[Premier Passage : Irina Mori] Course après le songe d'un souvenir ?

La porte se refermait derrière moi. Un nouveau couloir, un nouvel escalier en colimaçon se profilait à ma vue une fois de plus, rappelant la forme architecturale du bâtiment où j’étais. Rebelote, je montai jusqu’à ce qu’une énième porte de plus fit face à moi pour ensuite s’ouvrir d’elle-même comme si tout était réglé comme du papier à musique, manquait plus qu’à remplir les portées…A chaque nouvelle « musique » que je dois faire, elle doit obligatoirement s’avérer de plus en plus complexe, jusqu’à ce qu’on obtienne au final les pièces d’une symphonie devenant de plus en plus virtuose…si j’arrive à m’élever à ce niveau.

J’avançais, suivant une composition comportant un thème musical bien précis, les portes devinrent closes.

Mon automatisme devrait en inquiéter plus d’un. Comme si c’était évident de faire face à un crime où vous êtes juré de ne jamais faire, celui de tuer un humain, mais ça ne vaut pas mieux que celui où vous tuez un démon…voire même celui de tuer quelqu’un tout court. D’ailleurs, j’ai vraiment eu du mal à m’en remettre de mon premier ho…non, démonicide, si on peut dire ça. Maître Vergil a dû me « remonter les bretelles », tellement je me sentais inhumaine à cet instant précis. Aux Enfers, il y a peut-être de la place pour les innocents, mais c’est mieux pour nous pervertir.

Je sortis de mes pensées complètement hagardes. Dans cette salle pour une fois illuminée dès le départ, j’attendis le prochain adversaire.

…Prochain adversaire qui fut d’abord assis et dos à moi. Je pris quand même le temps d’observer les lieux autour de moi, en attendant qu’il prenne la parole. La pièce paraît bien différente et plus élégante des salles différentes où je m’étais trouvée. J’entendis enfin une magnifique voix de basse prouvant que je ne suis pas seule. Une fois le siège retourné, je vis le visage et le physique du « combattant ». Il avait l’air humain. « Pas trop mal », je dirais, mais s’il y avait une autre fille à côté de moi, elle dirait que le mec est trop beau, trop canon. Mouais, pour moi, depuis plus de huit ans, le plus bel homme que j’ai pu voir dans ma vie, c’est mon maître, et personne d’autre.

Bon, pour revenir à nos moutons, je disais qu’il avait l’air humain. Mais le côté impressionnant qu’il me donne fait qu‘il avait un charisme trop important pour un humain. Son apparence, me faisait douter sur les circonstances du combat à venir.

Sauf que le crâne qui m’est présenté comme un vulgaire jouet (encore bien imbibé de sang, ceci dit), me rassure dans la perspective de continuer à grimper cette tour. *Encore un sadique sur mon chemin, quoique c’est le premier que je trouve ici…Haut les cœurs !*

C’est ainsi que l’homme me souhaita la bienvenue. Je me permis de soulever les sourcils un instant. "Modestes quartiers" ? Oulà, je me fais du souci pour ses chevilles. *Si la salle ne ressemble qu’à des "modestes quartiers", qu’est-ce que des "hauts quartiers" pour lui ?* Je lui répondis poliment :

- Merci à vous.

Il se leva pour avancer vers moi (j’épargne la disparition de chaise…), ….. dans une certaine grâce si je peux dire. Il était un peu trop lent à mon goût…*Il ne peut pas venir plus vite ?* Il s’inclina devant moi, avec des gestes que je trouve un peu grotesques dans la situation où on est. J’ai contemplé la scène en gardant mon regard surpris et en ajoutant un sourire un peu moqueur. Je regardais attentivement sa main droite et ses yeux qui restent obstinément hors à la portée des miens. Je ne présentais pas la mienne…du moins pour l’instant, je ne crois pas que je la présenterais même.

*Une danse ? Si tu interprète ce qu’on va faire ainsi, mon coco…pourquoi pas ?*

- Je dirais pourquoi pas, répliquais-je, mais pourquoi vous ne me regardez pas ? Serais-je en train de vous faire mal aux yeux sans que j’aie eu à faire le moindre geste ?

Au moins, voilà un démon qui sait user de sa langue et de courtoisie. L’homme qui me faisait face se releva, sa fierté étant à peine touchée, essayant de me montrer qu’il est quelqu’un pouvant ressentir quelque chose… *Mouais, qu’il ne fasse pas comme s’il est subjugué par mon charme naturel, ce serait pousser le ridicule à l’exagération pure.* Malheureusement, j’ai eu le droit à un spectacle désolant au possible, si ce n’est pas pour se faire prendre pour un parfait imbécile... Une mise en scène des plus désopilantes… J’éclatais d’un rire cristallin quand il finit de me répondre à ma question sibylline. Rares sont les démons qui arrivent à provoquer cela, les démons un brin intellectuels et séducteurs m’ont toujours amusée d’une certaine manière. Je pourrais les comparer aisément à des augustes, non pas des clowns, il leur manquerait le maquillage plus la maladresse sans compter le nez rouge. Je ne tentais pas d’imaginer quel effet ça ferait s’il avait un accoutrement pareil… Pauvre « beau gosse », ça lui aurait nuit au teint et au physique…

Au final, je n’étais pas au bout de mes surprises, il agissait encore de manière bizarre que la lumière s’éteignit. Encore ?! *Oh, non, ce serait abusé que je fasse à nouveau un combat dans le noir !* Mais ma déception fut de courte durée. En fait, mon gentil démon voulait continuer son numéro de cirque. Très bien, très bien… Je continuais donc à contempler ce joli jeu de lumière sans que j’aie de crainte pour ma peau. Les lumières se stabilisant de nouveau, il se remit en place, de sa manière trop élégante et de sa voix trop séduisante…qui faisait… « trop », ça faisait « trop ». Il finit par me laisser la première attaque, se conformant aux règles de bienséance, c’est d’ailleurs bien connu : les dames d’abord.

