Retrouvailles...

(Rp après être passé à la Maison d'Irina)

*Nom d’un chien ! Il me devance, il marche de plus en plus vite, c****t à la fin !* Malgré ça et la pluie fine, j’arrivais à tenir le rythme. Quand j’ai vu la métamorphose de Passant, j’étais impressionnée et étonnée. Je me demandais ce qu’il lui passait par la tête pour prendre une apparence humaine. Il a toujours l’air d’un vieillard mais moins maladif. *Tu devais être beau à une époque, mon cher Passant.*

Le ciel devient de plus en plus menaçant, la pluie n’est pas gênante du tout, plutôt agréable si on fait du sport. On finit sur une ruelle en plein milieu de bâtiments où habitent généralement des gens genre racaille. Vous savez le genre de chemin à ne jamais à emprunter dans une ville, la nuit ou par mauvais temps. Passant s’arrête devant une porte, regarde en direction du toit de l’immeuble auquel nous faisons face.

- On y est presque, tu aurais pu faire plus vite il est peut être parti. Il t'est toujours interdit d'en parler tant que tu ne l'as pas en face de toi, rentre dans cet immeuble et monte sur le toit, je serai sur le toit voisin.
- Très bien.

J’ai eu à peine le temps de répondre cela, qu’il entre dans le bâtiment. Je le suivais dans l’escalier, la montée n'était pas très longue (4...8 étages, je n'ai même pas compté) jusqu'à ce qu'on aboutisse sur le toit, la porte n’est même pas cadenassée, il pousse la porte et partit sur ma droite pour aller là où il avait prévu d’aller. Je regarde sur ma gauche et je vois une silhouette familière qui me tournait le dos. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je fais un sourire simple. Je m'avance vers sa direction et m’incline légèrement afin de le saluer :

- Je suis heureuse de vous revoir, Maître.

J’attends qu’il se retourne pour enfin me redresser.

Et l'ombre se retourna, silhouette familière certes, mais peu rassurante, car celui qui se retourna n'était que Passant. Comment s'était il retrouvé là ? Lui seul le savait. Dans l'ombre, son manteau avait pris une teinte bleutée, pour repasser au jaunâtre à la lumière. Il ne manqua pas de lancer un regard désapprobateur à Irina, et engagea :

Il te faut apprendre à te méfier des apparences, ne sois pas trop pressée, on l'a loupé de peu il doit être quelques toits plus loin. Dépêchons je ne sais pas s'il acceptera plus de retard.

Il reprit Irina par le poignet comme cette fois en enfer, et la main de Passant se remit à trembler, et son manteau sembla se délaver. Son visage se fit plus vieux qu'il ne l'était déjà, alors que tous deux sentaient l'air extérieur leur caresser le visage. La bise fraiche d'un temps maussade, sombre et indomptable qui correspondait tellement au fruit des recherches des deux individus...

Passant resta immobile pendant quelques secondes et ferma les yeux. Il tremblait encore plus. Soudain, ses yeux teintés d'un rouge sang s'ouvrirent et il s'écria :

- Il est par là, tu as du le sentir aussi. Il sait qu'on est là, dépêchons ! Rappelle toi de ce qu'il t'a enseigné, et reste discrète la situation me semble délicate.

Et il s'élança à toute vitesse sur le toit pour sauter sur un autre. Ainsi il vogua, surplombant les plafonds de la ville, le plus vite possible en espérant qu'Irina le suivait. Lors d'un saut, un éclair retentit dans le ciel et tout fut blanc. La lumière aveuglante pendant une fraction de seconde troubla la vue de la jeune fille, et devant elle se trouvait l'ancien passant, la petite bête recroquevillée qui s'élançait avait toujours autant d'ardeur. Après quelques minutes de course éreintante sur les toits, un silhouette se distingua, droite et fière scrutant le ciel sous une pluie discrète. Ils étaient arrivés au bout du voyage, enfin...

- Il te faut apprendre à te méfier des apparences, ne sois pas trop pressée, on l'a loupé de peu il doit être quelques toits plus loin. Dépêchons je ne sais pas s'il acceptera plus de retard.

Je ne sourie plus, cligne des yeux comme une conne, puis grimace face à la berlue que je viens d’avoir. Je claque une main sur mon front :

- Désolée… Je suis en train de devenir myope, ce n’est pas possible ! Faut se dire aussi tu ne te serais pas déplacé, je n’aurais vu personne et je ne serais pas en train de me prendre pour une pauvre tarée. Enfin, ce n’est pas grave !

Je souffle. *Pff ! Qu’est-ce que je déteste ça ! Me faire berner par mes propres illusions ! Où est encore passé mon cerveau ?! Ah, ben, non ! Je l’ai quand même !* Je rumine mes pensées, à présent râleuse et boudeuse comme pas deux et enragée contre moi-même. Comme le disait mon grand-père : « Le pire ennemi qu’on puisse avoir, c’est soi-même. ». *J’ai honte ! Et je me dis être sous les ordres de Maître Vergil ?! Misère…*

Passant me prend soudainement le poignet, sa main tremble et je le vois changer du tout au tout. Je sens à présent un vent délicat, froid et imparable me caresser le visage. Je tourne celui-ci vers la direction d’où le vent vient. Ce vent me fait frissonner, de froid, de peur et d’autres choses encore. Tout me paraît infini. Un emballement de mon cœur… Est-ce vrai cette fois ? Est-ce vraiment Lui ? Je ne veux plus me faire avoir… ni par moi-même, ni par quoi que ce soit d’autre, mais je sais au fond de moi que ça pourrait recommencer et que ça pourrait m’être fatal. En ce moment même, je comprends pourquoi mon maître est si détaché. Je me composais à présent un visage déterminé.

