[Premier passage : Jacen Bluegrave] Curiosité, quand tu nous

Mes bottes résonnaient sur le sol, l'écho amplifié par les murs de pierres qui composaient ce nouveau couloir, censé me mener à mon prochain adversaire.
Jamais je n'eus démarche aussi décidée, droite, aussi...puissante. Je sentais que rien ne pouvais m'arrêter. Probablement les restes d'adrénaline issus du précédent combat contre le barboteur du coin...

D'un geste empreint de style, je mis mes cheveux en arrière, créant de multiples mèches se hérissant en autant de pointes qui semblaient acérées, maintenus par un effort minimal de mon pouvoir ; j'avais découvert cette capacité quelques jours auparavant. Voilà qui me fera économiser mes réserves de gel coiffant.

N'accordant qu'une médiocre attention à mon environnement, et excité à l'idée de rencontrer de puissants adversaires, je ne m'aperçus qu'au dernier moment que j'avais atteint une nouvelle porte.
Celle-ci était bien mieux ouvragée que les précédentes, et les torches l'éclairant étaient accrochées plus haut, afin de mettre en valeur leur hauteur.

Sans plus attendre, je poussais les battants, prêt à en découdre avec n'importe qui.

[Tu dois leur faire peur ;p, je vais pas te faire attendre plus longtemps, si quelqu'un d'autre est partant je lui passerai le relais]

Une nouvelle salle. Nouvelle n'était peut être le mot approprié, car au vu de la composition du lieu, "autre" serait meilleur adjectif. Des murs de pierre claire, des torches haut-placées, et cette immensité rocailleuse, comme à chaque fois. Et là, au beau milieu de l'endroit, se plaçait une chaise accueillant une être d'apparence humaine, habillé à la coutume du XVIII^ème siècle. De long bas blancs clairs remontaient jusqu'à un pantalon de couleur brunâtre. L'homme portait une chemise à dentelle blanche ainsi qu'une perruque frisée de la même couleur. Il était penché sur un bout de papier sur lequel il semblait écrire. Ses mouvements semblaient habités par une fibre artistique et esthétique naturelle et passionnée, si bien qu'il ne se leva que lorsqu'il finit d'écrire sa phrase. Il se retrouva debout d'un bond et tira de son dos un grand et beau chapeau à plume qu'il utilisa pour tirer une révérence à Jacen qui entrait. Aussitôt eut-il regardé l'arrivant avec ses yeux verts profonds que l'homme se retrouva face à lui, d'une seconde à l'autre. Le déplacement, si il y avait eu avait été sur-humain, car même le vent ne sembla pas se manifester de son attitude... Il se recula d'un pas d'escrimeur et se présenta avec un ton de voix noble de l'époque à laquelle il semblait extirpé :

Scribesquieu - Enchanté Scribesquieu pour vous servir... Plutôt pour vous donner la mort. La mort, quel thême passionnant ne trouvez vous point ? Mais je m'attarde et ma plume à de nouveau besoin d'encre, saurez vous la lui fournir très cher ?

De ces mots, il sortit une plume courte et blanche de sa manche dont la pointe avait une couleur rougeâtre. Et à nouveau il se déplaça. Mais à peine le son de son pas s'était il entendu à l'entrée de la salle qu'il se trouvait de l'autre côté du lieu... Hyperactif peut-être... Mais les oiseaux sont faciles à attraper quand ils sont en cage, en liberté c'est autre chose, restait à savoir si cette personne se comparait à un oiseau, et à déterminer sa liberté...

L'étrange homme me propulsa plusieurs décennies dans le passé, et aux moeurs s'y reliant...
A combien d'étranges réceptions avais-je participé por m'élever dans la société, défié en duel autant de bretteur que la cour pouvait contenir ?

Mais je devais me concentrer sur le présent. Cependant, par une sorte de réflèxe, ma langue se transforma.