- C’est bien trop aimable.

Je souriais volontiers à ce charmant démon, tandis que je plantais de nouveau Water dans le sol en plus d’Icy qui vint s’ajouter. Mes révolvers n’ont toujours pas bougé, je ne m’en servirai que le moment venu… Pour l’instant, je me décidais à utiliser ma magie démoniaque puisqu’il compte user de la sienne.

Spoiler:

Quatre branches de lierre sortirent du mur derrière lui afin de lui prendre les bras et les jambes... Pourquoi ? Le suspendre en l’air serait rigolo…ou encore je pourrais aussi le plaquer contre le mur… Ben quoi ? Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de morale à y mettre dans un combat à mort, en plus j’ai affaire à un démon, donc, je me lâche un peu avant d’être de nouveau sérieuse. J’ai envie d’une crise de nerfs ou d’une grande déjante. Certes, j’aurais pu faire ma gamine, avec mes vingt-deux ans figés sur ma face, mais j’ai trente ans en réalité, je pense devoir faire preuve d’un peu de maturité… Surtout qu’on ne fait pas joujou avec des être vivants, comme les démons en général le font. J’aurais eu pitié de moi sur le coup si…

[Note : aucun rapport entre les paroles de la chanson et ce qu'on fait là...c'est juste pour l'ambiance ]

J’aurais eu pitié de moi sur le coup si cet être n’était pas un démon, les démons n’ont pas de réels états d’âmes ou alors, c’est très, très rare. Ils en ont encore au moment de mourir. Mon adversaire se retrouva donc plaqué contre le mur, grimaçant sous le coup de mon attaque, il me fit aussitôt un autre de ses sourires séducteurs qui m’exaspéraient. Mais bizarrement, je trouvais que son charme ne faisait qu’amplifier, il est franchement pas mal. C’est là qu’il me fait un sous-entendu grivois… Je riais à nouveau, lorsqu’il réajustait ses vêtements, alors que je réfléchissais sur ses dernières paroles. *Oh, je suis loin d’en être une d’habitude, mais si tu veux que…*

Mes pensées s’interrompirent alors qu’il enlevait sa veste avec un air contrarié, sa musculature marquée de quelques bleus par ma faute me faisait songer à quelqu’un, mais je découvris très vite qu’il n’y avait pas que sa musculature qui lui donnait une ressemblance avec ce quelqu’un. La manière dont il est vêtu, me rappelait les durs entraînements que j’ai passé en enfer. Il était toujours habillé de cette manière quand on s’entraînait….

J’avais en face de moi une sorte de clone de Maître Vergil, et ça me rendait toute chose.

Mon souffle devenait bizarre quand je le contemplais, puis, je secouais légèrement la tête. Je me devais de me rentrer dans le crâne que ce n’était pas lui, surtout qu’il y avait plein d’indices me permettant de dissocier le vrai du faux. Ce démon avait la capacité de sourire, d’avoir un semblant de politesse, de séduire et de faire des sous-entendus dignes de Mundus, le grand pervers distingué. Pas mon maître. Ce n’est pas du tout son genre…

Mes réflexions auraient été un peu plus poussées, si la voix si caressante de mon adversaire (comment qualifier cette voix qui vous arrache des frissons pareils ?), ne se fit murmurer à mon oreille malgré la distance qui nous sépare. Mon cerveau ou plutôt, ma raison commença à être en partie hors service. C’est là que je vis son geste rapide et qui semble être précis se faire…et je sentis une forte pression se faire autour de mon cou. Je mis aussitôt mes mains dessus. La souffrance due à l’asphyxie me submergea mais en même temps, le semblant de contact que je ressentis me donna un drôle d’effet à mon corps. Un très léger gémissement de douleur mêlé à un plaisir inattendu s’échappa de ma gorge. Imperceptible pour le commun des mortels mais pas pour les immortels. J’arrivais à tenir miraculeusement debout malgré cette strangulation, je dois dire merci à Mundus pour les petites séances de torture…ça m’a appris à endurer la douleur.

Life Is Good - Ministry

L’effet plaisant qui parcourait mon corps ne faisait que se renforcer alors que d’autres mots viennent à nouveau à se faire entendre, tellement sa phrase pourrait se prêter à confusion si je n’étais pas en train de me faire étrangler. Un sourire sardonique s’afficha sur ma face alors que ma voix humaine se transforma en ma voix démoniaque, en plus que mes yeux luisaient à leur tour :

- Oh, non, je ne vais pas me laisser faire ! murmurais-je.

Je me redressai et retirai mes bras de mon cou, puis les mettais le long de mon corps. Je me décidai à l’attaquer malgré cette souffrance, j’en avais vu d’autres. Il devait être déstabilisé afin qu’il relâche son emprise sur moi.

Spoiler:

Je me déplaçais soudainement bien que je me fasse toujours étrangler, je sentis quand même un léger relâchement autour de mon cou. J’approchais jusqu’à ce que j’atteigne avec mon poing droit le beau minois de mon adversaire pris au dépourvu. J’enchainais trois autres coups de poings. J’étais en train de me venger de ce que mon maître ait pu m’infliger sur un démon qui lui ressemble. Horriblement ironique, c’est une chose que je ne devrais pas faire selon mes principes. Mais ma raison est toujours aux abonnés absents. Je terminais par un coup de pied au ventre, ce qui a eu pour effet de le plaquer de nouveau contre le mur. J’aurais pu le mettre K.O. beaucoup plus vite mais voilà, j’ai trouvé un chouette camarade de jeu et j’ai envie de m’amuser avec lui.

M’approchant de lui qui s’en remettait facilement sans que cela ne m’étonne, je lui confirmais ses doutes :

- J’aurais pu vous faire plus mal qu’avec de bêtes coups de poings, en effet, mais dans cet endroit qui ne m’inspire que la déprime voire même la dépression, vous me distrayez.