Je regarde de nouveau Passant, surprise, car sa main tremble encore plus, ses yeux sont rouges sang à nouveau. Il s’écrie :

- Il est par là, tu as du le sentir aussi. Il sait qu'on est là, dépêchons ! Rappelle toi de ce qu'il t'a enseigné, et reste discrète la situation me semble délicate.

Il s’élance vers la direction indiquée, me mettant à le suivre, je marmonne d’un air sombre car je m'en veux encore :

- Sois sans crainte…

Je suis ensuite aveuglée brièvement par une puissante lumière. *Un éclair ?!* Je ralentis ma course quand je rouvre les yeux. Passant a repris sa forme initiale. Je continue à une vitesse normale. Je suis de nouveau de mauvaise humeur, à croire que c’est ma journée !

Et le temps maussade tonnait une rencontre détonante. Sous des tumultes nuageux, emplis de colère déversant leur noirceur sur le pauvre monde, qui s'agitaient de telles retrouvailles. Dressée au bord d'un toit, s'élevait cette silhouette. La pluie battait sa peau blême, et ses cheveux qui avaient étés parfaitement filés vers l'arrière commençaient à retomber sur son visage. Insoucieux de tout ce qui se passait à sa proximité, insoucieux du sort des passants de la rue en contrebas si jamais il croisaient son regard. Regard qui s'était assombri, tout comme le ciel, du moins jusqu'à l'arrivée de ceux qu'il avait attendu. L'être encapuchonné, et Irina. Vergil tourna la tête à l'ouïe de son arrivée, et la pluie s'écarta de sa trajectoire. Il fixa le couple s'avancer de toit en toit vers lui, désintégrant du regard tout ce qui le séparait d'eux, mais ne bougea pas. Yamato était rangé dans son fourreau, et il ne sortirait pas ce jour-ci. Si tout se passait comme il l'espérait.

Et la colère du ciel ne put que permettre au dénommé Passant de se retransformer en la créature difforme enveloppée qu'il était. Ils déversaient un rideau de pluie fine et gênante, mais ne purent en rien altérer les évènements, Vergil était trop implacable et la volonté des arrivants trop forte. Dans ce qui restait de ses sentiments, on pouvait trouver une certaine impatience qui comme à son habitude dictait chaque seconde de sa vie, mais aussi un certain plaisir à retrouver celle à qui il inculqua une partie de son savoir, celle en qui coulait un peu de son sang. Et nul tumulte ne saurait s'avérer plus imposant que ceux présents dans son esprit. Même le bleu du ciel ne pouvait rivaliser avec le bleu de ses yeux tourmentés.

Passant finit par arriver à celui qu'il servait, et l'être enseveli qu'il était semblait se tasser à chaque pas qu'il faisait vers l'être de bleu vêtu. Vergil attendit l'arrivée d'Irina sur le toit où il était pour placer :

Il était temps.

D'une voix infaillible. En cet instant, rien ni personne ne saurait le déstabiliser, à part peut être son cher frère. Que devenait-il d'ailleurs ? C'était une question à laquelle il faudrait des réponses le plus brièvement. Passant prononça quelques murmures à son maître, il parlait du succès de la tâche qui lui incombait, et du problème du décalage. Vergil, légèrement courbé afin d'ouïr les paroles se redressa soudainement et sembla troublé. Passant n'était plus le seul à s'inquiéter de cette après midi. Sans un bruit, et dans une élégance dantesque, le fils de Sparda se retourna vers Irina

Content de te revoir, Irina.

Dit il, d'une voix légèrement plus humaine qu'à la normale. Mais nul instant magique de retrouvailles n'aurait lieu, nuls enlacements, nuls pleurs, nuls rires, nuls chants. Tout se résumerait à ces regards jetés, aux flots en furie jetés de l'enfer des yeux de Vergil, sans aucune distinction entre le bien et le mal, le paradis ou l'enfer. Sans aucune similitude entre l'humain, l'inhumain, le feu et l'eau, Devil May Cry.

Passant et moi avançons. Au fur et à mesure que nous avançons, je peux voir enfin mon maître de dos, mon coeur accélère et l’averse qui pourrait me gêner ne me freinera pas dans ma course. Je suis trop obnubilée par mon maître que rien ne pourrait me faire arrêter en ce moment. Celui-ci se retourne, ses cheveux retombent sous l’effet de la pluie.

Nous arrivons, Passant le premier, j’arrivais à mon tour. Je posais un genou par Terre, histoire de reprendre mes esprits. Maître Vergil, nous dit ceci, de la même voix impassible que depuis le temps où nous étions en enfer lui et moi :

- Il était temps.

Hum, pourquoi ai-je l’impression que cette phrase était surtout adressée à moi ? Peu m’importe. Mes cheveux sont à présent trempés tout comme mes vêtements, collants sur certaines parties de mon visage tout comme mes vêtements se sont collés à mon corps, mais je n’en ai rien à faire. Passant se faisait le plus petit possible afin chuchoter quelque chose à notre maître, probablement ce qui s’est passé aujourd’hui, ça aussi je n’en avais rien à faire. Tout ce que je faisais, c’était l’observer.

Il se penchait pour écouter celui qui m’a accompagné jusqu’ici. Toujours le même visage, la même expression froide. La même apparence, les mêmes vêtements qu’il avait que quand il était venu me tuer pour m’emporter ensuite en enfer. Il se redresse de manière soudaine, ses yeux d’un bleu unique exprimant une surprise mêlée de confusion. Il dirige ce regard vers moi et m’adresse ces mots d’une voix moins froide qu’à l’habitude :

- Content de te revoir, Irina.

Mon cœur fait un nouveau bond dans ma poitrine. Je ne peux m’empêcher de sourire une seconde fois de manière simple. Je m’inclinais légèrement, lui montrant mon respect pour lui :

- Plaisir partagé, Maître. Je suis tout autant heureuse de vous revoir.

