorité de s’occuper des éléphants restants, puis d’anéantir les soldats coupés du gros des troupes ennemis par la pince. Une vingtaine de pertes de notre côté, plus de cent cinquante déjà pour Carthage…et le plan se déroulait comme je l’avais prévu. Une sensation délicieuse. J’en fus presque irrité quand mon aide de camp me revint à moi essoufflé pour me déranger. Plus précisément, son grade était Optio. Etait-ce pour me dire qu’il trouvait tout cela incroyable ?

- Centurion, c’est incroyable !
- Quoi donc ?
- Les barbares… ! Les barbares arrivent en force, derrière nous !
- Comment ?!


Je fis faire demi-tour à mon cheval, puis le lançais au galop jusqu’au sommet de la colline où nous étions perchés. Et avec un rictus de colère, je voyais que l’aide de camp avait raison. Tout un autre régiment de troupes arborant les couleurs de Carthage se tenaient à moins d’un kilomètre de notre position. Je me maudis de m’être trop concentré sur les troupes qui avait longé la côte…car cette erreur allait peut-être me coûter ma vie. Le ton désespéré de l'Optio parvint jusqu’à mes oreilles.

- Tout est perdu. Mais nous combattrons…pour la gloire de Rome.
- Oui, bien sûr…


Quel imbécile. L’endoctrinement semblait bien marcher sur les généraux. « La gloire de Rome ». C’était comme cela qu’ils appelaient la lâcheté des dirigeants à envoyer de la chair à glaive au lieu de venir se battre par eux-mêmes. Les humains...
Mais l’heure n’était pas à la dépréciation. Je jugeais la distance nous séparant, ce qu’il restait de troupes ennemies sur l’autre front, le temps qu’ils mettraient pour nous atteindre, et les troupes qui restaient en retrait. Un rapide plan se forma dans mon esprit.

- Dites à ce que nous avons d’infanterie de protéger les archers à tout prix, de les entourer. Rappelez la turnae, et dites leurs de me suivre. Tous les hommes à cheval me suivent.
- Mon centurion… ? Tous ?
- Oui. Vous et les autres généraux aussi.


Visiblement, la perspective de mourir à mes côtés de l’enchantait guère. Ou peut-être seulement la perspective de mourir. Qu’importe, ça laissait un combat à quatre-vingts contre plus de deux cents. Les chiffres s’acharnaient contre nous. Moins de deux minutes plus tard, je sortais Shinato de son fourreau, et menai une charge qui semblait dictée par le désespoir vers le milieu des nouvelles troupes ennemies, qui s’étaient mis en formation de losange, la longueur dans notre direction. Je souris.
Mauvaise idée. On fera plus de dégâts sur le premier passage…
Les premières flèches de leurs archers commencèrent à pleuvoir sur nous. J’entendais derrière moi plusieurs chevaux s’écrouler, touchés et entrainant leur cavalier avec eux. Mystérieusement, les flèches semblaient m’éviter. Je changeais de position sur ma monture, mettant tout mon poids sur l’étrier droit, sur lequel je me tenais debout. Sous la mauvaise répartition de poids, le cheval n’eut d’autre choix que de tourner sur la droite pour conserver l’équilibre, et je pénétrais la formation ennemie le premier en suivant une tangente, ma monture me servant de bouclier. Celle-ci se fit faucher presque instantanément par l’infanterie et je sautais au milieu de leurs rangs en donnant de grands coups de sabre.

Je ne comptai pas les morts, mais ma manœuvre avait dû en impressionner plus d’un, car ils ne s’étaient pas tous jetés sur moi. Prenant l’initiative, j’atteignais en un saut le plus éloigné de moi, contre toute attente. Surpris mais doté d’excellents réflexes, il m’attaqua de son petit bouclier, pour laisser le champ libre à sa main armée. Je bloquais le coup avec le pommeau de mon arme et lui tranchai la main tenant son épée d’un coup sec. Il hurla de douleur et de choc, contemplant son moignon ; son cri secoua les autres, qui se lancèrent à l’attaque. Attrapant de ma main gauche le poignet sanglant de ma victime, je le tirais contre moi et le jetais sur les épées qui se présentaient à ma gauche, avant de frapper de toutes mes forces sur la droite. Le choc contre le bronze me sonna un peu, mais les repoussa tous ; je profitais de ce répit pour tourner sur moi-même et décapiter ceux qui essayaient de retirer leur arme du corps de leur allié manchot –désormais plus mort que mort. Une fontaine de liquide carmin jaillit, teintant mes vêtements verts de troupe romaine en rouge. Le reste des cavaliers finissait son premier passage dans la percée que j’avais faite à moi tout seul, et je sautais avec agilité sur le cheval d’un d’entre eux qui passait à ce moment-là, me permettant de m’arracher au bain de sang. Je reconnus avec surprise mon aide de camp, une flèche en travers de la cuisse mais glaive au poing, qui lança sa monture au galop pour nous sortir de la mêlée.

- Mars guide votre bras, centurion !
- Si tu le connaissais aussi bien que moi, tu ne dirais pas ça…
- Pardon ?
- Rien ! Passe à droite !


Je décochais quelques autres coups au niveau des têtes, répandant un peu plus de sang sur le sol. Après un rapide tour d’horizon, je vis que de la petite centaine de troupes d’origine, il n’en restait déjà plus qu’une cinquantaine. Et il restait une petite vingtaine de cavaliers. Je remarquais que, malgré notre charge brutale et efficace, la formation avait réussi à avancer, et nous étions à moins de cents mètres des archers, qui n’osaient pas tirer de peur de nous toucher. Par-delà le vacarme des armes, j’hurlais d’une voix forte :

- Retraite ! Aux Archers !

Et quelques minutes plus tard, la cinquantaine d’ennemis se transforma en trentaine. D’un signe, j’indiquais à l’infanterie d’engager le combat et à la cavalerie d’y retourner. Ce front était déjà presque gagné. J’indiquais l’autre versant de la colline à mon aide de camp –là où se déroulait la vraie bataille.

- Julius ! Ramène-nous là-bas !
- Oui, centurion !


Et la vue qu’il m’offrit me rasséréna un peu. Huit éléphants montés se battaient toujours, avec moins de cent fantassins pour les appuyer. Mes propres troupes parvenaient à encercler les immenses animaux et prenaient du terrain sur l’infanterie adverse. J’analysai rapidement la situation, et situai le point faible de notre formation.

- Laisse-moi ton cheval et mets-toi à l’abri, Julius, tu n’es plus en état de combattre !
- Ca ira, centurion !
- Comme tu veux, mais ne traine pas !


Il lança alors sa monture là où j’avais le regard. Je me remis sur le côté droit du cheval, presque debout, pour faucher les troupes adverses, et comme s’il avait entendu mes pensées, Julius pesa de tout son poids sur le côté gauche, afin de garder une trajectoire droite. Traversant nos rangs, je laissais Shinato s’abreuver de sang, jusqu’à ce que nous atteignions l’un des pachydermes de guerre. Je voulus planter mon sabre dans l’une de ses pattes, mais il nous envoya voler d’un coup et terrassa notre monture. Je glissais dans la boue et le sang sur quelques mètres avant de me relever ; de son côté, Julius avait réussi à sauter avant que le cheval ne l’écrase, et il atterrit au milieu de nos légionnaires, ceux-ci avalant bientôt le blessé et avançant sur les lignes ennemies. Me retournant, je vis le côté de l’éléphant, qui poussa un cri d’une force inouïe en levant sa trompe. Je le contournais vivement, et plantai Shinato dans son appendice alors qu’il redescendait. Surpris et en proie à une douleur fulgurante, il la redressa d’un coup, me faisant décoller du sol et voler sous l’impulsion. Je me rattrapais de justesse en plantant à nouveau mon arme dans l’épiderme du monstre, qui se cabra violemment. Tant bien que mal, je me hissais sur son dos et décapitai celui qui le chevauchait, avant d’enfoncer ma lame dans la nuque du pachyderme, qui s’immobilisa d’un coup, avant de s’écrouler.