Je m’arrête à au moins deux mètres du démon. Il va sûrement me demander pourquoi je suis ici, si c’est pour déprimer et risquer de me faire tuer…et je sentais qu’il s’amusait autant que moi. Au moins, je ne suis pas la seule « sado-maso » sur la scène…parce que à cet instant précis, je suis quasiment une autre.

Je fis disparaître mes revolvers, je n’en aurais pas besoin avant un bon moment…

[ Je m'éclaaaaaaate ! XDDDD ]

Dans un sourire intrigué (oui, il en existe un), le démon pencha la tête sur le côté devant la réaction de son adversaire. Une joie intense s'empara de lui, incontrôlable, bien qu'il parvint à le cacher. La douleur et le plaisir fondait en Irina dans un tourbillon de puissance qui allait crescendo. S'il en avait eu le temps, il aurait laissé sa langue parcourir ses lèvres dans un signe de délectation intense...car après tout, quitte à mourir, autant le faire avec un semblant de soulagement, provoqué par le plaisir. Seulement, le contact plutôt sévère de la droite d'Irina avec sa joue gauche l'en empêcha, et plutôt que de siffler son contentement, il s'écrasa au sol.

Avant même qu'il n'ait eu le temps de se ressaisir, il sentit le goût métallique du sang monter dans sa gorge, tandis que sa tête devenait de plus en plus insensible à cause de la douleur - curieux paradoxe causé par les chocs répétés au cerveau. Puis les perceptions revinrent, et malgré les coups qu'il avait pris, notre gentledevil parvint à afficher un autre de ses sourires. Rempli d'insolence, cette fois-ci. Se hissant sur ses coudes pour contempler son adversaire, mais aussi pour mieux afficher ce qui était désormais caractéristique chez lui, il laissa quelques mots s'échapper.

- Voilà qui me comble de joie. C'est étonnant, vous savez...

Il se cala sur un seul de ses bras, passant son doigt sur une de ses lèvres éclatées. A peine cette dernière fut cachée de la vue d'Irina que la blessure fut guérie comme par enchantement.

- ...jamais encore je ne m'étais senti aussi...motivé.

Puis il roula en arrière, se relevant en plaçant ses mains derrière ses épaules et se relevant par la seule force de ses bras. S'époussetant un peu, il jeta un autre regard à son adversaire, le sourire s'était affiné à une simple ombre à la commissure de ses lèvres.
Puis la danse reprit aussi violemment qu'elle s'était arrêtée. A peine feignit-il de commencer un mouvement que son image s'évapora; dans le même instant, il se matérialisa à un mètre de là, sur la gauche d'Irina, avant de disparaître à nouveau. A gauche, cette fois-ci. Puis juste devant cette dernière.
Non, cela n'avait été qu'un mirage.

Avec un rire discret qui résonna cependant dans toute la pièce, une image de pure douleur s'imposa à celle qui avait défié le Palais : un bras gauche nu venait de traverser son flanc, comme si elle s'était fait empaler par la simple force du bras du démon, derrière elle.
L'image resta, mais la douleur ne suivait pas la réalité. Tandis que sur son côté, surgissant des ombres, le démon surgissait à nouveau, prêt à donner un coup de pied dont les joues de son adversaire se souviendront si elle le prenait de plein fouet...

S’il y a une chose qui doit être claire, c’est que d’habitude, je ne combats presque jamais ainsi un démon. Il n’y a eu qu’une seule exception, j’étais prise d’une certaine folie au point de manger le cœur du démon en question lorsque je l’ai vaincu. Je me soupçonnais d’être baignée en ce moment même dans cette même folie (quoique j’ai quand même un brin de lucidité) et j’espérais ne pas recommencer cet acte barbare à l’issue du combat. Déjà que je me trouvais vulgaire en ce moment même…

*Pourquoi le simple faux-contact de sa main peut me mettre dans cet état-là ? Pourquoi ?*

Question bête, réponse bête. Une sorte de bug dans mon cerveau fut généré par l’apparence de ce « gentil » démon, qui prêtait à confusion avec celle de mon maître. Le problème est qu’il est rare que j’aie quelque chose de Maître Vergil. Le fait de recevoir un contact physique avec lui me remplissait de, euh, « joie », même si c’est pour me faire mal. C’est pour ça que mon adversaire me rend ainsi, il lui ressemblait tellement que je me méprenais sur son contact. Mais j’ai déjà montré les exemples qui les différencient entre mon maître et mon adversaire, sans compter que celui-là n’a pas de voix glaciale.

Enfin, revenons au combat, voulez-vous ?

Suite à sa chute, il me montra à nouveau toute l’étendue de son insolence, si j’avais su, je n’aurais pas gardé les yeux ouverts, peu importe la honte que ça m’aurait importé. La position dans laquelle il s’était mise, donnait un aperçu de ses abdominaux malgré le vêtement qu’il portait dessus, et le passage de son doigt sur sa lèvre saignante ne faisait qu’attirer mon regard sur son action. Je résistais à l’envie de me mordre une des miennes, de peur d’indiquer mes faiblesses face à lui. Il n’est pas le premier con qui a essayé de me séduire, … n’en déplaise au défunt Mundus.
Je souriais malgré tout de manière amusée.

- Eh, bien…montrez-moi !

C’était pour mieux cacher mon angoisse face à ces pulsions que je n’arrivais pas à contrôler contrairement à l’accoutumée. Mon adversaire m’offrit un sourire en coin après s’être relevé et « dépoussiéré », pour que tout enfin reprenne de plus belle. Il disparut pour réapparaître après, pour disparaître à nouveau… et ainsi de suite, j’étais bien sûr sur mes gardes. Sauf lorsque je l’entendis rire et je sentis une chaleur bizarre me traverser le ventre. Je pris une inspiration de surprise. Je ne m’y attendais pas du tout à tel point que j’ai failli encore confondre rêve et réalité.