- Monsieur, c'est trop d'honneur. Je crains ne pas être en mesure de vous donner une quantité d'encre suffisante pour couvrir l'ensemble de cette thématique. Puis-je me permettre de dire que j'en ai une certaine expérience, après en avoir fait mon métier ? Oh, mais je manque aux règles élémentaires de politesse. Je me nomme Jacen.

A peine eus-je finis ma tirade que je bondissais droit sur mon nouvel ami, le perruqué.
D'un mouvement parfait, ma lame trancha l'air où se trouvais ce troisième ennemis; je fus légèrement emporté dans mon élan.
Un regard suffit pour me faire comprendre que je l'avais loupé.
Un écho venant de derrière moi résonna ; mon sang ne fit qu'un tour, et je fis promptement volte-face.

- Mais il semblerait que nous ayons ici aussi un homme expérimenté ! Grâce soit rendue, je commençais justement à me lasser de ces lieux. Pensez-vous qu'écrire soit votre véritable objectif ici ? Qui plus est au sujet de la Faucheuse ?

Je ne bougeais pas le moins du monde. Une attaque de front était apparement inutile...
Essayons autre chose.
Me concentrant sur l'environnement autour de Scribesquieu, je créais quelques barrières invisibles à l'oeil nu.

Spoiler:

On va voir s'il arrive encore à s'échapper. Si c'est le cas, je crains d'être en mauvaise posture...car comment tuer quelque chose qu'on ne peut toucher ?

De même...il n'avait fait qu'esquiver jusqu'à présent. Comment, quand, et par quel moyen m'attaquera-t-il ?

- Mais tout est sujet à vocation, n'est-ce pas ? D'ailleurs, en parlant de ceci, laissez-moi vous conduire vers celle qui vous attend...

Je m'assurais que les barrière était bien en place, formant un cube autour de l'écrivain, qui n'avait toujours pas bougé, puis bondissai à nouveau sur lui.

- ...la défaite !

Jolie tirade pour quelqu'un de moderne. A croire qu'il avait vécu à la même époque que Scribesquieu. Ces mots raisonnèrent dans la salle ricochant sur l'air pensif et philosophe de l'antique. Il se dénommait Jacen, beau prénom, surtout quelqu'un essayant de couper l'insécable. Car il s'élança, lame en avant et il ne fallut à l'homme à perruque faire qu'un déplacement des plus courtois pour se retrouver dans le dos de l'attaquant. Mais nul sourire n'étira les traits de l'écrivain, il semblait perdu dans ses pensées réalistes ou romantiques, voire même classiques, qui sait... Et l'assaillant laissa à nouveau jaillir quelques mots :

- Mais il semblerait que nous ayons ici aussi un homme expérimenté ! Grâce soit rendue, je commençais justement à me lasser de ces lieux. Pensez-vous qu'écrire soit votre véritable objectif ici ? Qui plus est au sujet de la Faucheuse ?

Là, Scribesquieu leva la tête et regarda Jacen avec deux yeux tourmentés et tristes. Mais aussitôt son regard se tourna en vision joyeuse et l'homme s'écria gaiment :

Oh, passionnant, il se trouve aussi que je suis las d'une foulée de sentiments et d'évènements, ces murs de pierre emprisonnent ma poésie. Il n'y a pas d'objectif à qui sait voir l'avenir correctement, et notre amie commune à tous, "la faucheuse" comme vous aimez à l'appeler est un des plus grands mystères en ce monde, dont seuls ceux qui ont osé danser une fougueuse valse dans ses bras ont pu apercevoir la partie éclairée du doute...