*Pouah ! La sale impression de me répéter, c'est c****t !* Je me redressai. Un silence… Toujours pas de sourire, mais son regard n'est pas froid, juste neutre. Le ciel ne paraît pas content de cette rencontre, les nuages sont noirs, des éclairs s’annoncent de toute part, le ciel pleure de rage… Puis deux questions me triturent enfin les méninges, j’en pose une clairement et calmement, en pleine réflexion malgré l’orage ambiant :

- J’ai deux questions à vous poser. Est-ce que mon départ des enfers, était dû au fait qu’il est encore plus dangereux de s’y promener ? Et…

J’ai eu une brève hésitation quant à la deuxième question, je redoute la raison quelle qu’elle soit.

- Quel est la raison de votre venue sur Terre ?

J'angoisse sur les réponses quil pourraît me donner, c'était quelque part une sorte d'affront de ma part...

Curiosité et impatience ne font pas bon ménage, c'est une leçon que Vergil aurait du inculquer. La promptitude du flot de questions, immédiatement après le brèves retrouvailles le renseigna sur beaucoup de choses concernant celle à qui il avait tant appris. Il ne la fixa que quelques secondes durant, et se retourna vers le bord de l'immeuble. Les topazes qui agrémentaient son visage se repositionnèrent en direction des nuages. Ils le fascinaient, si majestueux si imposants mais si frêles face aux nouvelles avancées humaines. En quelque sorte il était dans la même situation qu'eux, sauf que sa haine l'avait dévoré et son cœur n'était plus que miettes de glaçons et de pierre.

Il était perdu dans ses pensées, à un tel point qu'il ne prit pas goût à répondre aux questions de sa disciple. Son âme damnée brûlant dans une enveloppe glaciale n'en faisait qu'à sa tête et ne respectait que deux choses au monde : lui même et Yamato. Certains prendraient une épée pour un simple outil, quelque chose de tranchant et de dangereux. Ces gens là ne mériteraient pas la vie. Peu de gens la mériteraient selon lui. Debout sous cette pluie qui s'élevait de sa somptuosité, il rêvait de suprématie et de pouvoir, comme il l'avait toujours fait. Vergil trouva ça ironique, la météorologie pouvait affecter beaucoup de pensées et de morales, mais pas la sienne, elle ne faisait que donner plus de relief à ses idées.

Sans regarder les deux personnes qui étaient venus troubler sa félicité sur son propre ordre, il annonça :

Tu poses beaucoup de questions Irina. J'y répondrai plus tard. Je veux d'abord savoir ce qui tu as fait pendant mon absence...

Ce n'était peut être pas une manière de traiter une proche qu'il n'avait pas vue depuis longtemps, encore moins une manière de répondre à une femme en qui coule son sang. Mais des telles manières, il n'en avait pas. Il n'était pas né avec un don de politesse et de bonté. Lui était l'inverse, et aux yeux de ceux qui chassent l'Enfer il représentait d'immenses craintes et le mal. Le mal à l'état brut alors qu'il n'était qu'actionnaire de ce qu'on avait fait de lui. Haïr un père tout en l'enviant ardemment, avoir une mère représentant à la fois ce qu'on rejette le plus, et ce qui peut nous permettre d'accéder à nos rêves. Tout être vivant dans ce monde est marionnette de son passé. Il suffit juste de résister à certaines cordes.

Il se rendit compte que sa voix s'était perdue dans l'éternité et dans l'infini mais il gardait cette fierté et ce sentiment de supériorité qui fit de lui ce qu'il est maintenant. Il ne regardait plus rien à présent, et ses yeux ressemblaient plus à une mer douce qu'à un océan en furie. Les questions que lui avait posé Irina l'avaient condamné à penser. Pourquoi il était de nouveau sur Terre, le savait-il vraiment ? Ce qui le travaillait vraiment étaient les paroles de l'être encapuchonné, pourquoi ce décalage. Beaucoup d'hypothèses étaient possibles, mais ce qui l'intéressait c'était d'entendre les idées d'Irina. Après tout s'il était là c'était pour elle, il avait beaucoup de choses à vérifier et à mettre au point. Rien n'est donné.
Finalement Vergil se retourna, et "Passant" se tapit pour n'être qu'une boule difforme. On put alors deviner ce qui ne pouvait être rêvé, imaginez seulement que sous une capuche ou sous un ciel qui roulait ses tambours... Devil May Cry.

Il me regarde encore un bref instant puis se retourne, pour observer les nuages. A quoi pense-il ? Ai-je encore dit quelque chose de mal ? Je jette un bref coup d’œil au ciel toujours coléreux et menaçant. Ceci me faisait penser aux premières paroles d’une chanson en français, langue natale de mes parents, que je pratique avec autant de facilité que ma propre langue natale, l’anglais.

« Fixement le ciel se tord… »

Je redirige mes yeux sur lui attendant toujours sa réponse. Sa tête redevevient droite pour me répondre :

- Tu poses beaucoup de questions Irina. J'y répondrai plus tard. Je veux d'abord savoir ce qui tu as fait pendant mon absence...

Hum, touchant, parle peu, comme d’habitude… Blasant aussi ! Je me doutais quelque part qu’il était encore trop tôt pour poser ces questions. Ce n’est pas la patience qui me manque, c’est la curiosité qui me démange. Une qualité qui peut être tout aussi bien un défaut. Ce n’est pas grave on fait avec ce qu’on a… Je m’appliquais donc à lui obéir, d’une voix lasse.