Les légionnaires poussèrent un cri de victoire alors que je descendais de l’animal et qu’ils continuaient d’avancer. De l’autre côté de la colline, je vis des cavalier venir dans notre direction, et la dernière partie de l’infanterie les suivre. Visiblement, les renforts avaient été vaincus. Je marchais dans le sang, les membres et même les organes répandus sur le sol, certains des soldats encore en vie malgré une blessure qui ne pouvait être que mortelle. Je mis fin aux souffrances de quelques uns d’entre eux avant de me retirer de la mêlée, et contempler la cavalerie faire des ravages sur ce qu’il restait de l’infanterie ennemie. Voyant l’un des instruments en cuivre encore enserré dans une étreinte crispée au sol, je le ramassai et sonnais le retrait de l’infanterie et de la cavalerie. Les archers comprirent ma manœuvre et lâchèrent une nouvelle pluie de flèches sur les ennemis, dont certains commençaient déjà à fuir. Il ne restait plus que quatre éléphants et une trentaine de soldats adverses qui n’avaient pas encore fui. Boitant dans ma direction non loin de là, Julius m’adressa un sourire reconnaissant.

- Les dieux sont avec vous, centurion. Je suis certain qu’ils vous murmurent des choses à l’oreille.
- Ouais, peut-être.


Moins de vingt minutes plus tard, les carthaginois étaient en déroute. Au calme d’une tente improvisée, je fis le rapport des pertes –une cinquantaine de blessés et une trentaine de morts- et m’autorisais un petit sourire. Une fois encore, la victoire était mienne. Rome ne pourra rien me refuser. Etrangement, le sang et les horreurs ne m’effrayaient pas plus que ça. Peut-être parce que les suppliciés des enfers étaient souvent dans le même état –mais pire encore, ils restaient vivants dans leur douleur. Tout ceci me paraissait d’une banalité désolante. Habitué à la mort quand j’étais en enfer, peut-être y trouvais-je un quelconque réconfort en me trouvant du côté du monde des vivants de la chose, une familiarité bienvenue ? C’était presque inquiétant…
Bah, peu importe. La voix de mon aide de camp s’éleva derrière moi.

- Je raconterais vos prouesses à mon fils. Il sera ravi.

Je retenais un soupir. Les humains. Ils semblaient vraiment vouloir tisser des liens avec tout le monde, et à cette fin parler de tout et de rien –ou de ce qui leur tenait à cœur. Je fis semblant de m’y intéresser.

- J’ignorais que vous aviez un fils, dis-je sans décoller le nez de ma plume et mon papier.
- Je vais en avoir un. Les oracles sont formels : ce sera un garçon, et je suis sûr qu’il sera émerveillé par vos exploits. On a déjà trouvé son nom : César, de la maison Julius.
- Très joli.


Mon ton exprimait cette fois-ci clairement ce que je ressentais : un manque d’intérêt total pour son futur rejeton. Il ne sembla pas s’en offusquer. Après tout, ce n’est pas comme si j’étais connu pour ma conversation.


Dernière édition par Jacen Bluegrave le Dim 20 Sep - 11:33, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 19 Sep - 19:35

Non loin de Lecce, -89 avant Jésus-Christ

Le Soleil dans le dos de notre petite procession illuminait les alentours dans un voile orangé, et étirait les ombres jusqu’à des longueurs inquiétantes. Aux pieds des arbres bordant la route s’étendaient des doigts décharnés se tendant macabrement vers les pieds des voyageurs et de leurs montures. Et pourtant, rien dans le paysage ne pouvait entamer la sensation de sérénité des lieux : à perte de vue s’étendaient des champs de blé, des collines et des prairies verdoyantes. Un panorama totalement différent des terres désolées et roussie par le sang que je laissais habituellement derrière moi. Un petit râle d’effort monta derrière moi ; me tordant le cou, j’attrapais l’un des sacs qu’un de mes esclaves récemment acquis transportait et le plaçai sur mon cheval. Il m’adressa un regard reconnaissant, auquel je ne répondis que par le silence.

La servitude était une condition horrible, mais avec autant de terrain, j’allais avoir besoin d’aide pour m’en occuper. Mais je savais qu’intérieurement, je me montrerais correct envers mes serviteurs. Nous étions en route pour mon domaine, donné par le triumvirat en personne. Dans ma villa devait attendre l’épouse que l’on m’avait confiée, résultat d’un mariage arrangé avec une famille de Rome. Voyant qu’il était coutume de prendre une compagne pour les humains, je m’étais mis en tête de faire de même, afin de m’intégrer. Cette dernière nous accueillit aux pieds des marches menant à une bâtisse de taille admirable, faite de bois et de marbre. D’un teint un peu plus sombre que le miens et dotée d’un visage juvénile et vierge de toute imperfection, ses parents m’avaient conté mille fois ses beautés et le fait que de nombreux autres romains s’étaient battus pour l’avoir, mais que les parents s’étaient opposés à chaque prétendant. L’un de mes deux esclaves masculins, le plus jeune, resta un moment abasourdi à sa vue.

De mon côté, je ne voyais pas en quoi elle était spéciale : aucune puissance ni influence sur ses pairs, et il n’y avait rien non plus en elle de cette sensualité surdéveloppée inhérente aux démones, et plus particulièrement aux succubes. L’apparence n’avait que peu d’importance quand on savait que chaque démon pouvait faire appel à une forme hideuse mais très puissante, et que celle-ci uniquement comptait. Bref, j’installais mes affaires et commençaient à donner des emplois du temps à mes quelques servants avant de rejoindre enfin ma chambre. Quelle ne fut pas ma surprise quand je me rendis compte qu’il s’agissait en fait de « notre » chambre…

Mais je n’en laissais rien paraître. Après tout, ça devait faire partie des us et coutumes humaines. Je m’allongeais aux côtés de ma femme, répondant au doux nom de Sofia. Il me fallut quelques minutes pour me rendre compte qu’elle semblait nerveuse, ou en tout cas attendre quelque chose. Intrigué, je commençais enfin à parler avec elle.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Je…centurion Jacius…vous… ?
- …Oui ?
- Vous ne…vous ne voulez pas… ?


Je la regardais sans comprendre, penchant légèrement la tête sur le côté droit –une mimique que j’avais emprunté aux animaux, semble-t-il. Une lueur d’incompréhension passa dans ses yeux verts, reflétant la mienne. Puis, un sourire incrédule passa sur son visage.

- A moins que…vous…ne saviez pas ?

Complètement perdu, je lui intimais de continuer ; sa timidité ne semblait pas vraiment faciliter les choses, et ne m’aidait pas à comprendre ce qu’elle essayait de me dire. Finalement, elle sourit franchement, aussi amusée qu’interloquée.

- On ne vous a jamais…appris ?

Et je compris que j’avais dû manquer quelque chose de crucial dans mon étude du genre humain. Malheureusement, je n’arrivais pas du tout à mettre le doigt dessus. Mais avec un peu de chance, Sofia allait éclairer ma lanterne et m’aider à combler cette lacune.

- Je ne crois pas, non…
- Oh. Oh…


Puis elle se mit à rire. Un rire un peu enfantin, comme si la situation avait une dimension comique que je n’avais pas encore saisie, ou si elle riait d’avance d’une farce qu’elle allait faire. Je me sentis un peu frustré de ne pas comprendre, mais je restais de marbre. Lorsqu’elle s’arrêta, le sourire qu’elle arborait ainsi que ses yeux respiraient la malignité pure. Elle se rapprocha un peu plus de moi, me glissant de simples mots à l’oreille.