*…Non, ce n’était que du vide…*

Je me pris quand même à éviter le coup de pied sévère qu’il essaya de me donner en faisant une roulade avant…*Ouch, le sol est trop dur !* Bien que je me devais de faire fi de ce genre de problème, je dois survivre à ce combat même si j’ai, de façon étrange, envie de passer du temps avec ce démon … subtilement dragueur et dangereux au possible. Je me redressais aussitôt en positon accroupie, et dirigeais mon regard vers lui. Je ne voyais pas comment l’attaquer si son corps pouvait se révéler aussi traversable que celui d’un revenant…

Je me mis debout sans cesser de le fixer, je me mis même à explorer ses mirettes (oui, je les avais mis volontairement de côté)…et je me sentis paralysée….

[Fin pourrie, parce que j'ai trop traîné pour répondre... >_<]

…Et je me sentis paralysée… Non pas dans le sens que je n’étais plus capable de faire le moindre mouvement, c’est que je ne voulais plus bouger.

Comme je m’y attendais, il souriait, et quelque chose attira mon attention sur sa dentition… J’étrécis mes yeux. *Que…Une canine pointue ?! Ben voyons…* Oh, je savais que derrière son allure « politiquement correct », il s’amusait comme un sale gosse. Encore plus bizarre, on dirait qu’il se retient lui aussi pour les attaques, lui aurais-je tapé dans l’œil autant que pour Mundus ? Faisant mine de réfléchir, je répondais :

- Hum, on dirait que vous cherchez à ce que je fasse cela.

Je le vis se tourner autour de moi tout en restant à une assez bonne distance de ma personne.
Il revient dans mon champ de vision tout en recommençant un de ses fameux « gestes à distance », mais cette fois, ce ne fut pas pour m’attaquer, mais pour autre chose…quoique…tout est relatif. Son index encadra mon visage, mon menton avant de descendre dans ma nuque. Je n’ai pu m’empêcher de fermer les yeux et d’incliner ma tête sur ma gauche à la fin de la caresse d’apparence innocente. J’entrouvris mon regard pour de nouveau l’observer, en partie sous le charme.

Bien en face de moi, il se recoiffa pour ensuite appuyer son coude sur mon épaule, enfin il le fait encore une fois à distance (et avec une jolie trace s'il vous plait) afin d’incliner un peu plus ma tête et de me caresser le menton tandis que je sentis l’autre main me caresser l’épaule droite. Durant tout cet instant, je ne l’avais pas quitté des yeux.

Je le vis murmurer, alors que je l’entendis tout près de mon oreille, la sensation de la chaleur de son souffle sur ma nuque, rendit mon sang aussi brûlant que de la lave en fusion. Pour la première fois depuis longtemps, mon corps se réchauffe, enfin. Mais il y a quelque chose qui fait aussi que je ne me plierai pas à lui, un frisson dans l’intégralité dans ma colonne vertébrale, il n’y a que mon maître qui peut réussir à me faire cet effet-là. Ce Niethal, comme il se permit de se présenter, n’y a, jusque maintenant, pas du tout réussi cet exploit (et ne le réussira jamais, sauf peut-être le fait de me rendre aussi enflammée qu’un bout de chalumeau). Je commençai à avoir un peu du mal à contrôler ma respiration.

J’agrandis mes yeux lorsque je vis la forme qui se dessinait contre lui, je savais ce que c’était avant même que la forme soit complète. Je me rendis compte du toucher de son corps contre le mien, mon dos en devient sensible, même mon échine, sans pour autant annoncer le moindre tremblement. Le pire n’était pas encore venu. Mon souffle s’accéléra alors que je sentis le sien se faire de plus en plus proche de mon cou et que je le vis son visage s’approcher du cou de mon double me dardant d’un regard qui en disait long sur sa manière de penser.

Pensez-vous que ça allait me faire horreur ? Pas du tout, loin de là, pour ma plus grande surprise.

Dans un gémissement de frustration bien audible, je m’avançais brusquement pour le rattraper (et par la même occasion, faire dissoudre l’illusion de mes deux). Je fis apparaître Icy dans ma main droite, pour la brandir sous sa gorge, j’approchais mon minois du sien :

- Eh bien, Niethal, vous allez me laisser le plaisir de prendre la place de cette…chose… j’en ai grandement envie. Au fait, la jolie créature qui va se loger dans vos bras s’appelle Irina Mori.

Il a le pouvoir de s’en aller mais je savais intuitivement qu’il n’en manifesterait pas la moindre envie. Je me retournais tout en gardant sur sa gorge Icy, ceci fait, je la fis disparaître à nouveau. Mon dos m’en faisait l’éloge de sa musculature, bien que toujours rien du côté de mes vertèbres, qui n’en firent pas le moindre frisson. Au moins, mon corps sait garder le sens des réalités même si on peut se faire plaisir de temps en temps. Et moi qui craignais une confusion entre lui et mon maître… Je mis mes mains autour de sa taille, le prenant de nouveau au dépourvu, avant que mon lierre ne pousse de mes membres, perçant ma peau pour grouiller sur la sienne de manière aussi sensuelle qu’il ne m’avait caressé le cou.

Spoiler:

Enfin, le lierre s’implanta dans son corps pour aspirer son énergie. Je l’interpellai d’une voix légèrement enrouée tout en frottant mes mains dans mon dos :

- Très cher, si vous ne voulez pas mourir immédiatement, je vous conseillerai de planter vos crocs dans mon joli petit cou.

Encore une fois je n’étais plus moi-même, pour la bonne raison, non, pour plusieurs bonnes raisons. D’une, que la peur de confondre lui et mon maître soit dissipée et me retire quelques complexes (quoique je profite toujours en partie de cette ressemblance). De deux, que je suis curieuse de savoir ce que ça fait de se faire sucer le sang. Et de trois, Seigneur Dieu, l’odeur de la peau de mon adversaire avait de quoi rendre n’importe qui fou.