- Je suis, bien sûr, rentrée chez moi, mes parents m’ont au départ mal accueillie,…

Avec le peu de paroles dites, les souvenirs remontent…

(Flashback : )
[Regardant mes pieds, je toquais à la porte de la maison, geste que je fais très rarement. La porte s’ouvrit, je relevais la tête. Je vis la silhouette de ma mère, tout d’un coup, je reçus une gifle. Je n’étais pas étonnée, car je m’étais attendue à tout ! Allez-y, quand vous avez perdu un proche et que vous le revoyez sept ans plus tard, avec la même tête avant sa disparition… et avec des armes sur lui, en plus. J’étais censée avoir vieillie, avoir le visage d’une femme qui a presque trente ans. Ma mère persiflait que je n’étais pas sa fille, que je n’étais qu’une démone ou un monstre qui était venue pour « emmerder leur monde » comme elle disait.

Elle allait me donner une seconde gifle, quand j’attrapais sa main et lui annoncer d’une voix triste :

- C’est moi, Maman, j’ai peut-être changé mais c’est moi !
- Non ! Tu n’es pas ma fille !

N’ayant aucune idée de la manière dont j’allais la convaincre de me laisser entrer, je me décidais à tenter le tout pour le tout.

- Ce n’est pas toi qui me disais : « la vie est une tartine de merde qu’on mange tous les matins » ?
- Monstre ! Tu vois mes souvenirs !
- J’entends Papa se ramener d’ici !

Trop tard…

- Qui es-tu pour prendre le visage de notre fille ? murmurait-il le plus sérieusement du monde.
- Je ne vous veux pas de mal !
- Monstr…recommençait ma mère.
- Merci, je sais que je suis devenue une belle merde, voire même la plus magnifique des merdes ! Vous êtes tellement bornés ! Est-ce que vous m’aviez bien cherchée, au moins ? Je suis sûre que non !
- Comment peut-on te croire ?
- Comptez sur votre intuition, étant donné que je ne peux pas vos donner plus de preuves que c’est moi.

Mes parents s’étaient regardés longuement, un petit combat entre eux deux, avant que ma mère se décide à me dire :

- Entre. Mais t’as intérêt à nous raconter ce qui t’es arrivé !
- Mais oui, Maman.

J’entrais puis m’asseois dans le salon, sous le regard encore douteux de mes parents, je commençais :

- On m’a enlevée en Enfer pour pratiquer des expériences sur moi, par cette expérience je suis devenue démone…] (Fin flashback)

- …j’ai eu du mal à les convaincre de me laisser entrer. Je leur ai parlé du fait que j’ai été enlevée, que j’ai été un « rat de laboratoire », fais-je avec un sourire ironique, que ça m’a transformée en démone, que j’ai appris à me battre pour survivre… mais soyez sans crainte, je n’ai pas parlé de vous et je ne leur ai pas parlé de ma mort, non plus. Je me suis engagée à être Devil Hunteress, ils ne s’en sont pas étonnés. Maintenant, je sors toutes les nuits, à la recherche de démons, leur nombre augmente d’ailleurs, et autres casse-têtes dans le même genre. Je suis à la recherche d’un petit boulot pour avoir un peu d’argent de côté rien que pour moi, déjà que mes parents m’offrent gentiment l’hospitalité, je ne vais, évidemment, pas leur piquer de l’argent.

Là, s’arrêtait mon récit. Il me tournait toujours le dos, ayant écouté celui-ci avec, je pense, le plus grand intérêt…

Une vie familiale, qu'était-ce ? Lui n'en avait pas eu, comment aurait-il pu ? Les conditions de sa jeunesse restent aussi floues pour lui, que le ciel lointain. Une famille, qu'était ce ? Des liens génétiques, des liens du sang ; des liens affectifs ; une famille était-ce comme ces nuages qui tournaient au dessus de sa tête, ou comme les étoiles encore plus haut dans le ciel ? C'était une question qu'il se posait, non pas qu'il envie ces berceaux d'illusions et d'utopies, non. Mais ça l'aiderait à comprendre beaucoup de choses. Notamment pourquoi c'était le sujet premier qu'avait entamé sa disciple. Est-ce qu'elle le considérait comme de la famille ? Où était-ce la chose prédominante dans la vie de la jeune fille...

La seule chose dont il était sur, c'est qu'il se moquait des réactions des parents d'Irina. Elle était bien assez grande et bien assez forte pour se sortir de là. Elle n'avait pas parlé de la mort ou de lui, c'était un bon réflexe, mais ça n'avait aucune importance. Cependant, sa paupière tilla. Et sa pupille toute de bleu cernée se rétrécit, pour donner plus d'importance à l'azur des iris qui noyait tout ce qu'il touchait, de près ou de loin. La fleur de ses yeux se déforma avec son humeur, si bien que le lotus se dissipa presque quand un picotement vint lui effleurer les entrailles. Il ne savait comment, il ne savait pourquoi mais certaines choses changeaient.

Notamment lorsqu'Irina lui annonça qu'elle chassait du démon durant ses soirées. A ces mots, Vergil se tourna vers elle, ne pouvant se passer de commentaire. Une lueur passa dans sa chevelure, de nacre tapissée, et alors que son doigt glissait le long de la poignée de Yamato, il répondit :

Irina, ta vie familiale ne m'intéresse pas. Sinon, pourquoi chasses tu des démons ? Tu veux te faire connaitre dans le milieu ? Bien que la plupart des démons que tu chasses dans les rues n'ont aucune influence, ils distraient quant même les fouineurs. Tu n'as pas assez d'influence pour te permettre de te porter présente dans les deux tableaux.
Arrête de tuer tes pairs, si pitoyables soient ils, car certains obéissent à de plus dangereux leaders, tu risques aussi d'attirer l'attention d'autres Devil Hunters.