Tirade poétique et théâtrale qu'exécuta dans son plus grand déclin cette anachronisme vivant. Il se trouva même à mimer une danse dans ce qui serait peut être son tombeau. Il ne put voir les barrières qui se formaient autour de lui, et ses pensées étaient rivées sur ses dires appelant à des pensées fluettes. Il ne mit pas longtemps à déceler l'attaque que mena Jacen, en lui évoquant la défaite, une vocation... Scribesquieu prit alors sa plume droite entre son index et son majeur et tenta une esquive, bien avant que la lame de son adversaire ne soit à portée. Mais la damnation sonna et il se cogna violemment contre une paroi invisible. Le choc lui fit perdre ses esprits. Et quand ses yeux s'ouvrirent à nouveau, Jacen était presque sur lui. Il se releva d'un bond et se mit à tourner en rond à une vitesse folle, délimitant ainsi la prison qui le rendait vulnérable. Et à chaque passage, sa plume marquait le mur sur lequel il s'était cogné, sans laisser de trace. Mais Jacen fut sur lui bien plus tôt que prévu, et étant droitier il fit son maximum pour éviter le coup de sabre en se déplaçant sur sa droite, bougeant furtivement tous les membres de son corps. Il sentit la lame lui entailler profondément les côtes et lui lacérer le bras gauche pendant qu'il finissait d'écrire un message dans le vide.
Les yeux plein de rage, il se tourna vers son adversaire et le piqua furtivement à l'épaule avec sa plume, emplissant l'embout de sang. Et il ne fallut pas une seconde de plus à la salle pour retrouver son défenseur dans un coin opposé. Il s'était échappé, et pour toute explication Scribesquieu s'écria, sanglotant légèrement sur sa blessure.

Je suis moi même face à un redoutable combattant, et si mes mots n'étaient pas vouer à briser toute limite, je serai probablement mort. Fussent mes lettres de sang magiques, et mes déplacements célestes...

Il était vrai qu'il souffrait atrocement sur son flanc gauche. Des grimaces se formaient sur son visage et son sang s'écoulait abondamment. Avec peine, il redéploya sa plume et se remit à tracer des lettres dans l'air, fin calligraphe ses mouvements se distinguaient de par leur fluidité et leur beauté abstraite. Et aussitôt le sang cessa de couler. Sans plus attendre Scribesquieu s'élança vers son adversaire, usant d'une rapidité folle. Pour contrer une telle avancée, un timing parfait serait nécessaire, mais quand cette époque s'aveugle à tout conjuguer à l'imparfait, ce stade est difficilement accessible pour un mortel... Ainsi il courut droit sur son adversaire, passant par la brêce qu'il avait créé dans cette prison, sa plume prête à faire couler des lettres et du sang...

[Tu l'as compris il est extrêmement rapide et utilise les lettres comme arme... A toi d'en découdre . En ce moment je m'éclate, je joue avec des persos que j'adore *-*, le Loup Garou et lui, j'adore =)]

La pointe acérée de sa plume était orientée vers mon coeur; l'attitude générale de mon adversaire passait pour des plus comiques...
En effet, un homme dont les habits dataient de trois siècles, brandissant furieusement une plume, tel un poignard mortel, en direction d'un homme habillé de cuir noir et armé jusqu'au dents, voilà une scène des plus insolites.

Cependant, cela ne m'incitait pas vraiment à en rire. Il avait réussi. C'était le premier adversaire à avoir réussi à faire couler mon sang dans une attaque parfaitement exécutée, sans que je puisse parer.
Mais je n'avais pas perdu l'espoir de la victoire: au contraire, le succès presque total de ma précédente attaque m'a confirmé une chose.
Il ne se téléporte pas, comme je l'ai d'abord cru. Il faut dire que s'il disposait d'un tel pouvoir, j'aurais été en très mauvaise posture. Il se déplace simplement d'un mouvement trop rapide pour que ma rétine puisse l'assimiler.

Il y avait pourtant quelque chose que je ne comprenais pas...pourquoi a-t-il attendu de m'avoir piqué pour percer mes barrières ?
Peut-être est-ce là la condition pour que son pouvoir fonctionne ?
A ce compte-là...tout est dans sa plume. S'il ne me touche pas, je n'ai pas à craindre autre chose que sa vitesse. Mais comment se défendre contre quelqu'un de plus rapide que soi ?
Et comment diable s'est-il guérit ? En écrivant dans l'air ?
Il pourrait donc modifier la réalité par ses écrits ?