- Dans ce cas, ce sera à moi de tout vous apprendre…

Et alors, pour quelque obscure raison, les paroles de mon ancienne aide de camp résonnèrent dans mon esprit : « Les dieux vous murmurent des choses à l’oreille »…




Non loin de Lecce, -72 avant Jésus-Christ

Une vie qui s’apparentait au paradis. Pendant plus de dix-sept ans, je vivais seul avec Sofia et mes trois serviteurs, qui n’eurent jamais à se plaindre de la façon dont je les traitais. Je crois que mes souvenirs de servitudes m’incitaient à être indulgent envers eux, et puis, les tâches dans et autour de la villa n’avaient rien de compliqué ou difficile –excepté les moissons, que je faisais avec eux. Sofia, quant à elle, n’avait que pour seul souci le fait que nous n’avions pas encore de fils, bien que, d’après ce qu’elle m’avait expliqué, nous faisions notre possible pour que ce soit le cas. De mon côté, j’étais beaucoup plus inquiet : des rides se creusaient sur les visages de mes serviteurs, et l’ombre de certains apparaissaient chez Sofia. Mais mon visage restait obstinément le même qu’il y a plus de cent ans. Ma nature risquait d’être révélée. C’est donc à partir de cette époque que je compris que je ne pouvais garder la même identité très longtemps, et que je serais obligé de changer à la fois de nom et de lieu de vie si je voulais rester parmi les humains. Et comme retourner dans le plan démoniaque était totalement exclu…

Je mis donc en œuvre ma propre mort. Un matin, je partis avec un attelage vers une ville voisine, prétextant que je voulais récupérer des graines pour planter des arbres fruitiers du côté des falaises faisant partie de mes terres. Shinato était cachée entre deux planches. Je donnais ensuite rendez-vous à deux esclaves de m’y retrouver pour m’aider dans quelques heures. Je dis donc au revoir à chacun, et ressenti un curieux malaise au moment où Sofia me serrait dans ses bras. Elle me confia qu’elle avait un mauvais pressentiment ; ce à quoi je répondis par un sourire. Ceux-ci étant rares, elle me le rendit et feignit au moins de se sentir rassurée. Bien sûr, dès que je fus hors de leur vue, je pris la direction des falaises et lançais l’attelage au galop. Je sautais de ce dernier alors que les chevaux se jetaient dans le vide, et me rendis compte que je pouvais encore faire marcher arrière. Quelque chose en moi me demandait de rester ici encore un peu. Je fis taire cette voix et quittai les lieux sans me retourner.


Non loin de Lecce, -70 avant Jésus-Christ

Mais de nouveau libre comme l’air, je ne savais plus quoi faire. Devais-je m’engager de nouveau dans l’armée ? Après vingt ans, les chances que quelqu’un me reconnaisse étaient faibles, mais je ne me sentais pas d’y revenir déjà. Et ma soif de destruction était depuis longtemps étanchée. Je décidais alors de vivre en fantôme, invisible et inconnu de tous. Trouvant des refuges temporaires dans les villes, je volais ma nourriture grâce à mon pouvoir, faisant voler des fruits ou de la viande jusqu’à moi quand personne ne regardait. Mais les mois, puis les années passèrent.
La curiosité devint l’un de mes pires vices. Je mis à voler des livres traitant de nombreux sujets, comme la philosophie, l’art culinaire, ou des récits de voyageurs. Je m’intéressais aussi aux débuts de la médecine et commençait à mettre en place de nombreux projets d’avenirs. Un nombre si grand qu’il m’en donna le vertige : je voulais tout faire. Visiter de nouveaux pays, m’intéresser aux différentes cuisines, apprendre des langues et parler de philosophie avec les plus grands esprits de ce monde. Mais malheureusement, ce dernier point se révèlera rapidement impossible à réaliser, car tous les philosophes de l’époque finissaient célèbres –au contraire des centurions, si je peux le souligner. Et la discrétion restait ma carte maîtresse. Je me préparais donc à quitter les terres romaines, et visiter notamment Byzance.

Mais quand je me rendis compte que j’étais enfin prêt, mon vice frappa de nouveau : qu’était-il advenu de mes anciennes terres ? Avaient-elles été données à quelqu’un d’autre ? Sofia était-elle toujours en vie ? Me croyaient-ils effectivement mort ? Je ne comprenais pas pourquoi ces questions m’assaillaient à ce moment précis, mais la tentation était trop forte. Prenant milles précaution, je retournais sur des sentiers que j’avais parcourus des centaines de fois. Et lorsqu’enfin je vis la villa, je compris enfin ce que je leur avais fait. Je les avais abandonnés. J’étais un bandit revenu sur les lieux de son crime. Je ne comptais plus que deux esclaves, et la surface de terres cultivées censées subvenir à tous les besoins avait drôlement rétrécit. Quelque chose me broya les entrailles quand je vis une femme à la jeunesse passée, les rides subitement bien plus creusées que dans mon souvenir, s’éloigner de la villa dans une direction qui ne m’était pas entièrement inconnue.
Sofia.
Impossible de ne pas la reconnaître. Je la suivais de loin, curieux de voir où elle allait de la sorte, seule. Mais quand je reconnus les falaises où je m’étais fait passer pour mort, j’en hoquetais de surprise. Elle s’immobilisa finalement devant un petit monument de pierre, où elle s’agenouilla. Je n’en croyais pas mes yeux, ni ce que me disais ma voix intérieure.
Elle tenait à toi. Le seul être qui ne t’a jamais ni méprisé, ni haï, ni ignoré. Et tu l’as abandonnée. Elle en dépérit.
Les mots tourbillonnaient, résonnaient, se cognaient dans mon esprit confus. Je me mis à courir dans la direction opposée, de toutes mes forces, aussi longtemps que je le pouvais, jusqu’à ce que je m’écroule de fatigue et d’essoufflement. Les mots me poursuivaient, et peu importais la distance sur laquelle je m’enfuyais, ils revenaient toujours me hanter –même dans mes cauchemars.

Deux semaines plus tard, je me surpris à l’espionner à nouveau. Trop lâche pour l’approcher. Je fis de même la journée suivante. Puis une nouvelle fois. Et rapidement, mes envies de voyage me quittèrent. Je restais des journées entières à suivre Sofia, veillant sur elle comme un ange gardien –ou plutôt un démon guettant son malheur. Pour la première fois de ma vie, je regrettais mes actes, mais je manquais le courage de faire face. Un jour, je voulus voir ce qu’était le monument de pierre devant lequel elle venait se recueillir. J’en tombais à genoux d’accablement, lorsque je reconnus mon nom latin. Les jours passaient, et je m’en voulais de plus en plus, totalement obnubilé par mes actes et leurs conséquences. Lorsqu’enfin, la douleur était devenue impossible à supporter une journée de plus, je me décidais enfin à revenir. Peut-être allait-elle me haïr, finalement. Mais peu m’importais. Je voulais qu’elle cesse d’être dans cet état. Je préférais qu’elle me haïsse plutôt que je lui manque.
Ce fut la pire erreur de toute ma vie.
Tout. Tout ce que j’avais fait, n’avait été qu’une succession d’erreurs. Ce sont les mots qui m’étaient venu à l’esprit lorsque je m’arrêtais devant des ruines fumantes. Tout avait été brûlé. Tout le monde avait été massacré.
Tout m’avait été retiré.
Je mis un moment à reconnaître le visage brûlé du corps se balançant au bout d’une corde, à l’entrée de la villa. Mais quand ce fut fait, je sombrais dans l’inconscience.

Quand enfin je me réveillais, l’odeur des cadavres et de la mort agressa mes narines. Je me cru de retour sur les champs de batailles. Mais non. Aucun étendard n’était visible. Dans ma main droite, Shinato, gorgée de sang. Et tout autour de moi, s’étendant à des centaines de mètres dans toutes les directions, des corps. Des dizaines. Des centaines de cadavres. Tous étaient armés. Et il n’y avait aucun doute dans mon esprit : je les avais tous massacrés. Pourquoi n’en avais-je aucun souvenir ? Je m’éloignais de l’enfer qu’étaient devenus les lieux, marchant au milieu des morts parfois déchiquetés et sur des organes. Etait-ce vraiment moi qui avais fait ça ? Regardant dans le vide, une expression de terreur pure figée pour l’éternité sur le visage, un des assassins gisait sans la partie inférieure de son corps. Je pris la fuite.

Deux jours plus tard, j’étais de retour sur mon domaine. Une nouvelle tombe avait fait son apparition sur la falaise. Dans un silence troublé uniquement par les vagues s’écrasant contre les roches, je lui demandais pardon, et quittais les terres romaines.
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeVen 25 Sep - 22:34

Rome, -48 avant Jésus-Christ


Un pas. L'air soulevé, chargé de particules, le rendait difficile à respirer. Lourd. Agressif. Un deuxième pas; la lumière au bout du tunnel se faisait plus proche. De la fraicheur de la pierre, nous allions bientôt jaillir sous un Soleil de plomb, pour laisser dans le sable la trace de nos combats. Des traces faites avec le sang...et pour aucune autre raison que le plaisir.
Un troisième pas. Dans ma poitrine, mon coeur frappait aussi fort qu'il le pouvait, alors qu'un silence de mort planait sur le groupuscule dont je faisais partie. Après tout, chacun savait qu'il n'en resterait qu'un d'ici peu. Derrière moi, j'entendais un Thrace respirer fortement, la panique et la peur s'insinuant lentement en lui alors que nous approchions de l'arène. Les bruits de foule et hurlements d'impatience commençaient à résonner jusqu'ici.