Il avait longuement parlé, mais ceux qui se nommaient Devil Hunters étaient aussi risibles que sales à ses yeux. Trop se prenaient pour des héros, des grands sauveurs de ce monde, en imitant son frère en de viles caricatures. Depuis son retour il avait eu assez de temps pour aiguiser Yamato sur des répliques baveuses, des moqueries trainantes et des imitations du Dante pitoyables. Son frère avait donc gagné tant d'influence ? Etait il reconnu, adulé dans le milieu des bas fonds ? Ce serait une chose qui lui tendrait le sourire. Car il était la seule chose qui pourrait précipiter la légende et le moral de Dante aux enfer. Encore qu'il n'était pas totalement confiant en son nouveau pouvoir.

Mais le jour n'était pas à son frère, bien qu'il puisse être à l'origine des perturbations qu'il avait senti quelques instants plus tôt. Et son attention se reporta sur Irina, elle avait commis des erreurs et c'était normal, lui était là pour tirer un maximum de son potentiel et donc minimiser ces erreurs. Mais quelque chose de nouveau naissait en lui, quelque chose qu'il avait déjà ressenti mais qu'il haïssait au plus haut point, il ne voulait pas qu'il arrive malheur à Irina.

C'est sûrement cette sensation qui précipité sa moue dans la plus profonde des tourbes, et les nuages semblaient bien pâles et calmes face à ce qui bouillonnait en Vergil. Quelque chose clochait, et les intrigues s'amoncelaient alors que les indices se faisaient rares. D'abord le décalage entre le départ des Enfers, ensuite il se mettait au sentimentalisme, puis un pressentiment inquiétant. Son regard s'intensifia dans une glace polaire, alors que ses cheveux et son teint étaient banquise.

C'est donc tout ce que tu as fait. As tu entendu parler de Jiryah, Jacen Bluegrave ou encore de Dante ?

Sa voix lui sembla raisonner pendant une éternité, calme tirant un trait sur le silence aérien frappé par les bruits parasites de la ville tentaculaire qui s'étendait sous leurs pieds. Il avait les esprits embrumés, comme s'il avait fait un saut au milieu de ceux qui surplombaient ces lieux. Les géants de gris avaient décidément donné beaucoup de relie. Il ne put se détacher de l'ombre rouge et argent qui était son frère, tant cette ville lui remémorait son visage. Dante était une pièce primordial de l'échiquier, un fou ou un roi, peut être même la dame, mais une pièce à prendre. Vergil lui ne pouvait se définir sur ce quadrillage, la seule chose dont il était sur, c'est qu'il surplombait de haut tous ces pions, qui passaient et vivaient sans tenir compte de la menace qui pesait sur eux, comme en ce moment ces yeux de glace qui déversaient une grêle incessante et mortifiante sur tout qu'ils approchaient, en induisant une chaleur douce et agréable à qui saurait apprécier leurs motifs, c'était la base même de l'existence de Vergil, ce dilemme ce clivage qu'il y avait en lui, Devil May Cry.

En fait, au moment où j’ai fini mon récit, il s’est déjà retourné vers moi…Aucun détail ne m’échappait chez lui, que ce soit sa pupille rétrécie (bien sûr, j’en eus des frisons dans le dos) ou son doigt qui glisse sur la garde de son katana…comme s’il cherchait du réconfort auprès de lui… Une crainte ?… Pff, qu’est-ce que j’ai encore fait, comme connerie ?

- Irina, ta vie familiale ne m'intéresse pas. Sinon, pourquoi chasses tu des démons ? Tu veux te faire connaitre dans le milieu ? Bien que la plupart des démons que tu chasses dans les rues n'ont aucune influence, ils distraient quand même les fouineurs. Tu n'as pas assez d'influence pour te permettre de te porter présente dans les deux tableaux.
Arrête de tuer tes pairs, si pitoyables soient ils, car certains obéissent à de plus dangereux leaders, tu risques aussi d'attirer l'attention d'autres Devil Hunters.

Je veux bien comprendre son désintérêt pour ma famille… Ah ! Les joies du bavardage… mais avec lui, ce n’est jamais une joie. Ses questions me désarçonnaient quelque peu. *Non, je veux me faire discrète malgré tout, pourquoi ? Nom d’un chien, il a parfaitement raison, c’est une belle connerie ! Mais attendez voir…* Il avait le regard un peu perdu durant un moment pour qu’ensuite, alors que je réponds d’une voix mal à l’aise, il se concentre de nouveau sur moi :

- Hum, d’abord, je ne porte pas les démons dans mon cœur (Une petite voix dans ma tête me réplique que ce n’est plus d’actualité et que j’en aime un depuis belle lurette, l’ignorant, je continue), non, je ne cherche aucune gloire dans quoi que ce soit. En tout cas, je vous promets que je ne tuerai des démons que si c’est nécessaire. Et, dernière chose, c’est vous qui m’avez insufflé l’idée de chasser du démon, je vous cite : « Tu pourras faire ce que tu veux, y compris jouer les Devil Huntress ». Je n’ai fait que suivre vos ordres, je fais, enfin, je faisais ce que je veux.

C’est fou le nombre de choses dont je peux me souvenir à présent.

J’ignorais que pendant qu’il m’écoutait, il pensait à une chose qui aurait pu me faire sauter de joie : il se soucie de moi. Mais comment pourrai-je le savoir ? Je n’ai seulement que son sang dans mes veines, je ressens certaines douleurs physiques qu’il peut avoir… Je ressens une drôle d’angoisse, je ne trouvais pas étonnant vu comme il sait si bien foutre la trouille aux gens, humains ou pas humains. Heureusement, je pense que c'est mon angoisse et non ce qui est en fait son angoisse. Peu de temps après ma réponse, Maître Vergil me glace sur place avec ses orbes bleues. De la glace, voilà ce qu’il est.