L’odeur de mon adversaire avait de quoi rendre n’importe qui fou, même si je voyais la différence entre celle de mon maître (qui peut très bien m’achever dans ma folie) et la sienne. Il est une des très rares personnes qui ont réussi à réchauffer mon corps devenu si froid à cause du sang de celui qui m’a ressuscitée.

Sa phrase me fit naître un énième sourire, qui fut cette fois moqueur. *Allons donc, qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour te contenter ?* Je n’eus pas à développer très longtemps cette pensée, tandis que Niethal approchait son visage de mon cou, soupirant de désir…mais à peine je sentis ses lèvres effleurer ma peau qu’il disparaît, mes lianes tombant et grouillant toujours à mes pieds derrière moi. On pouvait entendre une sorte de sifflement de serpent émanant du lierre, ils n’étaient pas contents mes petits chéris, frustrés comme leur maîtresse l’est actuellement, en plus d’avoir un sentiment de méfiance qui s’ajoute à l’équation.

Il eut un noir bref dans la salle suffisamment pour que le foutu siège de Niethal apparaisse. Il m’applaudissait en se retournant… Je penchais la tête. J’étais légèrement surprise de ça étant donné que j’estime que je n’ai rien fait d’extraordinaire. Avec son sourire douteux, il valait mieux se méfier, et je l’étais depuis le début. Je savais à certains moments qu’il n’allait pas vraiment me causer de mal. A présent, c’est sûr, il va se lancer, je le sentais dans son aura. Surtout qu’il était frais comme une rose là, sans aucune égratignure.

Il se permit de me féliciter pour mes « talents ». *Mais quel talent ?! Où est-ce que tu vois un talent, sombre crétin ?!* Il recommençait à m’énerver, même si son charisme n’a pas perdu d’ampleur…juste qu’il a repris sa forme d’origine…ça me séduit moins… je le trouvais plus sexy sans sa veste.

*Allons-y mon coco, finissons-en ! Je suis prête depuis belle lurette, tu sais ? ♥* Bon ok, je reconnais, elle est pathétique celle-là…

Il était à présent debout qu’il recommença les hostilités après en avoir fait la proposition. Il disparaît pour ensuite se montrer à un endroit inatteignable pour Icy, bien que je ne l’aie pas dans ma main droite. Il recommença un de ses petits tours, et je sais que ce n’est plus pour me faire un quelconque bien. Il me retourna le poignet à distance d’un coup sec, je gémissais à nouveau d’une manière encore ambiguë, toujours entre la douleur et le plaisir masochiste que je me découvrais, enfin, espérons que ce n’est que pour aujourd’hui et que ce ne sera plus jamais le cas.

Ma raison n’est soudainement plus à partir de ce moment-là, j’avais une autre envie qui se ramène et elle est encore moins louable que celle de mon adversaire ou celle que j’avais avant.

Je lui jetais un regard sombre et affamé, pas dans le sens que je le désirerais sexuellement (quoique…), mais que j’aimerais bien manger une partie de son corps très précise. Mes yeux luisirent à nouveau de cette lueur verte,… rassurante à souhait, il faut le dire. On pouvait voir qu'ils n'étaient plus humains, mes pupilles avaient la même forme que ceux d'un serpent. J’expirais une rage et une faim inassouvie…

Spoiler:

Mon lierre me protégea d’une sorte de bulle protectrice avant que d’autres multiples branches ne sortent de partout, employant cette technique au maximum de ses capacités. Je cherchais à transpercer très vite le corps du démon, afin qu’il ne prévoit pas de passer à travers. Au cas-où, je pris Water dans ma main droite et fit réapparaître en plus Mélusine sur mon avant-bras gauche.

J’attendis le prochain coup qui sera porté sur mon boulier avec une impatience démentielle, je savais qu’il était toujours vivant. La dimension de son aura rempli de perversion et de noirceur avait diminué, l’a-t-il fait exprès ou elle s’est diminuée par affaiblissement ?
Je me mis en position…armée et parée… et un sourire de folle.

Qu’est-ce qui se passe pour que je sois ainsi ?

La clé douloureuse s'arrêta au moment précis où l'espèce de lierre recouvrit le corps de la démone. Le ballet venait enfin de commencer...et Niethal était décidé à pousser Irina dans ses derniers retranchements. Pour l'instant, la technique en elle-même le fascinait, mais l'utilisation directe et impulsive manquait cruellement d'imagination. Il en exhala un soupir d'exaspération, alors que les branches se tendirent presque instantanément vers lui, creusant le sol et le transformant en faille menant jusqu'à lui. Le lierre le transperça comme s'il n'avait pas été là...et son corps partit en volutes de fumée.

- Aaah...je retire ce que j'ai dis. Vous êtes en effet divertissante, mais je crois en avoir attendu un peu trop de vous pour un début.

La voix venait d'un autre endroit. Puis il fut là, à quelques mètres de sa dernière apparition, marchant nonchalamment en longeant le mur recouvert de torches et de fresques. Il laissa son doigt parcourir ces dernières. Puis les flammes furent perturbées par un vent invisible - et impossible, vu que la salle se trouvait au plus profond du Palais - et son corps fut à un autre endroit, toujours près du même mur, dans la même pose. Lorsqu'il parla, se fut d'une voix calme, posée. Comme s'il expliquait à un néophyte en arts la signification d'un tableau aux multiples références. La voix semblait venir directement de derrière Irina.

- Voyez-vous, je me suis battu de nombreuses fois, me repaissant à chaque fois dans le sang de mes victimes. Un vice qui m'appartient...et pourtant, malgré le nombre de corps qui pourrait s'amonceler derrière moi, malgré les litres de sang que j'ai bu...toutes les victimes avaient un point commun.

Il changea à nouveau d'endroit instantanément. C'était étrange, il n'avait pas pour habitude de parler ainsi à ses proies - et d'habitude, il faisait en sorte de valoriser cette dernière, plutôt que de parler de lui. Mais cela n'arrêta pas notre gentledevil, qui continua son curieux exposé.