Un dernier pas dans la pénombre; d'un coup, le Soleil Italien m'inonda de sa lumière, se réfléchissant sur le sable. La luminosité était telle que, pendant un moment, je me cru enveloppé de lumière; puis, tentant de m'intimider, un mirmillon plus qu'impatient de se repaître de sang me bouscula. La foule nous accueillit avec quantité de cris d'excitation et de joie sadique, attendant que le sang soit versé à flots. Sans lever une seule fois mon regard, j'arrivais devant la loge de l'Empereur. Julius César, quatrième du nom. Cela pourrait passer pour ironique, n'est-ce pas ? Sauf que mon ancien Optio n'était pas Julius César troisième du nom. Amusant, cette similarité des noms entre humains. Voilà une chose qui n'existait pas chez les démons.
Je m'avançais, Andabate, armé seulement de mon arme fétiche et paré d'une pièce d'armure sur le torse. En ligne avec les autres, je déclarais d'une voix forte :

- Ave, César. Morituri te salutant !

Les échos se répercutèrent dans l'arène, au plus grand plaisir des spectateurs. Les humains. Toujours plus avides de sang et de violence. Ils ne valaient pas mieux que les démons. Dans un signal silencieux, Caius Julius César déclara le début de la boucherie. Ainsi soit-il...

[ Attention ! Violence extrème... ]


Spoiler:

Le sang dans ma tête commença enfin à se refroidir, et j'allais récupérer d'une démarche décidée mon katana, avant de me tourner mes César. Toute la foule criait, soit d'indignation devant mes méthodes sanglantes, soit de plaisir sadique. Je regardais, l'espace d'un instant, l'Empereur de Rome dans les yeux. C'était à lui de décider de mon sort. Les rangs autour de lui montraient un pouce tourné vers le bas, malgré ma performance.
Finalement, il leva sa main droite, présenta son pouce et, alors que la foule retenait son souffle, le tourna vers le bas.
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 26 Sep - 18:40

C'est donc ainsi que l'on récompense ceux qui se battent pour leur vie. Jugés par ceux qui ne la risque pas...
Des quatre coins de l'arène, des bruits de chevaux se firent entendre, et c'est dans un tonnerre d'applaudissement que les Essédaires surgirent dans l'arène, leurs chars lancés à pleine vitesse par des chevaux aux muscles saillants. Armés de glaives et d'arcs, mes bourreaux se mirent à tourner en cercles, tandis que je reculais vers le centre de l'arène. Voilà le sort qui m'était réservé...mais, heureusement, les flèches ne me tuaient pas. Ils allaient devoir venir au corps à corps, s'ils voulaient m'achever.
Le premier projectile partit dans un sifflement, et me loupa de peu. Les sens en alerte, j'essayais de fixer chacun des Essédaires en même temps, afin de prévoir d'où viendrait le projectile, mais c'était inutile : dès que je tournais la tête, ce n'était que grâce à mon ouïe très fine que je pouvais esquiver la flèche, tirée en traitre. Une autre flèche fut décochée, puis une autre, dès que je tournais le dos à un seul des combattants.

La danse dura un moment, sans qu'aucun des archers ne puissent faire mouche une seule fois. Frustré, l'un des gladiateurs lança son char droit dans ma direction, glaive au clair. Je lui fis face sans broncher, attendant le bon moment pour lui sauter dessus. Ce qui ne tarda pas : bondissant sur la droite pour éviter de me faire écraser par le cheval, je me jetais ensuite sur le char. L'Essédaire tenta de m'empaler sur son glaive, mais je déviais sa lame d'un coup horizontal, avant de le faire basculer hors du char. A cette vitesse, il dû probablement se rompre le cou, car il resta au sol, dans une position difficilement possible pour un corps humain normal...

Les autres ne chômèrent pas : deux d'entre eux vinrent à ma rencontre et me prirent en pince. Les brides du cheval quittèrent le char sous le choc, m'empêchant de changer de direction, et malheureusement, le cheval du char fonçait droit dans le mur. Les autres Essédaires voulurent se dégager, mais je sautais d'un char à l'autre, attrapant l'un des combattants dans le dos. Je lui brisais la nuque et le balançais hors du véhicule. Deux de moins, encore huit...et combien de temps allais-je continuer ? Non, penser à ça plus tard. La priorité était à la survie. Je pris les brides et lançais le char dans un cercle, avant de foncer droit sur un autre de mes ennemis. Celui-ci sorti son arc et tenta de me tirer dessus à plusieurs reprises. Sans succès. Les mouvements de son char et mes réflexes déjà plus qu'aiguisés par un demi-siècle de combat empêchait chacun de ses traits de s'approcher à plus d'un mètre de moi. Dépité, il sorti son glaive en me voyant approcher, et alors que je me mettais à sa hauteur, sauta sur mon véhicule. Je lui fis un sourire mauvais.
Utiliser la tactique d'un autre contre lui, c'est du suicide pur et simple...

Profitant d'une allonge supérieure grâce à mon arme d'exception, je lui tranchais la main. Mon char fut subitement secoué alors que le corps passait sous mes roues. Et je faillis m'envoler alors qu'un troisième char me serrait contre les murs de l'arène. Tournant la tête, je vis l'Essédaire me mettre en joue à moins de deux mètres, et jurai. Juste au-dessus de nos tête, la foule nous acclamait. Je m'agrippais aux brides et tirais d'un coup, espérant que l'animal s'arrêterait à temps; la flèche me passa à un cheveu près, tandis que l'autre char passait à trombe sur ma droite. Remarquant qu'un arc et quelques flèches étaient toujours sur mon char, je m'en saisis et décochai une flèche qui transperça le dos de mon assaillant. Les six autres m'arrosèrent de flèches, et je ne pus faire autrement que me cacher à l'intérieur du char, laissant le cheval au gré de ses envies. Armant une nouvelle flèche, je sortis de mon abris l'espace d'une seconde, visait l'un de mes adversaires, et...
La tête. Vise la tête. La tête, il faut toucher là tête...

Mon véhicule fit une soudaine embardée au moment du tir, et ce que je vis me laissa sans voix : la flèche partit pour louper sa cible d'au moins trois mètres. Au milieu de sa course, elle fit une soudaine courbe, et se ficha entre les deux yeux de l'Essédaire que j'avais visé. Impressionné tout autant que mes ennemis, je mis un moment à comprendre que ce tir n'était pas dû à la chance, mais bien à mes pouvoirs...
Visiblement, la télékinésie peut se révéler efficace en combat...
*SLASH !*
J'hurlais de douleur. Fichée dans ma cuisse, la flèche avait été tirée pendant mon instant de distraction. Serrant les dents, je l'arrachai et me remis à couvert dans le char. Je mis un moment à reprendre mon souffle, à cause de la douleur, mais je parvenais à prendre une nouvelle flèche et à bander mon arc. Me concentrant sur le plus proche gladiateur, j'imaginais très distinctivement dans mon esprit la trajectoire d'une flèche parfaite, dans les moindres détails, et décochais mon trait : comme si mon arme avait lu mes pensées, la flèche décrivit la même courbe, pour se planter dans le torse de ma cible. Encore quatre.

Puis, sans que je ne l'ai vu venir, un des chars se plaça derrière le miens. A l'autre bout, un des Essédaires, son arc prêt à tirer. Attrapant un morceau du char, je tirais d'un coup de toutes mes forces, et arrachai tout un pan de bois et de métal; la flèche se planta dedans, et je le projetais sur l'archer. Emporté par le choc, il tomba sur le dos dans le sable. Il n'était plus une menace dans l'immédiat...
Me redressant, j'armais une nouvelle flèche, puis vis deux chars se suivant de près; le trait se planta dans la jambe du cheval de tête, et les deux véhicules se percutèrent dans un chaos de bois et de sang. Le dernier des gladiateurs encore sur un char comprit enfin qu'il ne m'aurait pas de cette manière, et s'arrêta, avant de m'inviter à un combat au corps à corps. Je saisis Shinato, et descendis de mon propre char, quand une ombre m'enveloppa; je n'eus pas le temps de me retourner que je fus plaqué au sol, et sentis ma lame quitter mes doigts.
M**** ! Celui que j'avais jeté au sol !