Tout ceci faisait partie des pensées que j'ai eu entre le moment où ma lame trancha, et celui où mon ennemi se lançait à l'assaut. Dans un combat, on pense et on réagit vite. Ou on meurt.
Ok, alors montre-moi ce que tu as écrit pour la suite des évènements...

Sa plume perfora ma protection télékinétique comme s'il s'était s'agit de beurre. Dans un mouvement vif, je pivotai sur moi-même, faisant décrire à mon sabre un mouvement circulaire interceptant la pointe de la plume, et balançait mon pied au niveau des côtes de mon adversaire. Juste avant l'impact de ce dernier, je saisit son poignet de ma main gauche et me laissai tomber en arrière, faisant basculer mon ennemi au-dessus de moi, pendant ma chute.

A peine l'eus-je lâché qu'il avait à nouveau disparu.
Utilisant l'élan de la chute, j'effectuais une roulade arrière et me remis sur pied en position de combat.

Alors comme ça, il faut que je l'immobilise sans qu'il puisse se servir de sang pour écrire et se délivrer ? Donc, que je ne me trouve pas à portée de sa plume...

Mon fourreau pendait mollement à mon côté gauche. Ma main gauche s'y glissa comme pour le saisir.

- C'est trop d'honneur. Vous êtes au moins aussi doué dans l'art des lettres que dans celui du duel, à ce que je vois. C'est la première fois que je me demande comment je vais gagner face à un adversaire...

Je marquais une pause, regardant dans les yeux le mortel écrivain.
Je suis prêt à parier que tout ce que tu écris se réalise... mais agirais-tu sur ce que tu ne connais pas ?

- Mais après tout, on dit que la plume est plus forte que l'épée. A ce compte-là...

Ma main changea vivement de direction, pour aller chercher quelque chose qui était attaché à ma cuisse.
Une fraction de seconde plus tard, une balle de .50 AE devait fixer le coeur de mon adversaire au travers de l'étroite fenêtre qu'elle avait sur le monde.
Le canon.

- ...voyons ce qu'elle vaut face à ça !

[ Bon, eh bien je vais faire en sorte de ne pas finir ce combat trop rapidement ! ^^ Après tout, c'est mon premier "vrai" ennemi, alors autant en profiter... fais-toi plaisir ! ]

Il s'en posait beaucoup des questions le petit conquérant et ça, Scribesquieu le savait. Après le rapide assaut lancé qui se finit en lutte au corps à corps, il revint à sa place initiale, dans son coin de la salle à écouter parler son adversaire. Il savait qu'il l'aurait à l'usure, même si la plume n'était pas la plus puissante des armes, un coup correctement placé et c'en était fini... Il prit en constatation les remarques que lui fit Jacen à savoir qu'il était aussi doué dans les lettres que dans le duel, et que la plume était plus forte que l'épée. Mais que vaudrait-elle face à "ça" ? Oui il dégaina son engin de métal, Scribesquieu ne savait pas exactement de quoi il s'agissait, mais il avait déjà entendu parler d'appareils ressemblant à ça, les pistolets.

C'était dangereux, car il avait entendu une détonation, il fallait réagir très vite. Il n'hésita pas longtemps, mais ce fut déjà trop, à peine avait il commencé à se déplacer que ce projectile de métal vint lui perforer le flanc droit, loupant de peu son cœur. Là il poussa un terrible hurlement de couleur et s'effondra au sol tremblotant et gémissant. Frémissante imprécise, sa plume se remit à écrire dans le vide, à grande vitesse, alors que l'homme déglutissait avec difficulté. Quand il eut finit d'écrire, il prit appui sur le mur derrière lui, pour se relever avec difficulté, des longs flots de sang coulant de sa plaie. Mais on entendit un petit bruit de métallique tombant, et raisonnant sur le sol de pierre, et le sang s'arrêta de couler. Toujours sous le coup de l'immense douleur qu'il subit Scribesquieu répondit d'un ton étrangement noble.