« De la glace empêche ton cœur
D’Inspirer le bonheur. »

*Rââh, saleté de caboche, ce n’est pas le moment de penser à des chansons en français ! Il y a plus urgent, là ! Il te cause, écoute-le, Irina !* En effet, mon très cher maître s’apprête à me parler, posant une énième question.

- C'est donc tout ce que tu as fait. As tu entendu parler de Jiryah, Jacen Bluegrave ou encore de Dante ?
- Jiryah ? (ma voix tremblait légèrement au départ mais prend un peu plus d’assurance en continuant) Non, je n’en ai jamais entendu parler de quelqu’un de ce nom-là. Pour ce qui est de ce Jacen Bluegrave, oui, mais je n’ai entendu son nom que deux ou trois fois. Et pour ce qui est de votre frère, oui, un peu beaucoup d’ailleurs…mais il n’est plus vu depuis un bon moment selon certaines personnes que j’ai pu croiser de ça et là.

Je me retiens de faire un de mes nombreux tics, ma sacrée sainte chanson ne voulait pas se retirer de ma tête. Car le vent souffle à peu près de la même manière que dans cette chanson.

Le vent tournait, à l'image de ces choses qui dictent chaque quotidien sans que personne ne s'en aperçoive. Les tumultes d'une ère se déversaient sur les hommes tels de grands flots sur les frêles digue. Ce monde se tordait d'une douleur muette, que trop peu soupçonnaient, au centre de la tumeur située dans cette Ville. On la brûlerait, on en ferait des chants Païens maudits si on la connaissait vraiment. De la plus profonde cave au plus haut toit, elle semblait souillée par l'infernal, souillée par la haine. Or, sur un de ces sommets, se dressait un tableau qui engageait à la grimace, mais qui apaisait le cœur par on ne sait quelle magie. Une fusion entre colère et passion, la conversation ancienne qui soufflait un vent de renouveau. Vergil, fils de Sparda qui traitait avec celle qui résultait d'expériences, celle en qui coulait son sang ; et l'inconnu. Ce dernier semblait se détacher du débat à chaque mot, effrayé et pensif, mais l'ombre bleue n'en tenait compte, lui s'immergeait dans le débat, assailli de questions intestines qui lui tiraillaient l'esprit. Sa disciple avait du répondant et au final ça aurait pu le faire sourire plutôt que tuer.

Son regard resta de glace, comme si aucune flamme ne pourrait jamais le raviver, dans l'immensité d'azur qui frappait chaque chose à laquelle il portait l'importance d'un regard. Son visage, était blême comme il l'a toujours été, sans aucune émotion, sans aucun sentiment, comme si la pierre qu'était son cœur n'était qu'obsolète à son existence même. L'immuable était là, et seule sa chevelure d'argent semblait apte au changement au gré de la pluie qui se faisait de plus en plus menaçante, sous ces nuages noirs de colère. Il n'en tint compte, et réfléchit aux propos lâchés par la femme qui lui faisait face. Il y avait sa part de raison, mais toujours le manque d'expérience qui dictait son ignorance. C'était flagrant, mais elle progresserait, s'il avait pu ressentir quelconque sentiment il l'aurait qualifiée de prometteuse. Il se devait d'arranger et d'expliquer ses précédents propos, ainsi il releva le menton et sa voix, plate et infaillible raisonna ensuite, endurcie par le caractère d'Irina :

Tout dépend de ce que tu qualifies de Démon. Tu peux aussi tuer en mêlant l'utile et le nécessaire. Quand je t'ai dit de jouer la Devil Huntress, c'était uniquement pour que tu puisse se tremper dans le milieu sans être inquiétée, non pour enlever certaines épines du pieds de ces inconscients.

Mais c'est lorsqu'elle s'engagea sur les personnalités de cette Ville que l'œil de Vergil resserra son étau. Une hésitation, un tremblement dans la voix, très peu audibles, mais le fils de Sparda n'en rata rien. Elle disait ne rien connaître de Jiryah, étrange car le démon-fou ne ratait aucune occasion de faire parler de lui, bien qu'il soit d'une efficacité redoutable. Car l'infernal aux allures décadentes n'était pas qu'un simple fauteur de troubles... Ensuite, avoir entendu le nom de Bluegrave était assez évident, ce garçon prenait de l'ampleur, ce qui n'était pas pour plaire à Vergil. Bien qu'il se jurait de le tuer un jour, il n'entreprit pas de le chasser, car d'autres affaires se plaçaient en plus haut lieux.

Et puis Dante. Le simple fait d'avoir entendu "votre frère" brûla les entrailles du démon, et une douloureuse montée d'amertume parcourut sa gorge, sans qu'aucun œil extérieur ne puisse percevoir un changement. Pour sur qu'elle avait du entendre parler de lui, Vergil n'était ni sot ni touriste. Cela faisait maintenant assez longtemps qu'il était resté sur Terre, dans l'ombre pour lancer un renouveau, par une quête apocalyptique, la course au pouvoir. Encore et toujours le pouvoir. Ce que disait Irina était vrai, l'activité de Dante au sein de cette Ville avait décru ces derniers temps, mais son ombre continue de peser. Mais à ce jeu là, le fils démoniaque de Sparda avait un net avantage, on le considérait mort, ce qui lui laissait une grande longueur d'avance. Pour sur Dante devait se douter de quelque chose, mais les sentiments qu'il parvient à éprouver doivent sûrement l'aveugler...

Mais un détail restait à éclaircir, pourquoi Irina avait-elle hésité avant de répondre. Vergil l'effrayait-elle à ce point ? C'était improbable, elle qui venait de démontrer tant d'assurance à l'envers de démons. Quelque chose fit trembler sa voix, peut être par gène, ou timidité... Tout cela restait dans l'absolu, étrange.