Je décochais un violent coup de coude au jugé, et pu entendre des côtes se casser sous l'impact. Déséquilibré, le gladiateur ne put me tenir immobilisé et je me relevais en le bousculant, avant de me jeter sur lui. Je lui arrachais mon arme des mains et le vis rendre son dernier soupir alors que je l'embrochais, ma lame s'enfonçant dans le sable. Je tentais de la dégager, mais les bruits de pas précipités derrière moi m'en dissuadèrent; je me dégageai rapidement, le glaive du dernier combattant sifflant à l'endroit où j'étais l'instant d'avant. Visiblement pas dans son élément, l'Essédiaire hésitait à m'attaquer de front, même désarmé. Finalement, il se décida, prenant garde de bien se placer entre moi et Shinato. Un coup. Deux coups. J'esquivai les deux de justesse, ses mouvements rapides m'empêchant de contre-attaquer. Il feignit ensuite de porter une estocade, avant de lancer son glaive droit sur moi. Je parvins à l'attraper à la volée et à le renvoyer droit dans la jambe de son propriétaire, qui s'écroula en criant.

Il se traina sur le sol, en s'éloignant de moi. Tranquillement, je récupérais mon katana, puis revins vers lui. J'écrasais sa jambe, lui arrachant un autre cri, puis me tournais à nouveau vers César. La foule s'était calmée, impressionnée. Elle n'osait pas donner son avis, comme si désormais, seul l'Empereur était apte à décider. Celui-ci me fixa un moment sans ciller, comme réfléchissant. Enfin, il se leva, et sa voix retentit dans toute l'arène.

- Tu as gagné ta liberté, gladiateur. Il est évident que les dieux en ont voulu ainsi.

Je ne répondis que par un rire méprisant.

- As-tu pensé à servir Rome ? La Légion Romaine aurait besoin de combattants comme toi.

Je lui tournais le dos, me dirigeant vers la sortie, en laissant le dernier combattant encore en vie et déclarant d'une voix qui se répercuta contre la roche de l'arène :

- Je ne suis plus au service du Sénat et du peuple Romain, Empereur...

Ni de qui que ce soit.

____________________________________________________

Fin de chapitre
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 3 Oct - 23:51

Chapitre 2 : Humans are more Devilish than Demons themselves


Etat Hamdanide, actuelle Syrie, 946 après Jésus-Christ


J'avançais au milieu des hommes d'armes, ruisselants de sueur et de sang. L'entraînement était intense, l'effort insoutenable, la douleur inhumaine. Mais les guerriers Perses étaient redoutés. Presque autant que les Spartiates à leur époque. Et même ainsi, ceux-ci me regardaient tous de travers, n'osant ni confronter leurs regards au mien ni ne plus m'avoir dans leur champ de vision. Les bruits de métal résonnaient les uns sur les autres, donnant un échos aux râles d'efforts et des fontaines à l'eau pure jaillissant dehors. Personne ne disposait de plus que son pantalon ample sur lui -pas même moi. Je m'immobilisais au milieu de la pièce, circulaire, haute d'au moins vingt mètres et large de quarante. Les quelques cinquante recrues de cette caserne me toisaient désormais tous, et les chocs métalliques s'étaient éteints. Après tout, ils savaient qui j'étais. Et ils savaient ce que j'attendais.

Dans un accord muet, trois des plus proches se jetèrent sur moi, leurs sabres courbes vibrant dans l'air chargé de la nuit d'été. J'esquivai le premier coup en me penchant simplement en arrière, le combattant déséquilibré plongeant en avant; je lui fauchai les jambes d'un simple coup de pied avant de sauter et me mettre à l'horizontale pour éviter les deux autres coups, donnant un coup de mon pommeau dans le plexus solaire de l'un des deux restants, et désarmant le dernier d'un coup de poing fulgurant sur son poignet. Repoussés, les trois s'éloignèrent. Contemplant l'échec cuisant de leurs camarades, les recrues se regardèrent, puis, dans un cri de guerre bestial, me foncèrent tous dessus, sabre à la main. Je ne répondis que par un son méprisant, sans même daigner sortir Shinato de son fourreau.

Je me jetais contre l'un d'entre eux, enfonçant mon épaule dans son estomac et le repoussant d'un coup de coude si puissant qu'il le projeta sur trois de ses congénères. Je repoussai de la même manière un des Perses d'un coup de pied sur le plexus, avant d'attraper la main armée de l'un des guerriers pour l'attirer vers moi. Je lui fis faire un tour sur lui même, incapable de résister malgré ses 80 kilogrammes, et parai deux attaques de sa lame avant de le pousser contre les assaillants. Derrière moi, plusieurs autres s'étaient élancés, pas le moins du monde intimidés par mes prouesses. Je me tournais alors vers eux à la vitesse de l'éclair, et ne fis que le geste de sortir mon sabre; instinctivement, ils arrêtèrent leurs attaques et s'étaient préparés à se protéger. Malheureusement, ils ne s'étaient pas attendus à ce que je me laisse glisser sous leurs jambes -et que je donne un coup assez peu glorieux à l'un d'entre eux. J'en fis s'écrouler un deuxième au passage et lui attrapant la jambe, et le projetais sur un des autres, avant de faire face d'un air menaçant au reste de la caserne.

Ceux-ci hésitèrent à nouveau, puis m'encerclèrent. Ils se rapprochèrent alors lentement de moi, pas à pas, comme un prédateur pouvait s'apprêter à achever sa proie. Dommage pour eux, ils chassaient trop gros gibier...et ne s'en rendirent compte que trop tard. Alors qu'ils attaquèrent tous en même temps, je changeai brusquement mes appuis et donnai un unique coup circulaire; la lame brilla l'espace d'une seconde, sa surface parfaite reflétant la clarté de la Lune et des torches brûlant à l'intérieur du bâtiment. Je finissais mon mouvement d'une manière insolemment lente, prenant tout mon temps pour rendre à Shinato la douce obscurité de son fourreau, alors qu'autour de moi, les Perses s'étaient arrêtés net. Comme face à un mur. Ils se regardèrent un moment sans comprendre, voyant qu'aucun n'était blessé. Mais alors que le tintement de la garde retentissait comme un gong fataliste, les armes de fer vibrèrent une dernière fois. Avant de tomber, sectionnées.

A nouveau, les guerriers reculèrent, sidérés. Je leur étais totalement opposé physiquement : pas vraiment d'étoffe, mon pantalon un peu trop grand pour moi, un sabre à lame mince et pas la moindre goutte de sueur.

- Sur un champ de bataille, vous seriez morts.

La phrase était tombée comme une sentence, l'expérience parlant à travers ma bouche avec plus de vérité que la plus évidente des réalités. Ceci les tira de leur contemplation apathique, et ils m'écoutèrent avec toute l'attention qu'ils pouvaient donner à cet instant.

- Un combat repose sur trois aptitudes : la force, les réflexes, et la technique. Il n'y a que si vous avez deux avantages sur ces trois là que vous avez une chance de vaincre votre adversaire. Le nombre importe peu ensuite, sauf si vous comptez le fatiguer sous les cadavres. Et, franchement, vous ne valez guère mieux que ça.

Certains serrèrent les poings, d'autres encaissèrent en silence. Ca ne fait pas plaisir, mais c'était en étant dur que ça rentrait plus facilement. J'avais eu l'occasion de le constater depuis mes deux derniers entrainements.

- De toutes façons, vous aurez l'occasion de vérifier mes dires très vite : dans quelques semaines, l'émir prévoit une campagne contre Bagdad. Nous nous verrons sur le champ de bataille.

Ou en enfer.
Je tournais alors les talons, ma ceinture en tissu léger virevoltant sur mon passage alors que je retournais dans la tranquillité de la nuit.
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 10 Oct - 15:19

Non loin de Bagdad, 946 après Jésus-Christ


Vous vous demandez sûrement comment j'ai pu atterrir ici, après presque un millénaire de trou dans mon histoire. La raison est simple : j'ai simplement essuyé de nombreux échecs, participé à n'innombrables batailles (notamment celle des Champs Catalauniques, où, avec l'armée d'Aetius, nous avons vaincu Attila), et récemment tenté une entreprise qui s'étend peu à peu. Depuis cinq ans, je cherche partout en Europe et en Proche-Orient des hommes de talents, au potentiel de combat supérieur à la moyenne, pour les entrainer moi-même. Depuis peu, une seule religion (ou plutôt, ses multiples variantes) s'est répandue à une vitesse que je considérais désormais comme inquiétante. Christianisme, Judaïsme, Islam...j'étais certes présent lors de leur expansion, et le nombre de similitudes entre elles ne pouvait laisser aucun doute sur son origine. Pour moi, tout au moins : le portail autrefois scellé par Sparda commençait à éprouver des signes de faiblesse, et des démons étaient passés dans le monde des humains. Ceux-ci les ont vu à l'oeuvre, et les ont sans doute pris pour des créatures célestes ou maléfiques. L'autre explication serait que ceux s'étant cachés parmi les humains s'étaient enfin décidés à passer à l'action, s'abreuvant d'âmes maintenant qu'ils pensaient que Sparda était disparu.