Merci de vos compliments, sachez que le temps forge, il forge autant vos lames que vos projectiles de métal ou encore vos armes à feu. Mais rien n'a forgé ma plume, et rien ne l'anéantira. Je ne suis point entrain de me louer d'éloges outre mesure rassurez vos esprits très cher, mais simplement entrain de laisser éclater la réalité, aussi blanche et pure que mon instrument bien aimé. Je ne suis point là pour laisser quelqu'un traverser impunément ma salle, et je serai contraint de vous tuer, navré, je commençais à bien à vous aimer...

Et le même scénario se mit en place, l'homme à perruque disparut et un vent rapide souffla dans la salle. En vérité, il courait autour de Jacen, ne dévoilant pas le moment auquel il allait attaquer ni l'angle. Finalement, c'est sur son flanc avant gauche qu'il s'élança avec toute la vitesse qui lui était conférée, la plume pointée sur la carotide pour mettre fin à ce duel des plus intéressant... Or bien qu'il soit toujours indétectable qu'avant, ses mouvements étaient moins fluides et plus saccadés à cause de la balle qui l'avait tant fait souffrir précédemment. Il le sentait et c'est pourquoi il voulait en finir avec cet attaquant au plus vite, tentant au mieux d'ignorer les points de douleur présents sur son flanc, comme on ignorerait l'eau dans une tempête...

Merci de vos compliments, sachez que le temps forge, il forge autant vos lames que vos projectiles de métal ou encore vos armes à feu. Mais rien n'a forgé ma plume, et rien ne l'anéantira. Je ne suis point entrain de me louer d'éloges outre mesure rassurez vos esprits très cher, mais simplement entrain de laisser éclater la réalité, aussi blanche et pure que mon instrument bien aimé. Je ne suis point là pour laisser quelqu'un traverser impunément ma salle, et je serai contraint de vous tuer, navré, je commençais à bien à vous aimer...

Je souriais. Il attachais de l'importance à cette salle. Tant mieux, elle lui servira de dernière demeure.
Je fus aussi amusé par la certitude avec laquelle il avait prononcé ses derniers mots.
Tu pense pouvoir te débarrasser de moi si facilement ? Ton pouvoir est grand, il est vrai, mais tu n'es pas celui qui m'empêchera de progresser...

Soudain, il disparu à nouveau. Sans être surpris, je cherchais autour de moi l'endroit qu'il avait choisit pour réapparaître.
C'est à ce moment là que je me dis que quelque chose clochait.
Il n'avait pas réapparu.
Mon intuition me prévint d'un danger imminent, au point que je sentais déjà presque l'assaut. Mais elle me prévint trop tard.
A peine avais-je bougé que mon cou laissa filer un jet de sang, qui m'arrosa toute l'épaule et une partie du visage.

Je tombais à genoux.
Que...d'où a-t-il attaqué ? Quand ? Comment ?! furent mes premières pensées.
Et merde...je suis en danger ! fut la deuxième.

Ma main droite brandissant Shinato en face de moi, la gauche couvrit ma carotide sectionnée, dans un vain effort de stopper l'hémorragie.
Calme-toi. Concentre-toi. Réagis !
Je pris une inspiration qui m'arracha une grimace de douleur, mais je parvins à user d'un de mes plus précieux pouvoirs. Tout du moins de le déclencher et de l'améliorer...