Apocalyptica - Harmaggedon

- Elles étaient toutes à la recherche de quelque chose. Succès, célébrité, soif de combat, et que sais-je encore...mais à chaque fois ils le reflétaient en moi. A chaque fois, il essayaient désespérément de me toucher. De m'attraper.

Le démon semblait vraiment partager des souvenirs précis, au point de se perdre dans ceux-ci, à en juger par son regard. Ou bien était-ce une nouvelle manipulation ? Essayait-il de déstabiliser Irina ? Il savait pertinemment qu'elle ne lui montrerait aucune pitié, aucune miséricorde, et en tant que gentledevil il se devait de faire de même pour elle. Ou pour qui que ce soit, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le faire. Puis il disparut à nouveau, avec un vacillement de torches. Cette fois-ci, la voix fit trembler la pièce sous sa puissance.

- Je suis votre rêve. Je suis votre objectif. Je suis à la fois votre maître et votre esclave.

Les flambeaux se mirent à trembler dangereusement, leurs flammes s'éteignant et se rallumant. Puis un visage creusé par une faim inassouvie, un regard de braises, de bête féroce et elle-même désespérée, apparut derrière la forteresse d'Irina. Niethal n'avait plus rien de ce sourire charmeur ni de cette grâce délicate. Puis il disparut à nouveau avec les torches. Ou non...? Les flammes semblaient prises de folies, et il était dur même d'avoir la certitude que Niethal était bien parfois derrière ce mur de lierre, regardant Irina dans les yeux.

- Plus tu me veux...plus tu t'acharnes à m'avoir...et plus je m'éloigne...

[HRP : Désolée, c’est pourri jusqu’à la moelle. J’ai les exams, etc, etc…pas favorable à une inspi correcte. V_V]

Je me doutais un peu que mon attaque était vouée à l’échec, le lierre le transperça jusqu’à ce que l’illusion disparaisse. Ce petit jeu commençait à devenir irritant au possible. Dans la folie dans laquelle je me suis installée, cela ne pouvait que se conclure que par une hystérie qui menaçait d’exploser. *Comment ça, je ne suis pas assez divertissante ?!* C’est là qu’Aniri pensa qu’il était temps que je reprenne mes esprits, en plus de réapparaître soudainement.

*Ma chérie, réveille-toi. ♥ Nous ne sommes pas en Enfer où on peut bouffer comme on l’entendait des petits démons tout faiblards, mais au Palais des Mille Sangs où tu as en face de toi un adversaire plus qu’à ta taille !!! Réagis, bon sang !!!*

En effet, je finis par réagir… D’une, je m’interrompis dans l’élan que je me créais pour l’attaquer à nouveau sans réfléchir, et de deux, je comprenais enfin ce qu’il disait. Il faisait encore le mariole avec ses illusions plus que « mouiseux », si on pouvait se permettre d’inventer un terme pareil… Je poussais un soupir alors que je plantais à nouveau mes armes dans le sol. Je m’époussetais les mains. Marre qu’il fasse ses petits tours, marre d’être de côté,… marre de tout en fait.

*Pff, mais où est-ce que t’étais encore passée ?*
*Tu t’en sortais très bien sans moi… Bats-toi vraiment ou c’est lui qui te bouffera…*
* Mais oui…*

Vu ses performances, il aurait très bien pu, peut, et pourrait très bien le faire. Et je n’ai pas envie d’y passer, Aniri non plus. Et peu importe ce que je vaux pour ce petit con, je préfère me faire valoir à ceux qui me sont chers. Même si un certain démon ne tient pas à moi, je veux lui paraître comme… comme quoi, d’ailleurs ? Etre unique ? Mouais, pour lui, chaque être doit l’être dans sa connerie ou sa faiblesse.

Je me bouchais les oreilles sans sursauter. Non, là, il me m’impressionne pas, il me fait chier. Et heureusement, pas dans tous les sens du terme. Aux paroles parfois manichéennes (et assourdissantes) de Niethal, je me permis d’y répondre mentalement, il ne méritait pas de les entendre. La fin de sa tirade ne me faisait que de me contrarier un peu plus. Je me frottais les oreilles d’un air agacé en plus de fermer les yeux, plus du tout surprise de son petit spectacle. *Oui, je suis venue chercher quelque chose, parce que je suis tout bêtement amoureuse. Non, tu es ni mon rêve, ni mon objectif : tu n’es qu’une étape de plus vers ceux-ci…*

Je sentis soudainement une tension électrique d’un autre genre par rapport à tout à l’heure. Je rouvris les yeux. Niethal était là, mais plus du tout le même, complètement transformé, à vrai dire. Là, je reconnais que c’est plus intéressant, il a ce petit truc dans le regard que moi-même j’ai, lorsque je pense à ce que je suis à présent et que je dois assumer ça. Je soutenais son regard. Il n’y a pas de rédemption pour les démons, juste la volonté de ne pas vouloir faire pire, mais bizarrement…

…on arrive toujours à faire pire…

...alors, on assume. Alors, j’assume, puisque je veux vivre, même si la vie que je mène et que je mènerai sera une vie merdique. J’aurai beau demander pardon, je sais que l’on ne me pardonnera jamais d’être devenu ainsi alors que je ne l’ai jamais voulu. Amen.

Revenant au présent, je finis par formuler la fin de ma pensée sur ce qu’il disait de mes souhaits, avec le sourire ironique, s’il vous plaît :

- Je n’ai pas besoin de maître, puisque j’en ai déjà un. De plus, c’est quelqu’un qui n’aime pas spécialement tourner autour du pot comme vous le faîtes, même si vous ressemblez de manière diabolique à lui. Etre esclave de cette personne me suffit à n’en pas désirer, donc, même si vous voulez devenir mon esclave, ça ne sert à rien. Je m’en moquerais royalement et si vous me collez à mes basques, j’aurais supporté votre présence insupportable…(fit mine de réfléchir)…bien qu’elle ait été désirable pendant un moment.