Il était vrai que le légendaire Chevalier Noir n'avait plus fait parler de lui depuis un bon moment déjà. Ces derniers exploits avaient eu lieu en empire romain, raison pour laquelle je m'en étais enfui en quatrième vitesse. Et cela commençait à dater un peu, maintenant. "Le combat de l'Olympe" semblait avoir été le dernier de ses exploits, mais je doutais qu'un démon de cette puissance puisse mourir contre moins que Mundus. Peut-être était-il justement allé voir où en étais son sceau...qui pouvait savoir ? Et non, je ne voulais pas risquer ma peau et m'en informer moi-même. A mon niveau, vivre parmi les humains, leurs guerres et leurs tentatives d'assassinats était déjà assez éprouvant. Bref, où en étais-je ? Ah oui, je formais des humains, en réponse à cette soudaine recrudescence de démons...

Je toisais la ville de Bagdad de mon point de vue, immobile comme une statue, dans un état méditatif. Oui, si je m'étais engagé dans cette campagne, c'était pour chercher d'autres potentiels, et aussi parce que je sentais une présence démoniaque. Ca avait d'abord été diffus, puis, alors que je visitais la Syrie, ça s'était précisé. Et maintenant, j'aurai presque pu dire exactement où se trouvait le monstre. Je ne savais plus vraiment quoi faire, et pourtant je me sentais attiré par la présence ; je n'avais aucune envie de me retrouver face à un représentant de ceux de ma race, tant haïe. Mais c'était plus fort que moi. Demain, dès l'Aube, nous allions nous rencontrer sur le champ de bataille, au milieu du sang et des cris de grâce. Je ne savais pas du tout comment j'allais réagir, mais je bouillonnais d'impatience de le découvrir...

----------------------

Le Soleil osait à peine éclairer le paysage qui s'étendait devant moi. Comme d'habitude, les commandants donnaient leurs ordres, et je n'en ferais qu'à ma tête. Cela faisait longtemps que je ne commandais plus de troupes : les humains se sentaient glorifiés d'un titre, tandis que cela me semblait plus être une responsabilité inutile. Habillé simplement de mon pantalon de tissu noir bouffant, maintenu par une longue ceinture d'un bleu sombre battant sous le vent et de bracelets en cuir, je faisais pâle figure face à l'équipement dont chaque soldat était gratifié. Mais je n'en ressentais aucune gêne : ce n'était pas comme si j'en avais vraiment besoin, capable de dévier les flèches de leurs trajectoires et doté de réflexes plus aiguisés que la plupart des démons eux-mêmes. Lorsqu'enfin l'ordre d'attaque fut donné, je lançais ma monture droit sur les enceintes de la ville. Arrivé à moins d'une vingtaine de mètres, je me mis debout sur mon cheval, et me propulsais d'une telle force que je m'en envolais presque.

Le sol défila sous moi à une vitesse folle, et je me réceptionnai d'une simple roulade avant de trancher un des soldats adverses d'un coup circulaire renforcé par l'élan incroyable que j'avais pris. Le corps sectionné au niveau des hanches s'écroula, et j'eus un moment de pitié en me rendant compte qu'il n'était pas encore mort. Je mis fin à ses tourments, et contemplais enfin le début du carnage. Aujourd'hui encore, Shinato allait se baigner dans le sang. Mais peut-être allait-elle recevoir du nouveau au menu, avec comme plat de résistance, un démon...
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 17 Oct - 17:03

Bagdad, 946 après Jésus-Christ


La ville fut assaillie de tous les côtés par les forces de l'émir, mais les défenses tinrent bon, si bien que j'étais le seul à être réellement entré. Les combattants de Bagdad s'affairaient, bien plus organisés que nous. Ils avaient l'avantage du terrain et de la défense; comme je l'avais prévu, la défaite était inévitable. Mais je n'étais pas venu pour gagner : j'étais ici pour trouver deux choses bien précises. Un potentiel et un démon. Et la seule solution pour trouver ces deux choses était de me battre...
Je courais à perdre haleine dans les rues séparant des bâtiments à l'architecture qui me paraissait étrange, faute de m'y être habitué. J'entendis derrière moi des bruits de course et de métal, caractéristiques de soldats armés. Je bondis sur un mur, pris appuis sur un rebord de fenêtre et parvins à attraper in extremis le toit d'un des bâtiments; la poursuite s'acheva avant même d'avoir commencée...sans perdre de temps, je m'enfonçais dans la ville, sentant la présence maléfique se rapprocher à une vitesse ahurissante. Il m'avait repéré lui aussi, et nous courions droit l'un sur l'autre, sans se fier à autre chose que nos auras respectives.

Je sautais de toits en toits, pour l'instant sans faire appel à mes pouvoirs. Mais quand je vis le gouffre de plus de vingt mètres séparant le bâtiment sur lequel j'étais de l'immense édifice que je voyais en face de moi, je commençais à me concentrer : le Bayt al-Hikma de Bagdad, une des plus grandes "maisons de la sagesse" existant dans le monde. Peut-être que la parcourir m'aurait appris des choses, mais je préférais attendre des circonstances un peu moins dangereuses...
Prenant de la vitesse avec chaque dixième de seconde, je relâchai la puissance accumulée et ignorai purement et simplement les lois de la gravité. Dans un saut de plus de quatre mètres de haut, je passais au-dessus d'une foule de gardes qui me regardèrent surpris. L'espace d'une seconde seulement, car immédiatement après les flèches se mirent à siffler dans un concerto infernal. Mais le sourire suffisant que j'affichais témoignait de mon mépris pour ces armes à distance, inutiles face à moi. Sous moi, mes bottes frappaient le sol dans un tempo qui s'accélérait toujours plus.

Puis j'eus un pressentiment. Danger ! J'eus à peine le temps de dégainer mon sabre pour parer un coup d'une violence inouïe, qui me projeta sur le sol avec une telle force que j'en glissai sur quelques mètres, laissant un sillage de poussière et de sang incrusté dans la pierre. Je me relevais tant bien que mal, légèrement sonné, quand je sentis à nouveau la même chose. J'écarquillais les yeux, et bloquais de justesse deux lames courtes qui se croisèrent à deux centimètres de mon visage, avant de donner un coup de pied dans la direction approximative de l'attaque et de me relever. Quand j'eus récupéré mes esprit, je pus finalement voir qui m'agressai. A peine plus petit que moi, mais bien plus athlétique, un homme dont la chevelure noire enveloppait son visage comme un hâle d'ombre me faisait face, me toisant de ses yeux d'un bleu dans lesquels luisait une détermination inhérente aux puissants. Et puissant n'était pas qu'une métaphore. J'avais l'impression de voir littéralement les vagues de sa rage froide et de sa détermination émaner de son corps musclé. J'avais alors une certitude : ce type pouvait me tuer.

Et le pire était que je ne sentais pas une seule once d'énergie démoniaque en lui.
Spoiler:


The Mystic Caves - Warrior Within OST


Et il fut sur moi avant même que je m'en rende compte, ses deux lames sifflant dans une danse mortelle. J'évitais la première attaque en me baissant, puis esquivais la seconde d'un cheveu en reculant avant de sauter à l'horizontale pour éviter une double attaque aux jambes et à la tête. A peine m'écrasais-je au sol que je me tordis pour ne pas me faire empaler. Je voulus riposter, mais mon attaque se retrouva parée sans aucune difficulté malgré ma rapidité inhumaine, et la riposte envoyée dans le dixième de seconde; je bloquais le coup de mon fourreau juste à temps, la lame me laissant quand même une trace qui se teinta de rouge sur mon abdomen. Je n'en croyais pas ce que je voyais : ce simple humain parvenait à me dominer complètement, malgré mes pouvoirs et mon expérience de plus d'un millénaire.
Qui est ce type ?!?