Spoiler:

Le curieux courant d'air s'était arrêté, et à quelques pas de moi se tenait l'homme à la plume, me regardant de haut comme il le pouvait avec les blessures que je lui avais infligées.
Immédiatement après la vague de douleur vint celle de la haine. Je m'étais retenu, lui laissant une chance de capituler, et il a bien faillit me décapiter.
Si c'est ainsi... je me lançais dans un nouveau speech.
Gagne un peu de temps.

- Hé hé... apparement, vous êtes plus fort que vous en avez l'air. Ou tout au moins savez comment utiliser toute l'étendue de votre pouvoir.

Je pris appuis sur le sol, et me relevais péniblement.

- Mais ce n'est pas vous qui m'empêcherez de passer le pas de cette porte. Pas quelqu'un qui semble avoir oublié que le temps n'est pas fixe, mais toujours en mouvement, et que rien n'arrête sa roue inflexible. C'est ainsi que l'histoire existe. Et je crains qu'il m'incombe de vous l'enseigner...

Je touchais à nouveau l'endroit de ma blessure. Un léger pic de douleur, mais rien d'insurmontable. Je laissais descendre ma main gauche et saisit mon fourreau, dans lequel je fis glisser mon arme.
Tout autour de moi, je sentais mon énergie allant et venant, excitée, énervée, dirigée par une volonté de meurtre comme je n'en avais pas encore eu depuis mon arrivée. Quelqu'un équipé de visières thermales m'aurait vu au centre d'un cyclone.
On commence le second round.

Tout sembla s'arrêter un instant.

- On va commencer par la Révolution.

Mes pieds décolèrent du sol, et je fonçais à toute vitesse sur la source de ma soudaine combativité, projeté d'un élan si puissant que je n'eus pas à toucher le sol de mes pieds pendant toute la distance qui me séparait de ma cible; arrivé à distance, je tranchais l'air devant moi, et laissa l'élan de mon coup m'emporter pour enchaîner sur un mawashi geri à hauteur de la tête, avant de lâcher carrément mon katana et de saisir cette fois-ci mes deux armes à feu.

Fini de jouer.

Touché coulé. Piqué dégouliné. Voilà ce que constatait l'homme à la plume après son assaut. Il avait correctement brouillé les pistes en tournant dans tous les sens, puis avait fini par piquer à l'endroit précis où se trouvait la carotide. Il avait fait mouche et Jacen sembla désarçonné. Mais étrangement, alors qu'il semblait essayer de couper l'afflux sanguin, le liquide vital cessa de saigner. Etrangement. Cependant il y en avait bien assez sur la plume pour satisfaire la suite des évènements. Il était tombé à genoux, petite nature, si seulement elle avait vécu ces derniers siècles. Pensée pour le moins confuse et ironique au vu de la situation, il est vrai. Mais ce qui intriguait Scribesquieu était le fait que le saignement se soit arrêté. Avait il lui aussi des pouvoirs qui permettaient de régénérer ? Apparemment oui, car il réussit à lâcher quelques mots :

- Hé hé... apparement, vous êtes plus fort que vous en avez l'air. Ou tout au moins savez comment utiliser toute l'étendue de votre pouvoir. - Mais ce n'est pas vous qui m'empêcherez de passer le pas de cette porte. Pas quelqu'un qui semble avoir oublié que le temps n'est pas fixe, mais toujours en mouvement, et que rien n'arrête sa roue inflexible. C'est ainsi que l'histoire existe. Et je crains qu'il m'incombe de vous l'enseigner...

Belles paroles, il faut l'avouer, Scribesquieu se dressa alors que Jacen se relevait. Il était évident que le caractère de ce dernier avait changé en tout point, il paraissait plus agressif. D'un air hautain, tout droit sorti du dix-huitième siècle, l'homme à perruque leva le menton et plaça gauche sur son estomac en tirant une révérence, pour ensuite tirer une tirade à la pensée étirée :

- Je puis utiliser l'étendue de mon pouvoir, si pouvoir il y a là en effet, et ce sont les siècles qui me l'ont appris. Contrairement à vous, j'ai pu apprendre du temps, et notre longévité n'est guère comparable jeune homme, je ne me l'explique point. Il se trouve que je suis condamné à garder cette porte, et je me dois de vous empêcher de passer. En effet le temps n'est pas fixe, et même le plus ignare s'en rendrait compte avec un peu de jugeote. Vous comptez m'apprendre l'histoire très cher... Mais comment apprendre avec une personne ne souriant que dans les lueurs de la victoire, votre mise à bas vous a tourmenté à ce que je vois...