Irina, pourquoi ta voix a t-elle tremblé ? Serait-ce l'évocation du nom de tes nouveaux "amis" qui te gène ?

L'ironie est un bon moyen pour faire parler. Et la vérité ressort bien plus souvent avec une pointe de sarcasme, telle était sa nature. Et trembler au son glacial d'une voix qui n'a jamais vu un rayon de soleil, qui par tous les vents parvient à vous désarçonner avec un plaisir malsain, quelque chose d'inhumain. Mais au beau milieu de ces mots, raisonnait un frisson qui lui était bien trop humain pour un tel blizzard, un frisson qui mêlait le réel à l'impossible, qui mélait les yeux taris aux pleurs des démons. Devil May Cry.

Il me lance peu après ma réponse, sa voix ne reflétant aucune émotion, le froid l’ayant envahie :

-Tout dépend de ce que tu qualifies de Démon. Tu peux aussi tuer en mêlant l'utile et le nécessaire. Quand je t'ai dit de jouer la Devil Huntress, c'était uniquement pour que tu puisse se tremper dans le milieu sans être inquiétée, non pour enlever certaines épines du pieds de ces inconscients.
- *Bien, qu’elle est la prochaine bourde à annoncer, Maître ?*

Bien sûr, aurais-je dit cette pensée à mon maître ? Que nenni ! Je suis loin de douter que le fait que je n’ai pas pu entendre parler de Jiryah était bizarre. Pour ce qui était de Dante, je devine aisément qu’à peine j’en parle et que je rappelle leur lien familial, ça lui provoque la migraine ou, mieux, la nausée, même s’il ne laisse rien voir. Pour revenir aux multiples conneries que j’ai pu faire, en voici une que je viens de faire, il y a à peine une minute… Une qui est forte embarrassante pour moi et qui n’a, évidemment, pas échappé à mon très cher maître :

- Irina, pourquoi ta voix a t-elle tremblé ? Serait-ce l'évocation du nom de tes nouveaux "amis" qui te gène ?

Je fronçais mes sourcils et étrécis mes yeux. Je peux sentir les guillemets autour du mot "amis". Je veux bien qu’il remarque ce genre de détail mais qu’il en fasse de l’ironie…ma fierté en prend un coup. Oui, je suis encore plus orgueilleuse depuis ma « renaissance ». Je râle intérieurement. *Ma parole, il se fout de ma gueule ! Et si je lui disais qu’il me faisait tout simplement de l’effet, qu’il m’hypnotisait, qu’il me foutait la trouille et tout ça en même temps ? Non, ça ne le fait pas trop… Autant ne répondre rien... ça lui ferait trop plaisir ou ça l’ennuierait trop de savoir qu’il me fout en partie encore la trouille alors que je le côtoie depuis plus de sept ans.* C’est un risque à prendre. Je risque quoi ? Une gifle ? Un coup de Yamato parce que je fais de l’affront ? On verra bien.

Je lui crache d’une voix sèche, lente et mécontente :

- Rien. Ce n’est aucunement ça.

Non, mais ! Moi aussi, j’ai de l’orgueil !... Mais il est tellement insistant dans ses manières que je ne résiste pas longtemps, pour lui donner la vraie réponse tout en détournant la tête, la honte marquant ma voix d’une certaine lourdeur en plus de la lenteur :

- (je déglutis, ce n’est pas évident pour un démon même pour une ex-humaine de reconnaître sa peur) En fait, j’ai eu peur, car vous êtes l’une des rares personnes capables de me faire faillir. Et vous occupez la première place dans ce domaine, cela ne fait aucun doute. A ma connaissance, vous êtes aussi la seule personne qui m’inspire de la crainte.

J’estimais que ce que je viens de dire, c’était à la fois un mensonge et une vérité, il n’y avais pas que de la peur dans l’histoire mais autant faire passer ça…Je ferme les yeux, puis les rouvre. Il m’en coûte de reconnaître ça devant lui…Lui qui peut me vaincre de son katana… ou d’autre chose d’encore plus douloureux pour moi.

Qu'il me fasse mal physiquement ne me fait nullement peur, au contraire. Rien que le fait qu'il m'abandonne, qu'il se sépare de moi, de quelque manière qui soit, m'est une chose inconcevable et encore plus douloureuse que la douleur physique, c'est ça qui me fout la trouille.

La vague d'un océan arctique, au pôle de la haine se déversa sur l'ensemble de la ville. En une seconde tout était noyé sous la masse indestructible du Saphir meurtrier. La pupille impitoyable tranchait tout ce qu'elle captait à l'image de la justice infaillible du purgatoire qui déterminait tout selon l'Enfer et le Paradis. L'oeil de Vergil ne laissait rien au hasard, et ses arrières pensées se dessinaient au fur et à mesure des réponses d'Irina. Il l'avait suffisamment testée pour l'instant, bien que non sure d'elle, elle restait sa disciple.

En ces temps de trouble, l'ombre bleue n'aurait pu s'encombrer d'un éléments traînant. Traînant, dans le sens figuré, car en tant que "propre" traînant, le Passant était une recrue particulièrement efficace, bien que nul ne puisse le deviner. Mais Irina ne serait jamais des laissés pour compte dans les rangs du fils de Sparda, il le savait.

A ce moment, il n'avait que trop traîné dans ses préparatifs. Et trop de question lui martyrisaient l'esprit. Au delà de tout orgueil il devait se décharger de quelques interrogations. Comme la perte d'un souci semblait lui alléger l'esprit, les intempéries reprirent de plus belle. La pluie commençait à se faire lourde, et le vent se levait. Intangible, la silhouette bleue ne s'enquit guère de la colère des cieux, fort de sa certitude : sa rage propre était bien plus dévastatrice que n'importe quel courant d'air. Il ne réagit pas aux propos d'Irina, sa voix pouvait trembler tant qu'elle voulait, rien ne présageait une quelconque alliance solide avec les Devil-Hunters.