Puis, reprenant mes armes, je fis disparaître mon lierre en le faisant revenir au sol, retirant mon bouclier :

- Si j’ai bien compris, je dois t’attirer jusqu’à moi ? Ok, mec, je suis ton conseil, je suis condamnée de toute manière…

*…mais pas de toi…*
*Bien dit, mais je trouve ça con que tu mettes fin à tes jours comme ça…si, bien sûr, Mister Gigil est là-haut ! Enfin, que ce soit lui ou pas, c’est quand même con que tu fasses ça.*
*Au moins, tu pourras partir à la recherche de ton corps.*
*Euh, même les esprits démoniaques peuvent être emprisonnés ici, autant que le tien le sera si tu meurs dans ce cauchemar à l’architecture pourrie.*

Le problème est que je pensais qu’elle était partie justement, mais c’est trop tard, ce qui est fait est fait.

Bon, malheureusement, à cause d’Aniri, je me sens obligée de gagner tous les combats du Palais. Dans ce cas-là, je préférerai que mon maître ne soit pas là et que ce que j’ai ressenti au niveau de ma colonne vertébrale n’était qu’une illusion. Une illusion… un illusionniste… Ce que Niethal est.

*Rooh, ne penses pas à moi. C’est fou comme tu n’es point du tout égoïste ! Mais tes pensées en même temps sont sur une très bonne voie…*
*Tu peux me permettre de me laisser finir, justement ?*

Donc, un illusionniste. Je constate que je lui ai fourni des cartes dans sa stratégie perfide, mais habile. Révéler sa ressemblance avec quelqu’un était une mauvaise idée, ce n’est pas la première fois – ni la dernière, que je fais une boulette. *C’est le cas de le dire ! T’as encore de la chance que tu n’aies pas révélé l’identité de la personne, il n’a encore qu’une idée plus ou moins faite de la personne dont tu parlais.* Bien sûr, maintenant, le problème, c’est de se fier à autre chose que sa vue. Quoique ce n’est pas véritablement un problème. Se priver d’un de ses sens au bénéfice des autres, n’est pas chose aisée au départ mais avec de l’entraînement et de la patience, on arrive à le faire de plus en plus rapidement. Ce genre d’exercice m’aide aussi à me vider la tête.

Niethal m’avait écouté avec une attention d’apparence désintéressée, alors que je sais à présent que c’est le contraire, j’ai fait une erreur et qu’il faut que je me rattrape avant qu’il ne soit trop tard pour Aniri et moi. La menace s’appelant Niethal continuait à grandir, et il ne valait mieux pas l’ignorer.

Il fit quelque chose qui cherchait à me prendre au dépourvu, ça ne réussit qu’en partie. Bon, se dénuder et se recoiffer ainsi, c’est peut-être à en « baver », mais ne va pas vraiment lui servir à grand chose. Je m’efforce de garder mon objectif en tête, il faut que je sorte d’ici, ce n’est pas une quelconque ressemblance qui allait me déconcentrer. Ce n’est pas mon maître.

*Hum, on pourrait quand même en croquer un petit bout une fois qu’il est mort ?*
*Tu rêves, Aniri, ça t’apprendra à influencer mon esprit comme tu l’as fait tout à l’heure. Laisse-moi me concentrer.*
*On ne peut plus s’amuser.*

Maintenant, je dois faire attention au fait qu’il ne fait que se jouer de moi pour enfin sortir de sa prison.
Il se permit de m’exaspérer un peu plus en me souhaitant bonne chance, il a l’air tellement sûr de lui. En même temps, il avait de quoi, avec ses petits tours. Je gardai mon sang-froid par prudence.

J’appliquai la stratégie que j’avais mise en place, c'est-à-dire, exclure ma vue pour privilégier mes autres sens. J’avais l’impression à présent que mon esprit s’élargissait. J’en oubliais l’apparence actuelle de Niethal. Je ne pouvais plus voir ce qui se passait, seulement entendre ou sentir. Quelque chose craquait, je rouvris les yeux. D’habitude, on se contente d’utiliser premièrement notre vue et en second l’ouie, maintenant je fais l’inverse. Des pieux en pierre ? J’agis de la manière habituelle, tellement prévisible pour mon adversaire :

Spoiler:

Je contrai les pieux un à un jusqu’à ce que Niethal réapparaisse avec une arme, pour me réattaquer. Je le vis s’approcher très vite de moi, mais, étant toujours plus concentrée sur ce que je peux percevoir de mes oreilles, ce n’était encore qu’une image puisque j’entendis des pas de l’autre côté. Vu que c’est un malin, pas le choix, il doit être ailleurs que devant moi. Je ne bougeais pas, jusqu’à ce que l’illusion puisse m’atteindre au point d’effleurement. C’est là que je contre-attaque en enclenchant mon crescendo vocal.

Spoiler:

J’illuminais ainsi la pièce en plus de la faire trembler sous le coup des ultrasons que j’émets. Si ça ne peut l’atteindre, ma dernière « carte » ne le pourra. Aucune chance de voir Maître Vergil. Fin de la récré.

*Eh, oh ! Quand est-ce que tu vas arrêter d’être pessimiste ? J’ai vraiment intérêt à tenir la promesse que je t’ai faite !*
*Comme si j’avais besoin de toi pour savoir ce que je dois être…*
*Ben, tu dois être une démone respectant les humains, point à la ligne.*

Avec un sourire malsain, le démon sentait les mâchoires de son piège se refermer lentement mais sûrement sur sa proie. Cette stratégie avait toujours portée ses fruits, alors qu'elle en était éblouissante de simplicité. C'était un peu comme jouer aux échecs...en beaucoup plus dangereux, et donc excitant. Il percevait dans les yeux de sa victime que son attention était autre part que là où il se trouvait, montrant que la tactique avait fonctionnée ; avec une vague de satisfaction sadique, sa rapière fendit l'air vers le coeur d'Irina, alors qu'il la toisait dans les yeux. Malheureusement, il arrive parfois - oserais-je même dire, souvent ? - qu'aussi brillante que puisse être une manoeuvre, il suffit aussi de peu de chose pour la contrer.