Ainsi les présentations touchèrent à leurs fins. Et l'épilogue approchait. Jacen bondit avec son sabre à la main et fendit l'air devant lui, accompagné d'un coup de pied circulaire. Scribesquieu fut troublé et surprit par la vitesse du mouvement, et utilisa sa rapidité la plus impulsive pour arrêter le coup de la lame, mais dut mettre son bras en opposition du pied pour ne pas se le prendre en plein visage. Entreprise plus ou moins réussie car le coup avait donné avec rage et puissance, si bien que le bras de l'écrivain ne tint pas le choc et le pied se logea dans la joue de l'homme qui recula de quelques pas, et dans un souffle distinct se redressa promptement. Mais ce qu'il vit là l'agaça au plus haut point. Pas les pistolets... Se dit il. Mais si ils étaient bien dégainés, et deux balles partirent percer la poitrine de Scribesquieu qui s'effondra au sol, s'étant précédemment empressé de débuter ses écrits dans le vide, sa plume enduite du sang adverse.

Encore une fois il trembla sous la douleur, mais les futilités n'avaient pas lieu de subvenir ici, et son sang s'arrêta de couler, éjectant les deux projectiles hors de sa chair. Il lui fallait se relever rapidement certes, car sinon Jacen serait sur lui. Ainsi, dépassant la douleur qui devenait plus que pesante, il bondit une demi douzaine de mètres en arrière et recommença à courir. Mais il n'y pouvait rien, la souffrance perdurait et il sentait les impacts des projectiles. Ces derniers altéraient son mouvement et il avait du mal à contenir ses idées sur son adversaire et seulement sur lui, il avait du mal à passer outre de ça...

Cet assaut serait décisif. Alors, pendant sa course il écrivit, des petites phrases, et le Katana laissé au sol s'envola pour foncer, dans le but de décapiter son maître. Le sang laissé par terre s'anima et fonça vers les yeux de l'homme voulant apprendre la révolution à un autre homme l'ayant vécue... Pour finir, Scribesquieu tenta de dépasser le mal qui le tenait, et lança un assaut de petits coups de plume répétés dans le dos de son adversaire. Il fallait que ce soit décisif, il le fallait. Car, ici ce n'est pas le temps qui régit les lois, mais bien les actes de ces deux immortels...

[On se retrouve dans la prochaine salle, Nika et Novel sont nos deux seuls personnages forts et ne se montrent plus. A moins de faire de Scribesquieu un personnage fort, et de faire le combat moyen dans la prochaine salle... Je l'aime bien ce perso, et puis ça te permettrait de te reposer ;p, c'est à toi de voir... On se sera fait un Palais en duo x) ]

[Bah, pour ce qui est de Nika et Novel, j'aurais probablement d'autres occasions de les affronter :p. Quant à Scribesquieu dans la prochaine salle, pourquoi pas ? Après tout, si ça te plaît tant que ça ... si t arrives à lui faire réchapper à ce qui va suivre...]

Chacune de mes attaques avaient fonctionnées comme je l'avais espéré. Je l'avais assez affaiblit pur pouvoir prochainement lui porter un coup fatal, ou du moins le pensais-je. Un total de trois balles de .50, un mawashi geri en pleine face ainsi qu'un coup de katana datant du début du combat, ça laisse forcément des traces.
En contrepartie, il a bien réussi à me porter deux coups, dont un des plus magistraux que j'ai enduré.
Mais ce qui me fit sourire, furent ses mots Contrairement à vous, j'ai pu apprendre du temps.
Il n'avait aucune idée de l'identité de son adversaire... et tant mieux. Cela me laisse toujours de quoi le surprendre.