Les lames émettaient des étincelles sous la force avec laquelle il serrait l'étreinte de ses lames autour de moi, mais j'avais quand même l'avantage de la force pure. Nos regards se croisèrent l'espace d'une seconde, et je me demandais si je ne pouvais pas en faire un de ces guerriers que j'entrainais. Mais l'évidence me frappa : la force n'est pas innée. Si cet homme en avait tant, c'était parce qu'il avait affronté des choses horribles. Peut-être même d'autres démons -et avait gagné, s'il était devant moi maintenant. Il avait un objectif. Et je doutais pouvoir lui apprendre quoique ce soit. Quel dommage.
Je le repoussais d'un coup de pied, et nous tournâmes en cercles au milieu de la bataille, comme l'oeil du cyclone dans une tempête de sang et de rage, guettant la faille dans la défense adverse. Je n'avais cependant aucune intention de le tuer : si ce type avait des descendants, les rencontrer pourrait s'avérer être une expérience plus qu'intéressante...

La danse reprit de plus belle, le métal faisant jaillir des étincelles sous la violence du combat. Je parais deux coups simples faits de front, avant de dévier une troisième attaque; profitant de l'élan que ma parade induisait à son bras, l'homme se jeta au sol et tourbillonna, ses lames m'attaquant par le bas. Je sautais de justesse pour éviter la première lame, celle-ci frôlant mon dos alors que je me laissais tomber. Sentant la deuxième venir, je pris appuis sur mon dos et mes bras pour me relever dans un même mouvement, et à nouveau je sentis le froid métal passer près de ma peau. A peine étais-je redressé que l'homme attaquait à nouveau; je déviais sa lame de mon fourreau et faillis l'empaler avec Shinato, s'il ne l'avait pas bloquée avec sa deuxième arme. Mon oeil droit tiqua de frustration : c'était comme s'il pouvait prédire d'où allaient venir mes attaques, et sa vitesse surpassait de loin celle de tous les être humains que j'avais vus jusqu'à présent.
Ce n'est pas bon. Je n'ai pas envie de tuer un tel guerrier, mais il risque de me faire la peau si le combat continue.

Puis j'écarquillais les yeux de surprise. Réagissant à la vitesse de l'éclair, le guerrier remarqua mon expression et s'éloigna de moi dans un saut. Pris dans le combat, j'en avais oublié la raison pour laquelle j'étais venu. Et cette raison se tenait maintenant à quelques mètres du combattant et moi-même.
Surgissant dans un tourbillon de flammes orangées si intenses qu'elles éclipsèrent même celles du feu qui ravageait la ville, Ifrit, le puissant démon du feu, apparut. Lorsqu'il ouvrit ses yeux, des flammes malsaines en jaillirent, ses contours se trouvant déformées à cause de la chaleur se dégageant de son propre corps.
Spoiler:

A côté de moi, le combattant ne sembla pas plus surpris que ça. Il ne dit rien, puis se tourna vers moi, s'attendant presque à me voir l'attaquer de concert avec le monstre qui venait d'apparaître. Comme seule réponse, je portais mon regard sur Ifrit, mes sentiments se mélangeant dans une peinture abstraite.
Ifrit, né des flammes Infernales ! Ifrit, ancien serviteur de Mundus ! Ifrit, au contact de qui tout se consumait ! Une véritable légende, et son aura masquait désormais tout autour de lui.
Dois-je vraiment...l'affronter ? Est-ce que je le peux seulement ?! Nous sommes tous les deux démons, peut-être que...
Puis je me tournai à nouveau vers l'étrange homme, toujours sur ses gardes, faisant cette fois-ci face au démon du feu. Il n'y avait pas la moindre trace de peur dans ses yeux. Cet humain savait-il que malgré sa force, il n'avait aucune chance de battre...?
Non ! Je ne fuirais pas. Ce simple humain ne fuit pas, comment pourrais-je abandonner maintenant ? Non, je vais tuer Ifrit. Les démons vont me payer mes siècles d'humiliations et de servitude, aussi puissants soient-ils.
Je fis alors complètement de face à Ifrit, imitant l'humain. Celui-ci se mit en une garde étrange, ses lames retournées. Le démon nous regarda et esquissa un sourire, révélant une bouche où les flammes de l'enfer résidaient aussi.

- Je...suis surpris de voir un démon, aussi faible soit-il, frayer avec des humains. Qui que vous soyez, vous aller périr en me nourrissant, pathétiques cloportes !

- De la part de quelqu'un qui fuyait Sparda il n'y a pas si longtemps, tes mots ont comme un écho misérable...Ifrit !

De nouvelles flammes apparurent, surgissant du dos du démon enflammé et nous encerclant trop rapidement pour laisser une seule chance de fuite, léchant l'air si haut qu'elles masquaient tout Bagdad.

- Mais tu es tout feu tout flamme pour moi, on dirait. J'ai hâte de voir à quel rythme ta tête se balancera au bout de mon sabre...

- Tu oses, pitoyable déchet ?! Tu apprendras à respecter Ifrit dans l'au-delà !

J'eus un sourire carnassier, tremblant de peur à l'intérieur de moi, mais aussi d'une excitation incontrôlable. J'allais me battre contre l'adversaire le plus puissant que j'aie jamais affronté, et j'allais pouvoir me venger ! Shinato tremblait elle-aussi dans ma main, reflétant les flammes nous entourant. La chaleur était si intense que les vagues qu'elle dégageait soulevaient mes vêtements et ceux de l'humain.
Pour la première fois, celui-ci laissa les échos graves de sa voix retentir.


- Des démons et de la magie...quelqu'un devra me donner quelques explications.

- Peut-être, si tu arrives à voir la fin de cette journée...
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MessageSujet: Re: Il Demonio Jacen...   Il Demonio Jacen... Icon_minitimeSam 24 Oct - 19:11

[Song : I Stand Alone // Godsmack ]



Le démon du feu leva une de ses mains; pris d'un instinct maintenant familier, je me jetais sur le côté, juste à temps pour éviter une colonne de flammes qui englouti l'endroit où moi et l'humain étions. Aucun signe de lui après l'attaque, mais je n'eus pas le temps de m'en soucier : la température s'éleva brutalement alors qu'Ifrit se jetait sur moi, pied en avant. Je déviai le coup de justesse avec mon fourreau et ratai une décapitation de peu, le démon s'étant baissé pour esquiver. Dans son mouvement, il pivota et changea de jambe d'appui rapidement en balançant l'autre dans mon visage. Je sentais mes joues brûler alors que je m'écrasai au sol, sonné. J'avais oublié qu'Ifrit était un des plus puissants démons, notamment grâce à ses capacités de corps à corps surpassant la majorité des démons : l'objectif était de rester à distance, et je l'avais oublié.
Facile à dire. Je ne peut pas le toucher à distance...

Me reprenant aussi vite que je le pouvais, je me remis sur pied en hâte, surpris de ne pas voir Ifrit déjà sur moi. Mais à moins de trois mètres de moi, je pus voir les formidables techniques du l'humain, qui arrivait même à tenir tête au démon. Il échappa à une boule de feu en courant sur le mur soutenant le dôme gigantesque et sauta directement sur Ifrit, ses deux lames pointées comme des serres. Ifrit esquiva le coup et para celui que l'homme lui envoyait après avoir atterri; tournant sa lame, je vis les étranges aspérités de la lame se coincer sur les gantelets du démon. L'homme sauta ensuite, prenant appui sur sa lame bloquée, passant au-dessus du démon tout en parvenant à décrocher son arme, et faillit décapiter Ifrit d'un magnifique coup en ciseau, évité de justesse. Profitant du fait que le démon se faisait dominer, je l'attaquais par derrière afin de le noyer sous nos assauts répétés. Mais celui-ci m'avait senti venir, et je dus me jeter au sol pour éviter une immense boule de feu; je roulais sur le côté et bondis à nouveau sur Ifrit, qui avait enfin pu placer une attaque. Mais même sa force gigantesque de démon, même si elle n'avait pas été entièrement déployée, fut parée par les deux lames de l'humain, placées en croix devant lui, alors qu'il prenait en même temps appuis contre le mur de tout à l'heure.