Pourceaux répugnants, presque allergiques à toute forme de grandeur, ils le répugnaient. Mais leur extermination pure et simple ne ferait rien avancer dans ses plans, car sa vision du futur et son ambition allaient bien plus loin que la pensée de n'importe quel érudit. Qu'il se nomme Dante ou Bluegrave.

Bien. Irina j'ai un travail à te confier.

Sonna t-il. La fermeté de sa voix ne laissait entrevoir aucun doute, et l'heure des retrouvailles était terminée. Nulle attache à la tendresse, nulle compassion dans ce coeur de glace, alors que sa voix retentissait dans l'air passée dans le registre concret aux tremblements de l'épiderme de Passant.

Je veux tout savoir sur la famiglia Di Sanseverini. En particulier sur leur plus jeune fille. Si un chasseur t'ennuie, trouve moi. Je lui ferai passer l'envie de se mêler de mes plans.

Vergil se retourna ensuite, une révolution à l'image d'une tornade folle et furieuse. Déjà, il reprenait sa route en direction des heures passées, loin de toute compagnie. Ses pas résonnaient sur le toit de pierre du bâtiment. Trop clair et trop fragile pour être comparé à l'esprit de celui qui s'en allait. Dans son pas accéléré, et à travers la pluie qui tombait on put distinguer d'adieu. Juste l'atmosphère qui s'apaisait quand le fils de Sparda sauta du toit de l'immeuble pour disparaître dans cette jungle de béton. Et Passant n'était plus là non plus.
Soit le ciel aussi terrifiant que n'importe quelle entité maléfique, ses pleurs n'en étaient pas moins naturels, Devil May Cry.

Pauvre de moi, le Destin a voulu que je meure pour ensuite me ressusciter en tant que démone et être aux ordres d’un démon que rien au niveau sentiments ne l’atteigne. De plus, je suis follement et irrévocablement amoureuse de l’idiot qui est en face de moi, ce roi du non-ressenti. Les Parques ne se sont-elles pas trompées plusieurs fois de fil dans le tissage de leur tapisserie gigantesque ?

Il m’examine encore un moment, de ses yeux inflexibles, être froid et blessant qu’il est. Qu’il pense ce qu’il veut de ma voix tremblante et troublée de tout à l’heure, je n’en ai rien à faire, je veux simplement qu’il me laisse tranquille sur ce point là. J’aimerai bien qu’il se garde en tête que je ne suis pas « faible » dans le sens émotif du terme. Il finit par me répondre :

- Bien. Irina j'ai un travail à te confier.

*Tiens, rien que pour me changer de mes habitudes ci-présentes, du bou-lot !* Belle pensée sarcastique qui traverse ma matière grise. Les activités reprennent et ce n’est pas pour me déplaire ou peut-être que si, tout dépend de la tâche à incomber.

- Je veux tout savoir sur la famiglia Di Sanseverini. En particulier sur leur plus jeune fille. Si un chasseur t'ennuie, trouve moi. Je lui ferai passer l'envie de se mêler de mes plans.

Il se retourne rapidement et s’en va, avant même que je ne réplique ou que je ne fasse quelque chose, me délaissant sans regret alors que ce départ précipité provoque l’effet contraire sur moi. Un *Non, ne vous en allez pas !* reste figé dans ma tête pendant quelques secondes, je ferme les yeux, un soupir, des battements douloureux dans ma poitrine, ma gorge se serre un bref instant. La tristesse qui fane les fleurs cède ensuite sa place à l’exaspération qui les brûle, me faisant bouillir quelque peu le cerveau. *Il est c****t ! Ça fait un million de fois que je le dis, mais il est c****t !* Puis, je pense aux dernières paroles exprimées.

Finalement, ça ne me plaît qu’à moitié, cette mission. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, étant donné que je n’ai jamais entendu parler de cette famille (qui me semble être italienne, et non espagnole, avec le mot « famiglia » prononcée impeccablement par mon maître), ni de la jeune fille en question.

Dans un ras-le-bol furieux, je constate que je suis belle et bien seule, la présence de Passant ne se fait plus sentir. *Elle est bien belle, la camaraderie entre démons !* Mais bon, on peut le comprendre, il n’a plus rien à faire à présent, à quoi bon rester pour rien ? Je me passe une main dans mes cheveux, m’apercevant que mon côté lunatique fait encore des siennes…et m’apercevant enfin que mes vêtements sont trempés.

Je me décidais de rentrer chez moi, dans un état légèrement dépressif et résolu, retournant sur mes pas, me demandant comment va réagir ma mère face au sac d’eau que je suis devenu.

*Au fait, il n'avait pas dit qu'il m'aiderait si j'avais un problème ? Au vu de la phrase qu'il a dite après...... Hum, en effet, elle est bien belle la camaraderie entre démons.*

PNJ/Maître du Jeu Nombre de messages : 44 Date d'inscription : 25/08/2008

Et un autre sujet avec notre démon bleu ! La présence de sa jeune et charismatique apprentie rajoute aussi une touche bienvenue de nouveauté et d'excitation...

Vergil> 2700 orbes
Que dire ? Comptant à la fois les performances en tant que PNJ et joueur, tu mérites bien ça. Quoique, j'ai cru déceler une baisse de motivation et d'inspiration.

Irina Mori> 2700 orbes
Je compte ici aussi bien tes posts du sujet que ceux "intermédiaires" (le passage par chez toi, en exemple). Du très bon pour commencer, et à n'en point douter tu vas t'améliorer ! Continue !