C'est donc avec une surprise non dissimulée que le torrent de lumière éclipsa les torches, et tout ce qu'il pu voir, c'était la silhouette de son adversaire, s'imprimant douloureusement sur sa rétine ; mais trop tard. Fermant les yeux et grognant de douleur, il tenta de dévier sa trajectoire, mais l'explosion sonore le fit d'autant plus trébucher. Totalement désorienté, il senti le contact d'Irina et s'en dégagea aussi vite qu'il le pu, aveuglé et assourdi. Comprenant à quel point il avait été rendu vulnérable, il ne put que se focaliser sur son pouvoir tandis qu'il fuyait maladroitement. Dans la pièce, les flammes accrochées au mur furent comme prises dans une tempête, et des courants d'airs chauds et froids parcoururent la pierre. Ca et là, des images inconsistantes de Niethal apparaissaient, tandis que les bruits de pas et de trébuchements venaient de partout à la fois.

Un sourire amer mais satisfait naquis sur les lèvres du gentledevil, qui sentait le combat battre son plein. Sa tactique de dissimulation en utilisant des multiples illusions, en aveugle, l'épuisait grandement, mais c'était ça ou se retrouver sans défense face à une démone qu'il avait eu le bon sens de mettre hors d'elle.
" C'est de bonne guerre " pensa-t-il. Et il continua son jeu, ses illusions optiques et sonores apparaissant aléatoirement dans l'arène tandis qu'il se débattait pour retrouver l'usage de ses deux sens les plus utilisés.
Il finit par s'appuyer contre un mur, et tenta d'ouvrir les yeux, mais seules des lumières dansaient devant lui, autour d'une forme aux contours appétissants mais pourtant redoutée. De sa voix redevenue profonde et suave, toute trace de menace ou de condescendance avait disparue ; au contraire, il semblait amusé.

- Vous voyez, quand vous voulez...bon sang, vous ne m'avez pas loupé...

Son souffle se faisait de plus en plus court à mesure qu'il continuait d'utiliser son pouvoir au-delà de ce qu'il avait prévu, mais il se devait de tenir au moins jusqu'à ce que sa vue revienne...


[Désolé, c’est un peu vide, mais je préfère te laisser le choix. Il semblait que tu avais quelque chose en réserve, donc, à ta guise. ^^ ]

[Désolée, ce n'est pas mieux, je ne savais pas si je devais vraiment t'achever maintenant ou pas. ^^']

Mon attaque lumineuse le surprit autant qu’il en fut paralysé. Il fut ébranlé sur sa charge, au point que j’ai pu l’esquiver facilement quand j’ai arrêté ma technique. Il ne savait plus où diriger son arme, ni même où aller, une réaction classique face à ce sort. Il tentait de trouver une échappatoire malgré sa cécité et surdité provisoire, mais il croisa malencontreusement mon corps sur sa route. Il l’a à peine effleuré qu’il cherche systématiquement le chemin inverse, complètement terrorisé. Je m’appliquais à garder mon regard sur Niethal, alors que d’autres illusions apparaissaient, qu’elles soient optiques ou mentales.

Voir les gens dans cet état alors que c’est moi qui en est la cause ne me procurait aucun plaisir. Je ne suis pas gonflée de sadisme, ni d’orgueil d’avoir accompli quelque chose de mal, comme la plupart de mes « congénères ». Voir cela me fait pitié, en fait, et je me dis dans ces cas-là : *Il fallait que je le fasse.*

*Plus que deux minutes avant qu’il ne retrouve ses deux sens, Riri.* Pendant qu’Aniri s’amusait à compter, histoire de me donner un coup de main, je me préparais à abattre ma dernière carte avant de achever Niethal, qui se dirigeait vers un mur de manière très maladroite. Je pris mes revolvers afin de retirer le cran de sécurité et celui de Mélusine, avant de m’en servir, profitant du fait qu’il ne puisse rien entendre…

Installé comme il est, il essaya de voir à nouveau, mais selon le minutage d’Ani, il serait étonnant qu’il en ait retrouvé la capacité. Ignorant toujours ses pâles copies, j’exécutais un ersatz de pas envers lui, mais je ne pouvais pas faire un pas de plus sans que mon esprit protecteur n’intervienne.

*Olé ! Je préfère que tu restes quand même à l’écart de lui, on ne sait jamais. Même si tu as prévu que ce ne soit pas encore lui.*
*Chut !*

Oui, j’ai prévu que ce j’ai très précisément devant mes yeux soit encore une illusion, le genre que l’on peut toucher sans problème. Mais il me semble qu’il faut beaucoup d’énergie pour générer d’autres petites illusions comme celles qu’il génère autour de lui, largement moins consistantes que l’exemplaire présent que je surveille depuis… un certain temps. *Cinq minutes, très chère !*

Elle avait à peine commencé à me dire « très chère » que je brandissais mes trois armes à distance, vers ce que je considérais comme les premières copies à la gauche de Niethal.

Spoiler:

Je visais ainsi toutes les illusions dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à ce que je revienne sur « l’original ». Je constatais que cela ne les atteignait nullement, car ils ne grimacèrent pas, en plus de ne pas être secoués comme ils devraient l’être. Je finissais par bombarder celui-ci de balles et de flèches tout en évitant le cœur. Ça, je me le réserve pour la fin. Ceci fini, je ne bougeai plus, attendant la suite.

Je ne lui ai pas même donné le temps de se relever, il avait un certain avantage sur moi avec ses pouvoirs, je pouvais donc me permettre de ne pas lui avoir laissé suffisamment de répit.