Se maintenant parfaitement à l'horizontale, l'homme partit subitement en une vrille incroyable alors qu'Ifrit se retournait pour me faire face; celui-ci para Shinato de sa main gauche et je parai son coup droit de mon fourreau, avant de lui donner le plus puissant coup de pied dont j'étais capable en pleine mâchoire. Le démon de feu s'éleva de trois mètres avant d'atterrir lourdement sur le sol, complètement sonné. De mon côté, je me rendais compte que les flammes parcourant le corps du démon avaient fait tout simplement disparaître ma botte. Pas le temps de pleurer cette perte : déjà je sautai sur ma droite pour éviter une boule de flammes. L'humain prit instantanément la relève, et apparut comme une furie. Il sauta en plein sur le démon, à l'horizontale, ses lames tourbillonnant devant lui. Des flammes volèrent alors qu'il touchait Ifrit, et il se réceptionna d'une manière tellement agile qu'il attaquait déjà de nouveau. L'imitant, je prit alors mon fourreau comme ne arme, prenant la même garde que l'étrange humain.

Je commençai par donner un coup vertical visant l'épaule gauche, l'homme visant l'épaule droite; Ifrit esquiva en se mettant de profil, et nous évitâmes sans difficulté le double coup de poing qui ravagea l'air au-dessus de nos têtes respectives. L'un de chaque côté du monstre de feu, je fauchai maintenant les jambes d'Ifrit de ma lame tandis que l'homme frappait la tête. Dans un tourbillon de flammes, nos deux coups firent mouche et le démon lâcha un cri monstrueux avant de s'écrouler lourdement au sol. L'homme profita de l'élan de son coup vertical pour ensuite essayer d'empaler au sol Ifrit; il s'arrêta d'un coup et sauta en arrière avec moi pour éviter les soudaines flammes qui ravagèrent le sol autour du démon, qui fit se cristalliser la roche elle-même.
Bon sang...si on étais restés, il ne resterai plus grand chose de nous...

Nous retournâmes à l'assaut comme un seul homme (ou démon...?...bah, sémantique...), dépassant le démon dans un coup horizontal au niveau de la hanche d'Ifrit, puis sautâmes au-dessus du démon pour éviter sa représailles fulgurante; en l'air, je sentis son armure frôler mon dos, et restais plus qu'impressionné par les compétences de ce type. Lui aussi allait devoir me donner des explications. A peine nos pieds touchèrent-ils le sol que je repartais dans une double attaque avec mon fourreau.
Je n'aurais peut-être pas dû.
FLAAAAAASSSHHHHH !!!

Soufflé par un coup d'une violence inouïe, je sentis mes pieds quitter le sol et mes côtes se fracasser sous l'impact, plus encore que la brûlure fulgurante qui me ravageait le torse. Mon dos fut aussi écorché à cause de la glissade que je faisais sur le sol. Chaque centimètre carré de mon corps me faisait atrocement souffrir. Je m'étais pris la boule de feu à bout portant, pleine face, et serrais les dents en me traitant mentalement de tous les noms. Mais je me fis violence et me forçais à me relever; je ne pouvais compter sur un humain pour me sauver la vie, et encore moins pour gagner contre Ifrit, aussi fort puisse être cet humain. Désorienté et boitant, je me remis debout comme je le pouvais et ouvrais les yeux, ma vision encore floue à cause de l'éclat de flamme. Mais Ifrit se débattait; je voyais un flou artistique de lumière s'agiter sans pour autant parvenir à bouger. Une seconde de plus et je voyais les deux lames de l'humain plantées dans les épaules du démon, mais il peinait à garder le démon immobile. Je l'entendais m'hurler quelque chose, mais ne pus comprendre. Puis l'évidence m'illumina l'esprit.
Il le tient immobile ! Finis-le ! Maintenant !!!

Mais en un dixième de seconde, une nouvelle révélation se fit à moi : impossible d'être assez rapide pour tuer Ifrit. Déjà les lames glissaient, répandant plus de sang inflammable dans l'air. Il fallait l'atteindre d'où j'étais ! Mais comment, avec un katana ?!?
Ifrit ! Son pouvoir lui permet d'attaquer à distance ! L'essence de son pouvoir !
Pouvais-je en faire autant ? Plus le temps de réfléchir. Je levais déjà mon arme, la cible à plus de cinq mètres. Concentrant mon énergie dans mon bras comme je le faisais pour vaincre la gravité, je la sentis progressivement se diriger vers l'objet de mes pensées : Shinato. Et alors que j'abaissais la lame, je relâchai tout. Dans un tonnerre qui fit vibrer le sol et une lumière éclipsant même les flammes nous entourant, une immense vague d'énergie bleutée jaillit de Shinato et fonça droit sur le démon, tranchant même l'air sur son passage. Celui-ci vit l'attaque lui arriver dessus, et la prit de plein fouet dans un éclat aveuglant. Je cru avoir perdu l'ouïe, mais le hurlement de douleur démoniaque lâché par le démon me dissipa l'illusion. A nouveau je fus soulevé de terre et m'écrasais au sol dans un grognement. La chaleur disparut, et tout redevint calme.

Je me relevais à nouveau (décidément, j'aimais m'allonger au sol...), sentant mes blessures pulser au rythme de mon coeur. Plus aucune trace d'Ifrit. Je cherchais de ma vision trouble les restes de l'humain, et fus surpris de le voir marcher à ma rencontre, sans blessure aucune. De l'endroit où j'avais touché Ifrit, il ne restait qu'une immense trainée noire. Mais rien d'autre. Aucun fragment de son âme ni même de sang démoniaque. Il s'était échappé. Je souris. Même sans l'avoir tué, et même avec l'aide d'un humain, j'avais tenu tête et même vaincu l'un des plus puissants démons du plan démoniaque. Je n'étais pas encore au niveau pour l'affronter seul, mais je ne me serais jamais cru capable d'une telle prouesse quelques siècles plus tôt.
Maintenant. Maintenant, enfin, je vais pouvoir assouvir ma vengeance. A travers toute la Terre.

Je levais la tête vers le mystérieux guerrier. Celui-ci restait sur ses gardes, les armes dressées derrière lui et prêtes à servir, mais il semblait être désormais prêt à parler.

- Belle performance. Je me doutais bien qu'un homme normal n'aurait pu tenir face à moi.

- Je pourrais en dire autant de vous. Qui êtes-vous ?

- Les noms et les titres n'ont que peu d'importance. Je n'ai qu'une destinée hors du commun. Et je pense que vous en avez une aussi. Dites moi ce qu'était cette chose.

- Elle est toujours. C'était un démon...un de ceux qui dominait votre race il y a plus d'un millénaire de ça. Je suis moi aussi un démon.

- Alors qu'est-ce qui nous retiens d'essayer de nous entretuer à nouveau ?

Je le regardais droit dans ses yeux bleus. Autour de nous, la bataille faisait rage, les incendies gagnant un peu plus de terrain, mais la victoire semblant assurée pour Bagdad. Nous étions sensiblement identiques, face à face, les différences résidant dans l'implantation des cheveux, la couleur des yeux, de la ceinture, et du fait qu'il me manquait une botte. Malgré le fait qu'il avait bien faillit me tuer, je n'avais aucune envie de lui rendre la pareille. Surtout après qu'il m'ait aidé.

- Plutôt que d'essayer de tuer les humains, j'essaie simplement de vivre au milieu d'eux. Et je hais ceux de ma race, ce qui explique que j'ai préféré me joindre à vous plutôt qu'à Ifrit.

Il acquiesça lentement tout en jetant un oeil à la trace laissée par le démon.

- Ifrit...c'est le nom d'une créature qui est censé résider dans le désert. Et il ne devrait pas y en avoir qu'un seul.

- Ce nom est unique. D'autres démons peuvent lui ressembler, mais c'est probablement lui que ceux de votre race ont vu le plus souvent. Il aime les endroits chauds. Et il va y retourner.

- J'éviterais les déserts autant que possible, dorénavant. Je rentre chez moi, à Babylone. Si vous passez par là, je le saurais...qui sait, nous pourrions nous apprendre mutuellement certaines choses...


- J'en suis certain, dis-je avec un petit sourire.

Il sourit à son tour et sauta du toit du bâtiment. Babylone...pourquoi pas, après tout ? Je me dirigeais vers l'Est, l'Europe m'ayant rapporté une quinzaine de potentiels.
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