Soudain, je sentis que quelque chose d'autre allait mal se passer. Cette fois-ci, je me préparais à la fraction de seconde près, et remarquais le sang au sol ainsi que mon katana s'animèrent et foncèrent vers mon visage; cependant, ce n'était pas le plus dangereux.
Je rassemblais toute l'énergie que j'étais capable d'accumuler en un lap de temps si court.

- HAAAAAH !

Spoiler:

L'enfer se déchaîna autour de moi alors que je relâchais tout, faisant tourbilloner les pans de mon mantea et repoussant tous ce qui se trouvais autour de moi; mon sabre s'envola à l'autre bout de la salle, le sang se retrouva éparpilé sur les murs, et je distinguais une forme vaguement humaine projetée dans la tempête.
Avant que la vague d'énergie ne s'arrête, je pointais mon desert eagle sur sa trajectoire approximative.

Quand enfin tout s'arrêta, ma lame se posa sur sa gorge, à distance.

Spoiler:

Je le regardais dans les yeux, et me permis une nouvelle volée de mots, qui, dans mon style de combat, avaient autant de tranchant que celle de ma lame, même si peu d'ennemis sont capables d'y réagir.

- Nous y voilà. Vous devriez me remercier : je vais vous aider à vous affranchir du doute qui vous tenaille concernant la Faucheuse.

Je reculais le chien de mon arme, dans un clic qui résonna.

- N'oubliez pas de lui transmettre le bonjour de la part de l'un de ses meilleurs associés.

BLAM !

Spoiler:

Le dernier assaut. Il arrivait, c'était évident, et Scribesquieu ne put que le constater lorsque la puissance de son adversaire se déchaîna... Ses mots furent alors inutiles face aux vagues d'énergie qui déferlaient du corps de l'homme, et les projectiles furent renvoyés au loin. La puissance de la colère est sans nul doute une arme à double tranchant, et l'homme à la plume allait sans plus de doute tenter de l'utiliser. En effet, une ouverture apparut à ses yeux... La lame de l'étrange sabre de Jacen s'était placée sous sa gorge certes, mais elle ne représentait rien de "vraiment" dangereux.

Il fallait vraiment que cet assaut soit décisif. Ainsi, usant de toute la vitesse que son métabolisme pouvait fournir, il s'abaissa, passa sous la lame et fonça droit sur l'homme qui déblatérait encore à propos de la mort. Scribesquieu pouvait l'avoir, il le savait, et son visage grimaçait des efforts qu'il créait pour atteindre vitesse et puissance suffisantes pour porter le coup fatal. La distance qui séparait les deux hommes se réduisait bien trop vite pour qu'une rétine humaine ne puisse en suivre la progression, et les yeux dans les yeux, ces deux hommes allaient contempler la faucheuse qui fut leur première amie de discussion.

- N'oubliez pas de lui transmettre le bonjour de la part de l'un de ses meilleurs associés.

Ce fut les derniers mots que Scribesquieu entendit. Alors qu'il bondissait, sa plume commençant à répandre des lettres de sang dans l'air, il fut projeté en arrière, sentant son épiderme se déchirer et un liquide chaud se répendre sur ses vêtements. L'attaque de Jacen avait fait mouche, et à présent sur le sol gisait cet anachronisme le regard toujours ouvert, lancé vers de poétiques pensées, sa plume toujours tenue dans sa main et sur son torse était calligraphié le mort "Mort"...

Aussitôt, la salle sembla perdre de son charme, et la porte située sur le mur du fond laissa des ouvertures fendre sa texture et une porte se dessina, invitant Jacen à laisser Scribesquieu reposer en paix.